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Puis-je expérimenter ma conscience ?

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« Analyse du sujet : « Puis-je » renvoie à ce qui est possible : 1- ce qui est en soi réalisable / je peux …= j'ai les moyens de …/ le possible = le non contradictoire 2- ce qui est permis / je peux = j'ai le droit de …/ le possible = licite. Pour ce sujet, la question du droit ne se pose pas d'emblée : « expérimenter ma conscience » renvoie à un problème d'abord logique : comment puis-je être à la fois sujet et objet d'une expérimentation ? En un mot, il s'agit d'élucider les conditions de possibilité de l'introspection : comment pourrais-je avoir accès au fondement de mon intériorité (ma conscience) dans le cadre même de cette intériorité ? Enjeu : la connaissance de soi.

Expérimenter une chose = en faire l'expérience, non seulement au sens de la sentir ou de la percevoir, ou encore en avoir une idée, mais aussi d'en tirer un savoir quelque chose de connu. Problématique : A supposer que je puisse expérimenter ma conscience, comment puis-je alors à la fois être celui qui expérimente et qui fait l'objet de cette expérimentation ? Puis-je, comme le préconise l'adage antique répondre à l'exigence « connais-toi toi-même ! » ou bien la conscience est-elle une, de sorte qu'il m'est impossible de me séparer d'elle pour la soumettre à une expérimentation ? 1- IL M'EST POSSIBLE D'EXPÉRIMENTER MA CONSCIENCE a) Que signifie « expérimenter ma conscience » ? Faire l'expérience de sa propre conscience revient paradoxalement à en prendre conscience, c'est-à-dire qu'il s'agit de faire preuve d'attention : être conscient suppose que je ne sois pas conscient d'un objet, mais de moimême comme posant cet objet.

Ainsi, je ne ferais donc l'expérience de ma conscience qu'en me livrant à une observation de mes propres états mentaux.

L'expérience de sa conscience serait l'expérience de sa propre intériorité, ou de soi-même par soi-même. Comment cela est-il seulement possible ? b) Pouvoir faire l'expérience de sa propre conscience = la condition de toute pensée en général Etre en mesure d'expérimenter sa propre conscience est présenté par Descartes dans les Méditations métaphysiques comme la condition même de toute conscience.

En effet, d'après Descartes, si je ne pouvais absolument pas me penser comme pensant, je ne pourrais même pas me dire exister, je ne pourrais même pas être conscient de quoique ce soit.

Ce que montre Descartes, c'est que le seul fait d'être conscient implique une réflexivité immédiate permettant de dire que je peux expérimenter ma conscience, c'est-à-dire prendre connaissance de moi-même (= pour Descartes, me saisir comme esprit, substance pensante) : je peux faire l'expérience de ma conscience dans la mesure où je ne peux rien penser sans me penser en même temps i.e je ne peux prendre conscience de rien sans être préalablement conscient de ma conscience (de moi étant conscient) Il n'y a donc pas d'aberration logique à poser que je puisse expérimenter ma conscience.

Cette capacité est une évidence, c'est-à-dire qu'elle est comprise dans, ou donnée en même temps, le fait même que je sois en mesure de penser.

Ma conscience n'est pas objectivée par la réflexion mais elle m'apparaît, m'est donnée immédiatement. Transition : Ø Si la capacité de prendre pour objet de pensée ma conscience m'était impossible ou interdite, je ne pourrais en toute rigueur jamais être conscient de quoique ce soit. Ø Toutefois, si chaque fois que je suis conscient de quelque chose, m'est aussi et immédiatement donnée simultanément ma conscience comme telle, ne suis-je pas alors pure subjectivité séparée du monde ? Ø Problème : le solipsisme (solus = seul et ipse = soi) : si j'expérimente ma conscience dès que j'ai conscience de quoique ce soit, ma seule certitude est celle de ma pensée, porte uniquement sur ce que ma subjectivité renferme, et cela, au détriment de ce à quoi elle se rapporte qui devient douteux ou incertain. 2- JE NE PEUX EXPÉRIMENTER MA CONSCIENCE QU'EN RÉFLÉCHISSANT. a) Critique des présupposés cartésiens :. »

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