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Pourquoi croit-on ?

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          On peut en effet se demander qu'est-ce qui pousse à donner son assentiment aux croyances religieuses. Se demander si les croyances religieuses ne seraient pas déterminée par des sentiments, des passions qui tous ont quelque chose à voir avec la détresse, le tragique, la souffrance, l'impuissance, la misère, l'insignifiance, la crainte, l'ignorance, l'injustice auxquels les croyances religieuses apportent une réponse.               Les croyances religieuses ne répondent-elles pas à un besoin de croire au lieu d'être un acte de foi désintéressé et que rien n'interdit rationnellement ?   Peut-il y avoir des croyances religieuses qui au lieu de s'enraciner dans notre détresse, procèdent de notre force, de notre santé ?

« Pourquoi croit-on ? On peut en effet se demander qu'est-ce qui pousse à donner son assentiment aux croyances religieuses.

Se demander si les croyances religieuses ne seraient pas déterminée par des sentiments, des passions qui tous ont quelque chose à voir avec la détresse, le tragique, la souffrance, l'impuissance, la misère, l'insignifiance, la crainte, l'ignorance, l'injustice auxquels les croyances religieuses apportent une réponse. Les croyances religieuses ne répondent-elles pas à un besoin de croire au lieu d'être un acte de foi désintéressé et que rien n'interdit rationnellement ? Peut-il y avoir des croyances religieuses qui au lieu de s'enraciner dans notre détresse, procèdent de notre force, de notre santé ? Enjeu du problème : Les raisons de croire peuvent permettre de se faire une idée de la vérité des contenus de la croyance.

Si les motifs de la croyance sont sans rapport avec son objet, mais entièrement déterminés par des processus purement humains, il est douteux que les objets de la croyance existent tels qu'elle les affirme. Tel est le problème que soulèvent les critiques des religions ou de la religion.

Cette problématisation des croyances religieuses, qui consiste à les examiner par leur origine ou leur cause et non en tant que telles a été entreprise principalement par Nietzsche, Marx et Freud. Rq : La critique de la religion peut se déployer à différents niveaux : 1) Critique de l'institution religieuse.

De ses richesses, du mode de vie des prêtres, de la mise sous tutelle intellectuelle et morale des fidèles, de la défense politique de ses intérêts séculiers et idéologiques, de son implication dans des guerres et des massacres, de sa haine pour les femmes… Critique morale et politique de la religion.

Les religions ont fait du mal. 2) Critique des doctrines religieuses.

De ses erreurs, de ses contradictions.

Dénonciation de son inconsistance intellectuelle.

Critique rationnelle de la religion.

Qui se dédouble en deux critiques : critique des religions révélées au nom de la religion naturelle, critique athée de toute religion.

Les religions disent des choses fausses, les religions sont réfutables. 3) Critique des religions en tant que solutions inadéquates, imaginaires et aggravantes à un ou des problèmes réels d'ordre psychologiques, vitaux, politiques et sociaux.

Critique généalogique toujours associée à l'esquisse d'un monde dans lequel le besoin de religion pourrait disparaître avec la suppression de ce qui crée objectivement le besoin de religion.

L'homme religieux est un homme malade, affaiblit et/ou accablé par l'ordre du monde qui trouve dans la religion de quoi affirmer sa vie, lui donner une valeur et un sens qui le consolent, le confortent, lui permettent de vivre. La première critique, en tant qu'elle est morale, ne nous concerne pas.

La seconde a été exposée plus haut.

Seule la dernière ne l'a pas encore été. A ) La croyance comme illusion. « Les idées religieuses qui professent d'être des dogmes, ne sont pas le résidu de l'expérience ou le résultat final de la réflexion : elles sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l'humanité ; le secret de leur force est la force de ces désirs.

Nous le savons déjà : l'impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d'être protégé - protégé en étant aimé - besoin auquel le père a satisfait ; la reconnaissance du fait que cette détresse dure toute la vie a fait que l'homme s'est cramponné à un père, à un père cette fois plus puissant. L'angoisse humaine en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne bienveillant de la Providence divine, l'institution d'un ordre moral de l'univers assure la réalisation des exigences de la justice, si souvent demeurées irréalisées dans les civilisations humaines, et la prolongation de l'existence terrestre par une vie future fournit les cadres du temps et le lieu où ces désirs se réaliseront.

Des réponses aux questions que se pose la curiosité humaine touchant ces énigmes : la genèse de l'univers, le rapport entre le corporel et le spirituel, s'élaborent suivant les prémisses du système religieux.

Et c'est un formidable allégement pour l'âme individuelle que de voir les conflits de l'enfance émanés du complexe paternel - conflits jamais entièrement résolus – lui être pour ainsi dire enlevés et recevoir une solution acceptée de tous.

(…) Cette investigation n'a pas pour propos de prendre position sur la valeur de vérité des doctrines religieuses.

Il nous suffit de les avoir reconnues dans leur nature psychologique comme des illusions.

Mais nous n'avons pas à dissimuler que cette mise à découvert influence puissamment aussi notre position sur la question qui ne manque pas d'apparaître à beaucoup comme la plus importante.

Nous savons approximativement en quels temps les doctrines religieuses ont été créées, et par quelle sorte d'hommes. Si, de surcroît, nous apprenons pour quels motifs cela s'est produit, alors notre point de vue sur le problème religieux connaît un déplacement notable.

Nous disons qu'en effet il serait fort beau qu'il y eût un Dieu, Créateur de mondes et Providence bienveillante, qu'il y eût un ordre moral du monde et une vie dans l'au-delà, mais il est néanmoins très frappant que tout cela soit exactement ce que nous ne pouvons pas manquer de nous souhaiter.

Et il serait encore plus singulier que nos ancêtres, dans leur misère, leur ignorance, leur manque de liberté, aient réussi à résoudre. »

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