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Pourquoi faut-il éduquer l'homme ?

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« Pour être vraiment homme, il ne suffit pas de naître : il faut aussi recevoir une éducation, être formé, façonné comme l'écrit Rousseau.

Sans éducation, l'homme ne sait pas qu'il est homme : il se comporte animalement, en suivant ses instincts. Le besoin est par définition un état de tension interne qui provoque la conscience d'un manque.

On distingue : – les besoins naturels primaires, indispensables à la survie (faim, soif, sommeil, sexualité) ; – les besoins naturels secondaires (tels le mouvement, la protection, l'affection) ; – les besoins culturels ou tendances acquises par le milieu social. Avoir besoin signifie ici « devoir, falloir ».

La question est donc double : pourquoi faut-il éduquer l'homme, c'est-àdire quelle en est la nécessité ? et pourquoi doit-on éduquer l'homme, c'est-à-dire que signifie ce devoir d'éducation ? • Parlons de la nécessité d'éduquer l'homme.

La race humaine a progressé à travers l'histoire.

De même, chaque individu naît inculte.

D'ailleurs, un bébé abandonné dans la nature devient un enfant sauvage : rappelons-nous de la célèbre histoire de Victor de l'Aveyron, trouvé en 1799 et pris en charge par le docteur Jean Itard.

Le cinéaste François Truffaut en a fait un très beau film : L'Enfant sauvage.

Le docteur Itard dit bien que Victor est « sauvage », c'est-à-dire inculte, mais non pas idiot. Il y a au départ une nécessité physique de survie : l'enfant a besoin d'être nourri, soigné.

Mais cela ne suffit pas à faire de lui un homme.

On naît humain, c'est-à-dire que l'on fait partie, biologiquement, de l'espèce humaine.

Mais on ne devient vraiment homme que par l'éducation. Lorsque l'enfant reçoit tous les soins nécessaires à sa survie et à son confort matériel, la famille, la société doit pourvoir à son épanouissement intellectuel. « L'homme, dit Kant, est la seule créature qui doive être éduquée.

Par éducation on entend [...] les soins (l'alimentation, l'entretien), la discipline et l'instruction avec la formation.

Sous ce triple rapport, l'homme est nourrisson – élève – et écolier » (Réflexions sur l'éducation). • Quel est ce devoir d'éducation ? L'homme dispose de facultés naturelles qui ne peuvent se développer qu'avec l'aide d'autres hommes : il possède la raison, dès la naissance, mais une raison endormie.

Il sera alors éveillé à la conscience par d'autres hommes qui lui transmettront leur savoir.

Ces éducateurs jouent un rôle essentiel : d'eux, de leur éducation, dépend la société future. L'éducation est ainsi un art, un savoir-faire qui doit se perfectionner de génération en génération.

Elle doit développer toutes les dispositions naturelles de l'homme : sa pensée, son langage, sa conscience, son éthique. C'est pourquoi, lorsqu'on éduque un enfant, il faut le faire en envisageant le futur : c'est la seule façon de donner à l'homme une dimension conforme à « l'idée de l'humanité et à sa destination totale » (Kant). L'homme a donc besoin d'éducation à la fois pour s'adapter au monde, grâce à l'expérience des plus âgés, et pour développer le plus possible ses aptitudes naturelles.

L'enfant sera un jour l'adulte qui, à son tour, va élever, façonner d'autres enfants.

Et il leur transmettra ce qu'on lui a transmis.

C'est pourquoi, même si son penchant premier est de se laisser aller au bien-être, il faut que le maître, l'éducateur lui montre que son humanité et sa dignité consistent à élever sa raison, sa liberté, sa moralité. C'est parce qu'il est libre qu'il doit ensuite se cultiver lui-même.

Et ce travail ne sera compris que si l'éducateur a su en montrer la finalité : la culture doit ouvrir l'homme à la paix et à la morale. « L'éducation est beaucoup plus qu'une science : un acte de foi!» écrit judicieusement A.

Philonenko dans Kant et le problème de l'éducation. Cette question : « Pourquoi l'homme a-t-il besoin d'éducation ? » est une question toujours d'actualité.

Les notions de citoyenneté, de respect, de civisme, etc., restent essentielles à inculquer pour faire de chacun de nous des personnes partenaires dans la société et non des individus juxtaposés, vivant « sauvagement », en ayant perdu – puisque nous vivons irrémédiablement en société et que l'homme a toujours été un être civilisé – la bonté naturelle du « sauvage ». L'éducation reste le pilier de la civilisation : la société imprègne les individus des valeurs qu'elle considère essentielles à transmettre.

On peut donc s'interroger aujourd'hui sur ces valeurs. Problématique L'éducation est ancrée dans notre société comme une nécessité.

Éduquer c'est apprendre à un individu les règles sociales, le langage, l'adoption d'une habitude de vie commune.

S'interroger sur la nécessité de l'éducation peut paraître étonnant.

Dans la société, qui peut prétendre ne pas avoir besoin l'enseignement, on ne peut clairement concevoir un homme sans éducation aucune.

Le seul fait de vivre en communauté n'est ce pas déjà un apprentissage? L'homme sauvage est il réellement imaginable? Être un homme n'est ce pas pouvoir comprendre l'autre grâce à un apprentissage intellectuel? L'éducation n'est ce pas le rpeopre de l'homme? PLAN I Éduquer c'est maîtriser la sauvagerie L'homme à l'état de nature est instinctif.

Il ne parle pas, il ne vie que selon son instinct de conservation. Éduquer un individu signifie l'intégrer dans la société, lui apprendre les règles, les lois, lui communiquer un savoir transmis par la mémoire et l'expérience collective.

L'homme devient alors un être de culture.. »

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