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Puis-je savoir que je suis libre, du seul fait que j'en ai conscience ?

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« TEXTE FOURNI PAR L'ELEVE: Vous pouvez simplement partir ici du sens premier de la notion de conscience : accompagné de savoir.

Ainsi, si être conscient, c'est accompagner ses actes et ses pensées de savoir, la conscience d'être libre signifie que nous le sommes.

Ainsi, cette conscience d'être libre peut consister en la conscience de pouvoir faire des choix face à diverses possibilités qui s'offrent à nous.

Elle peut également consister en la capacité d'user de sa volonté ou de refuser ce qui nous est imposé ou prescrit.

Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Descartes sur la liberté dans les méditations métaphysiques.

Nous vous recommandons la lecture de la 4ème méditation ainsi que l'analyse de Descartes sur le doute et le « cogito ». Dans ce dernier passage, vous pouvez montrer en quoi l'épreuve du doute méthodique consiste en un acte de liberté dans lequel la conscience se saisit elle-même.

Inversement, vous pouvez montrer en quoi nous pouvons parfois avoir conscience de ne pas être libre et ceci parce que nous sommes contraints ou forcés.

Toutefois, il faudrait se demander si la conscience n'est pas susceptible de nous tromper.

Ici, vous pouvez penser aux analyses de Spinoza sur les illusions de la conscience.

Il montre ainsi dans la lettre à Schuller (vous trouverez l'extrait dans les sujets indiqués plus bas) que « nous avons conscience de nos désirs mais non des causes qui nous déterminent à désirer ».

Dès lors, notre conscience d'être libre peut être illusoire.

Dans ces conditions, il faudrait se demander quel sens nous pouvons accorder à la notion de liberté.

Comment pouvons-nous savoir que nous sommes libres si la conscience est susceptible de nous tromper ? [Ce que nous découvrons grâce à notre conscience nous indique que la liberté existe.

D'un point de vue strictement causal, nous n'échappons pas au déterminisme.

Mais, sur un plan métaphysique, nous sommes responsables de ce que nous sommes.

Partant, nous devons reconnaître que nous sommes libres.] Schopenhauer répond à la question: sommes-nous libres? L'enjeu n'est pas ici politique mais existentiel.

De tout temps, les philosophes se sont demandés si nous agissions de façon déterminée, comme une machine, ou si nous pouvions être l'auteur d'actes qui ne dépendent pas de causes antécédentes sur lesquelles la volonté n'a aucune prise.

La réponse de Schopenhauer est compatibilliste: elle associe déterminisme, d'une part, et liberté de l'être, d'autre part. Nous avons conscience de notre responsabilité morale Dans un premier temps, Schopenhauer pose que l'homme ne se distingue pas des autres objets de l'univers: il est rigoureusement soumis à une causalité mécaniste.

Dans un second temps, il invoque, à la suite de Kant, la conscience morale.

Lorsque nous prenons conscience de nos actes, dit-il, nous avons la conviction intime d'en être responsables.

Nous ne pouvons pas refouler ce sentiment.

Il suit que notre liberté ne réside pas dans l'action, mais dans l'être.

Ce que nous sommes échappe à une vision mécaniste de l'univers.

C'est une autodétermination qui se situe à un niveau métaphysique supérieur. [Les contenus de la conscience sont trompeurs.

On ne peut pas dire que nous sommes libres.

Ma conscience ne suffit pas à m'indiquer que je suis libre.

L'introspection est toujours incomplète: le fait que nous percevions une cause ultime ne prouve pas que cette cause soit première.] L'évidence interne nous trompe Dans les Essais de théodicée, Leibniz réfute la possibilité de fonder le libre arbitre sur une évidence interne. Pour lui, la conscience est trompeuse: elle ne nous permet pas de percevoir les causes dont nos actes dépendent.

Croire en la liberté revient à croire que l'aiguille de la boussole indique le nord de son propre chef, alors qu'elle n'est que le jouet de l'attraction magnétique.. »

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