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Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi ?

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« Termes du sujet: ÉTRANGER: A la fois présent et absent: qui n'appartient pas au milieu parce qu'il est autre ou parce qu'il se sent étranger. DEVENIR : Suite d'événements, processus évolutif, changement d'état dans le temps.

Au sens concret, fait de se transformer, d'évoluer. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).

Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.

Mais il convient de distinguer la conscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie, conscience qui se saisit elle-même comme conscience.

La première consiste à « avoir conscience », tandis que la seconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».

Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendre conscience ». I- LES TERMES DU SUJET Une notion supposé étudiée est ici en jeu : conscience. A - CONSCIENCE DE SOI Conscience de soi s'oppose à connaissance de soi.

Il ne s'agit pas d'une connaissance objective de ce qu'on est, de son "essence", mais d'un sentiment, subjectif, de son existence, avec sa part de mystère. B - DISTANCE A SOI OU ALIÉNATION Avoir conscience de soi suppose donc un certain recul par rapport à soi, une distance réflexive.

J'ai conscience de moi comme d'un autre, mystérieux. II - L'ANALYSE DU PROBLÈME Il faut comprendre le sujet dans sa dynamique : il s'agit de prendre conscience de soi.

Ce moment de prise de conscience suppose que nous nous arrachons à un sentiment immédiat de nous-même.

Lorsque j'agis machinalement, dans la vie quotidienne, mon identité ne fait pas problème.

Prendre conscience de soi, réfléchir sur soi, c'est s'apparaître à soi-même comme une énigme : qui suis-je au juste ? Mon identité n'est plus évidente, elle est problématique. Dès lors, une question s'impose à nous : cette distance à soi impliquée par la prise de conscience de nous-même nous rend-elle étranger à nous, ou bien nous permet-elle d'accéder à une nouvelle dimension de notre existence, réflexive et libre.

La question socratique : "Qu'est ce que l'Homme ?" implique que l'Homme n'est pas un objet qu'on peut connaître objectivement mais une énigme pour lui-même.

Le sujet invite donc à penser la spécificité de l'existence humaine. III - UNE DÉMARCHE POSSIBLE A - LE MOMENT DE L'ÉTRANGETÉ 1) Remise en cause de son identité sociale Tout homme se définit par son métier ou son appartenance nationale.

Je suis artisan, professeur, étudiant, français, espagnol...

Nous avons une place dans la société, mais cette place suffit-elle à nous définir et que signifient pour moi ces fonctions sociales, ces étiquettes qui permettent de se repérer et d'être repéré par autrui ? Prendre conscience de soi fait apparaître à l'individu singulier que sa subjectivité, son intimité, se dérobent à toute définition.

Notre identité sociale n'est donc pas évidente. 2) Remise en cause de son identité psychologique Il faut ici distinguer une conscience de soi immédiate et une conscience de soi réflexive, en jeu dans la prise de conscience.

Le passage de l'enfance à l'adolescence permet d'éclairer ce point.

L'enfant à une conscience de luimême, largement dépendante du regard que ses parents posent sur lui.

Il est ce que ses parents lui disent qu'il est. L'adolescent se cherche, subit de multiples influences.

Il prend conscience de lui-même comme d'un être libre, qui a des choix non évidents à opérer.

Prendre conscience de soi, c'est s'éprouver face au monde, c'est faire des expériences, au risque de se perdre.

Ce moment est celui de l'aliénation.

"Je est un autre", disait Rimbaud. 3) Conclusion L'identité de l'Homme n'est pas donnée comme une évidence, elle se conquiert.

C'est un travail que chaque individu doit accomplir pour son propre compte.. »

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