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Puis-je mentir sans m'en rendre compte ?

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« VOCABULAIRE: SANS: A l'exclusion de, exprime l'absence. MENSONGE (n.

m.) 1.

— Assertion qui indique un fait auquel le locuteur ne croit pas, ou exprime une opinion qui n'est pas la sienne ; par ext., assertion contraire à la vérité.

2.

— Menteur (paradoxe du ) : argument sceptique contre la raison et paradoxe logique (auquel la théorie des types donne une solution) : Épiménide le Crétois dit que les Crétois sont menteurs, donc il ment, mais alors les Crétois ne sont pas menteurs, donc il ne ment pas, mais alors il ment, etc. Mentir est-il un acte nécessairement conscient, intentionnel, ou peut-il être inconscient ? On peut mentir sans avoir la possibilité de savoir que l'on ment, en ignorant la vérité et en disant ce que l'on croit vrai, alors que c'est faux.

Ce problème demande à faire une distinction entre vérité et véracité.

Platon pensait qu'il fallait louer le menteur, non pas parce qu'il faisait mal en cherchant à tromper (en effet chez Platon nul n'est méchant volontairement et chercher à tromper ne saurait signifier vouloir consciemment faire le mal), mais parce que l'usage correct du mensonge prouve que le menteur connaît suffisamment la vérité pour être capable de la manier.

Kant au contraire renverse le problème et montre dans D'un prétendu droit de mentir par humanité que puisque l'on peut dire le faux en voulant dire le vrai, alors l'inverse aussi est possible, le menteur peut dire sans le savoir la vérité qu'il souhaiterait cacher, et que dans ces conditions il ne sert à rien de mentir, et l'attitude la plus raisonnable (et la seule morale) consiste à dire toujours ce que l'on croit vrai, quitte à se tromper, mais au moins sans négliger la morale. [Je peux travestir inconsciemment la vérité.

Il est tout à fait possible de ne pas dire la vérité sans s'apercevoir que l'on ment.

L'inconscient qui me cache la réalité et la vérité m'amène à mentir sans que je m'en rende compte.] Quand je ne dis pas ce qui est réellement, je mens Le mythomane qui invente des récits auxquels il finit par croire ne dit pas la vérité.

On peut donc considérer qu'il ment.

Et pourtant il ne s'en rend pas compte.

Il croit dire ce qui est.

Je fais la même chose quand je raconte une histoire qui n'est pas vraie sans préciser qu'elle n'est pas vraie.

Je mens sans le faire exprès. Une contradiction ? Si l'on part du point de vue du jugement sain et spontané, l'idée de mensonge à soi-même apparaîtra nécessairement comme une contradiction pour au moins deux raisons principales.

Mais rappelons tout d'abord les caractéristiques principales du mensonge en général. La nature du mensonge. Mentir, c'est dire à autrui une chose qu'on sait fausse dans le but de le tromper.

Le mensonge par omission consiste, toujours dans le but de tromper autrui, à ne pas divulguer une information que l'on possède et que l'on sait utile ou susceptible de contribuer à la révélation de la vérité. Comment puis-je alors me mentir à moi-même, moi qui n'ai pas intérêt à me tromper et qui sais ce que je dis et ce que je pense ? Je n'ai pas intérêt à me mentir. Il faut en effet bien souligner le caractère de tromperie qui caractérise l'esprit de mensonge : pourquoi voudrais-je me nuire ? Toutefois, si l'on étudie de plus près les circonstances dans lesquelles nous sommes tentés de mentir, nous remarquons que si nous voulons tromper autrui, ce n'est pas toujours pour lui nuire ; c'est souvent plutôt pour nous protéger, par exemple pour sauvegarder notre image, notre réputation.

Puis-je avoir besoin de me protéger de moi-même ? De préserver mon image à mes propres yeux ? Cela devient plus plausible.. »

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