Pourquoi vouloir la science ?
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«
INTRODUCTION
Définition des termes et problématisation : La science peut être définie comme étant un ensemble de
connaissances que nous avons sur le monde extérieur et sur nous-mêmes.
La possibilité que nous avons de nous
référer à des points de repères fiables, les connaissances devant être considérées comme vraies pour être dites
scientifiques, se présente plutôt sous le signe de l'utilité et non sous celui de la suspicion.
Or la question « pourquoi
vouloir la science ? » semble être malvenue car la science n'a plus à faire ses preuves, son utilité pratique, et
théorique, ne pouvant être remise en cause.
La question porte moins sur la nature de la science comme telle que
sur notre rapport à elle.
Le verbe « vouloir » en ce sens est important dans ce sujet.
Vouloir la science c'est se
déterminer à la chercher et à l'obtenir.
La volonté souligne donc que la science n'est pas innée mais acquise, elle
n'est pas donnée à l'homme à sa naissance mais il doit s'efforcer de sortir de son ignorance pour y accéder.
Si le
« pourquoi » du sujet est pris dans un sens causal, cette causalité se trouve éclairer par la volonté.
C'est parce que
l'homme peut avoir la science mais ne l'a pas encore qu'il la recherche, qu'il la veut.
D'autre part « vouloir la
science » suppose aussi que la science ne soit pas un domaine que l'homme peut parcourir en un temps fini, mais au
contraire continuer à vouloir la science c'est continuer à la rechercher alors même qu'une partie de son domaine a
été parcourue.
Mais, si derrière le « pourquoi » nous comprenons la finalité, alors il s'agit de se demander à quelle fin
la science est recherchée.
Or comme ensemble de connaissances, la science semble être rivée à une utilité
théorique.
La science peut-elle posséder une finalité pratique ? C'est sur l'articulation entre la finalité et la causalité
de la science qu'il faut s'interroger.
Est-ce que la raison pour laquelle l'homme est capable de science est liée à la
fin qu'il recherche ?
PLAN DETAILLE
Première partie : La causalité ontologique et la finalité pratique de la science.
1.1 L'homme est doué de raison, c'est-à-dire qu'il peut accéder à la science.
Or cette définition de
l'homme souligne le fait que « vouloir la science » naît d'un manque ou du constat d'une ignorance que
l'homme veut, par tous les moyens, combler.
« Tous les hommes ont, par nature, le désir de connaître.
» ARISTOTE, Métaphysique, A 1.
1.2 La science ne doit pas être réduite à son versant théorique.
Vouloir la science ce n'est pas
simplement viser une meilleure connaissance des choses qui nous entourent, c'est aussi vouloir mieux
vivre au sein de la nature.
"Au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles, on en peut trouver une pratique,
par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les corps
qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les
pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres
et possesseurs de la nature.
Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui
feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais
principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de
tous les autres biens de cette vie ; car même l'esprit dépend si fort du tempérament et de la disposition des
organes du corps, que, s'il est possible de trouver quelque moyen qui rende communément les hommes plus sages et
plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit le chercher." DESCARTES.
Discours de la Méthode, VI.
Transition : si la cause de la recherche de la science se trouve dans la nature humaine, la science n'est pas
innée mais doit être acquise, la finalité de cette recherche découle de cette causalité.
En effet la constitution de la
science par l'homme est la condition de possibilité d'une maîtrise de la nature et en quelque sorte l'expression d'une
revanche sur la nature qui a fait l'homme chétif mais doué d'inventivité et de perfectibilité.
Deuxième partie : Les limites de cette poursuite effrénée de science.
2.1 Les limites de la science.
« L'homme est un être raisonnable ; et, comme tel, il reçoit de la science sa nourriture propre et son aliment,
mais les frontières de l'entendement humain sont si resserrées qu'on ne peut espérer sur ce point que peu de
satisfaction pour l'étendue et pour la sécurité de ses acquisitions.
» HUME, Enquête sur l'entendement humain, I.
2.2 L'écueil que constitue la volonté de science à tout prix.
« Que l'on songe enfin que même l'homme de connaissance, en forçant son esprit à connaître contre le
penchant de cet esprit, et assez souvent aussi contre les voeux de son coeur – à savoir, à dire Non là où il voudrait
acquiescer, aimer, adorer -, exerce sa fonction en artiste et en transfigurateur de la cruauté ; faire preuve de
profondeur et de radicalité revient déjà, à tout coup, à faire violence, à vouloir faire mal à la volonté fondamentale
de l'esprit, qui veut sans relâche gagner l'apparence et les surfaces,- tout vouloir-connaître renferme déjà une
goutte de cruauté.
» NIETZSCHE, Par-delà le bien et le mal, §229..
»
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