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Commenter cette opinion d'un penseur contemporain : « Croire n'est pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus que savoir. Celui qui croit ajoute le poids de tout son être à ce qu'il pense. » ?

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INTRO. — Habituellement, le verbe croire est employé au sens faible et marque un assentiment imparfait pouvant comporter, comme l'opinion, toutes sortes de degrés. Au contraire, on n'applique le verbe savoir qu'aux connaissances admises comme certaines. Lorsque, me fondant sur un vague bruit, je déclare : je crois qu'il pleut, j'ai bien conscience de hasarder une affirmation douteuse. Au contraire, lorsque, ouvrant la fenêtre, je sens les gouttes tomber sur ma main, je sais que je ne me trompais pas. Savoir semble donc dire plus que croire. Un penseur contemporain a pris le contre-pied de cette conception : « Croire, dit-il, n'est pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus que savoir. Celui qui croit ajoute le poids de tout son être à ce qu'il pense. » Comment devons-nous comprendre cette pensée ?

« Commenter cette opinion d'un penseur contemporain : « Croire n'est pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus que savoir.

Celui qui croit ajoute le poids de tout son être à ce qu'il pense.

» INTRO.

— Habituellement, le verbe croire est employé au sens faible et marque un assentiment imparfait pouvant comporter, comme l'opinion, toutes sortes de degrés.

Au contraire, on n'applique le verbe savoir qu'aux connaissances admises comme certaines.

Lorsque, me fondant sur un vague bruit, je déclare : je crois qu'il pleut, j'ai bien conscience de hasarder une affirmation douteuse.

Au contraire, lorsque, ouvrant la fenêtre, je sens les gouttes tomber sur ma main, je sais que je ne me trompais pas.

Savoir semble donc dire plus que croire. Un penseur contemporain a pris le contre-pied de cette conception : « Croire, dit-il, n'est pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus que savoir.

Celui qui croit ajoute le poids de tout son être à ce qu'il pense.

» Comment devons-nous comprendre cette pensée ? A.

Au point de vue strictement intellectuel, on ne saurait prétendre que la croyance est un degré supérieur du savoir : au contraire, c'est la croyance qui, conformément à la conception commune, est une forme inférieure du savoir. Savoir, en effet, c'est connaître directement, par soi-même, par une vue directe des choses.

Au contraire, la croyance se fonde sur la parole d'un autre ou dépend de forces qui ne sont pas d'ordre intellectuel : le sentiment se mêle si intimement à la croyance que les deux mots sont souvent employés l'un pour l'autre; on parle de « sentiments religieux » ou de « sentiments politiques » pour désigner les « croyances religieuses » et les « opinions politiques ». Ensuite, la croyance n'implique pas nécessairement l'objectivité qui conquiert l'assentiment unanime des esprits ni la certitude subjective : les croyances diffèrent avec les individus, et bien souvent « je crois » signifie « je doute ». Au contraire, ce qu'on sait est considéré comme universellement valable, et le savoir ne comporte aucune crainte d'erreur. Par conséquent, si l'on se place au point de vue intellectuel, il y a plus dans le savoir que dans la croyance. B.

Mais si l'on considère la vie de l'esprit en psychologue, et non pas seulement en logicien, il faut le reconnaître, il y a plus dans la croyance que dans le savoir.

Le savoir, en effet, ne met en jeu que l'intelligence, tandis que, dans la croyance, tout l'être est engagé. Croire, c'est d'abord admettre comme vrai ce qu'on croit, par suite, avoir une idée de sa nature et des raisons de le reconnaître comme vrai : il n'y a point de croyance, pas plus qu'il n'y a de savoir, sans quelque acte intellectuel. Mais croire, c'est aussi engager sa vie au service de sa croyance : la croyance entraîne l'action, et même conduit au dévouement et au sacrifice.

un phénomène collectif, car le don généreux de soi à une grande cause ne peut guère se soutenir que dans le coude à coude avec d'autres croyants et avec le sentiment de continuer une longue tradition familiale ou nationale. CONCLUSION.

- « Il faut aller au vrai avec toute son âme », disait PLATON.

L'affirmation n'est pas juste du vrai que l'on sait : il suffit de s'y porter avec son esprit.

Mais quand il s'agit du vrai qui engage toute notre vie, des croyances qui inspirent notre conduite, aucune force n'est à négliger : au vrai de cette espèce, il faut aller avec tout son être. De plus, on ne se consacre pas à une idée, on ne se sacrifie pas à elle.

sans amour : on croit avec son cœur autant qu'avec son esprit.

On croit aussi avec son milieu, et, le plus souvent, la croyance est Il n'est donc pas étonnant qu'il y ait plus dans la croyance que dans le savoir.. »

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