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Est-on ce que l'on croit ?

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« Discussion : Le terme même de croire renvoie à une décision personnelle et subjective, c'est ce qui explique le nombre infini de croyances religieuses, par exemple.

On s'aperçoit donc que la croyance dérivant d'un sentiment et d'une sensibilité particulière ne peut pas être, ni devenir une généralité, car il y aura toujours des gens pour qui cette croyance sera totalement dépourvue de sens et de réalité.

Par conséquent, si les croyances sont subjectives on peut considérer qu'elles définissent plus ou moins un individu dans sa manière de penser et donc dans sa façon d'être. Suggestion de plan : Première partie : être et paraître J.

Vialatoux, Le discours et l'intuition : « Tandis que la pleine évidence s'impose comme une nécessité à l'intelligence qui voit, la croyance s e propose c o m m e une obligation à une pensée qui ne voit pas tout, mais à laquelle s e montre, c o m m e une raison d e croire, un ensemble suffisant de preuves convergentes.

» Il est de tradition philosophique d'opposer l'être et le paraître, c'est-à-dire le fond essentiel, la racine substantielle et le mode plus ou moins éloigné de cette dernière.

Toute la question est de savoir si la croyance se situe à mi-chemin de l'être ou du paraître, ou bien si le faire-croire demeure un mode d'être isolé et à part.

Car croire ce que l'on est, peut s'enraciner si bien dans l'être, qu'il s'identifie à la longue avec celui-ci.

Le philosophe Sartre disait déjà que ce sont les actes qui définissent l'homme, il cherchait donc une manière de sortir de la croyance, pour atteindre la dimension vraie du sujet.

Mais là où la chose se complique, c'est que l'acte à partir duquel on est défini, n'est pas lui-même une clôture et c'est pour cela que Sartre ajoutait qu'on ne peut définir un homme qu'une fois sa vie terminée. « Nulle manifestation de notre personnalité n'exprime plus adéquatement celle-ci que la croyance.

Nous croyons avec tout ce que nous sommes.

» J.

Payot, La croyance. Deuxième partie : de la représentation. Le philosophe Nietzsche disait toujours qu'il fallait savoir se mettre en scène devant soi-même, donc prendre de la distance par rapport à ses propres valeurs.

Dans cette optique, le croire et le faire-croire s'identifient l'un à l'autre.

Il faut donc que l'on soit capable de faire croire ce que l'on est pour pouvoir le devenir effectivement.

Ainsi, la représentation ou l'image de soi demeure une figure positive qui ne sert pas seulement à défendre l'apparence mais surtout à accentuer la distance opérée par rapport à soimême. D'autre part, on a besoin de croire en soi pour exister.

C'est ce que Freud appelait « l e narcissisme primaire absolu », il entendait par là qu'il faut un minimum d'amour de soi, donc d'adhésion à sa propre image, pour pouvoir assumer l'angoisse d e la vie.

Et l'on sait bien qu'une des formes d e la névrose revient à une crise de la représentation.

Davantage encore, nous vivons dans une société où la mise en scène de soi est quasiment obligatoire, tout un chacun est sommé de soigner son image, d'améliorer sa place dans le système de la communication.

Cette forme d'hypocrisie sociale définit l'homme contemporain, il est donc toujours à mi-chemin entre ce qu'il est ou ce qu'il croit ou fait croire. Troisième partie : croyance et existence « L'homme n'est rien d'autre rien d'autre q u e l'ensemble humanisme. En paraphrasant une formule ou l'inverse.

Ou encore si que son projet, il n'existe que dans la mesure où il se réalise, il n'est donc d e s e s actes, rien d'autre que s a vie.

» Sartre, L'existentialisme est un de Sartre, on peut se demander si c'est l'existence qui précède la croyance c'est l'existence qui modifie la croyance ou l'inverse.

Sartre appelait l'intentionnalité la capacité de l'homme à se projeter, c'est-à-dire à être en devenir.

C'était pour lui une manière d e montrer q u e l'existence doit être conçue d e manière dynamique.

L ' h o m m e choisit son existence, c'est pour cela qu'il est libre, c'est pour cela qu'on ne peut pas le définir sans tenir compte des modifications qu'il peut toujours apporter dans son existence.

Ici on voit qu'il faut croire en soi pour réussir. La croyance en elle-même n'est pas non plus une catégorie simple.

Le poète Ovide disait « je vois le bien mais je fais le mal ».

Cela nous montre que la croyance est elle-même entre ce que je crois bien et ce que je peux faire pour atteindre le bien. Conclusion : La double dimension de l'être et de la croyance n'est pas une dimension antinomique, contrairement à l'apparence.

Il y a quelque part une complémentarité entre les deux.

Car l'on passe insensiblement de l'être à la croyance, et de la croyance à l'être sans pouvoir toujours discerner ce passage.

A la place d'une opposition, il faudrait se demander si une certaine forme de croyance ne représente pas une forme d'achèvement de l'être ou bien encore si pour exister il ne faut pas commencer par croire dans la possibilité même de cette existence.. »

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