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Que faut-il oublier ?

Extrait du document

« Aide du prof : Le sujet tend à nous faire penser qu'il y a des choses qu'il faut oublier.

Vous pouvez en effet, commencer par remarquer que l'oubli est sans doute nécessaire pour vivre.

Imaginez ce que serait un individu qui n'oublierait rien, dont l'esprit serait encombré de la totalité de ce qu'il vit et rencontre.

Ainsi, dans Les secondes considérations inactuelles, Nietzsche remarque la nécessité vitale de l'oubli.

Il note d'ailleurs que l'homme envie l'animal qui jamais ne se dit " J'étais ".

L'oubli est ainsi présenté comme une condition du bonheur.

Dans une perspective proche, Freud analysera la nécessité du deuil.

Face à toute perte, il est nécessaire d'effectuer le travail du deuil qui permet de se reconstruire un monde quand l'autre n'est plus là.

La perte fait, en effet, que " tout est dépeuplé ", que le rapport quotidien que nous avions au monde disparaît.

Pouvoir continuer à vivre, c'est pouvoir construire un nouveau rapport au monde. Pensez, par exemple au dernier couplet de la chanson de Brel " Les vieux ", dans lequel il montre comment celui qui reste seul, qui ne parvient pas à faire le deuil est déjà mort : " celui des deux qui reste se retrouve en en enfer ".

Freud montrera ainsi que l'absence de deuil conduit à la mélancolie qui devient une pathologie.

L'oubli semble donc vital, mais faut-il tout oublier ? Vous pouvez penser ici à la nécessité parfois de se souvenir pour agir.

Nous ne pouvons pas, et surtout il ne faut pas oublier ce que nous avons appris et qui nous permet d'agir.

En second lieu vous pouvez aussi penser au devoir de mémoire.

Si le pardon est parfois nécessaire, pardonner exige de se souvenir.

Le souvenir prend alors une dimension particulière car il est ce qui permet d'être sans cesse vigilant.

Pensez, dans une perspective identique à la notion de commémoration.

Vous pouvez saisir que si l'oubli peut-être vital, il ne faut pas nécessairement tout oublier.

Il va falloir alors que vous vous demandiez comment faire la différence entre ce dont il faut se souvenir et ce qu'il peut être nécessaire d'oublier.

Selon quels critères doit-on faire la distinction ? L'essentiel tient peut-être dans ce que nous faisons de notre souvenir.

Vous pouvez alors vous demander si ce sujet n'a pas une dimension morale (" Faut-il...

").

C'est alors en vous orientant dans cette direction que vous pourrez essayer d'établir des critères de distinction. Analyse du sujet: L'oubli est une fonction vitale de la mémoire, si nous ne pouvions rien oublier nous serions trop plein d'un passé et nous ne pourrions envisager l'avenir. L'homme se projette dans le futur et se souvient du passé il est profondément temporel c'est-à-dire qu'il n'est jamais dans le seul présent, l'oubli est nécessaire pour maintenir ce statut particulier mais bien sûr oublier trop s'avère tout autant funeste, car alors je ne pourrai me projeter dans le futur car je n'aurai aucun modèle, je ne pourrai me situer dans le temps et dans le monde. L'oubli n'est cependant pas quelque chose que l'on choisit.

Or, le sujet suggère la possibilité pour l'homme de contrôler cette fonction vitale.

Comment l'oubli peut-elle qualifier une attitude ? Oublier c'est pardonner, c'est aussi faire le deuil et donc dépasser un moment douloureux.

Mais, dans l'un comme dans l'autre cas, l'oubli n'est pas total, c'est dépasser le passé. Mais, d'un point de vue moral, il y a des choses qu'il ne faut pas oublier bien que l'oubli puisse être une solution de facilité.

Ne pas oublier le passé c'est ne pas oublier ce qu'à tout moment nous pouvons être. Problématisation: Il faut donc distinguer un oubli qui relève d'une sélection de ce qui est important, de la part volontaire qui se joue dans l'oubli.

Il faut oublier pour vivre mais il faut aussi oublier pour être bon et se souvenir pour être juste. Proposition de Plan: 1.

Le point de vue de l'action. Dans un premier moment nous pouvons prendre un point de vue vital. a) L'homme ne peut pas se souvenir de tout, il faut qu'une sélection soit faite entre ce qui est susceptible d'améliorer son action et ce qui n'a pas de rapport avec cette action.

Me souvenir de mes échecs est important afin de tirer les leçons de l'expérience.

Si je me souviens aisément de l'échec, c'est parce qu'il a été enduré comme une frustration.

L'affect joue donc un rôle très important dans la mémoire. b) Néanmoins, se souvenir constamment de ses échecs peut entraîner une dévalorisation de ses propres capacités.

Je dois, si je veux améliorer mes actions, trier ce qui a pu réussir de ce qui a pu faire échouer une action.

Le rapport à l'expérience est donc un jeu d'oubli et de souvenir. c) En outre, l'oubli est nécessaire car il est constitutif de l'identité.

L'oubli est ce qui permet un rapport au temps discontinu.

Nietzsche écrit :« Imaginez l'exemple extrême : un homme qui serait incapable de rien oublier et qui serait condamné à ne voir partout qu'un devenir; celui-là ne croirait pas à son propre être, il ne croirait plus en soi, il verrait tout se dissoudre en une infinité de points mouvants et finirait par se perdre dans ce torrent du devenir.

».

Mais, bien sûr, à l'opposé, un homme qui oublie tout est un homme prisonnier du présent. 2.Le point de vue moral. a) Oublier est aussi une attitude d'esprit morale, c'est savoir pardonner.

Mais le pardon n'est pas un oubli total et définitif.

Freud écrit « Les souvenirs oubliés ne sont pas perdus.

».

En distinguant la. »

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