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Pour être libre, faut-il rejeter son milieu d'origine ?

Extrait du document

« Faut-il sortir du déterminisme lié à notre naissance.

En effet, le cadre dans lequel on est inscrit après notre mise au monde nous est imposé naturellement, nous ne le choisissons pas.

Nous sommes donc, dès le naissance soumis à des rites, des traditions, une certaine éducation : nous sommes inclus nécessairement dans une culture.

Cette sorte d'obligation nous est invisible, c'est-à-dire que nous ne la vivons pas du tout comme une obligation, pour la simple raison qu'elle nous apparaît comme un fait de nature.

Cet environnement que l'on ne choisit pas nous le ressentons comme naturel, allant de soi, et ainsi, nous ne le remettons jamais en cause.

Mais ne pouvons nous pas avoir le choix de cet environnement premier ? En effet, c'est le premier déterminisme qui enchaîne notre liberté, une sorte de déterminisme originel, dont il faut se détacher pour être vraiment libre.

Mais est-ce bien nécessaire de se défaire de ce déterminisme ? En effet, notre milieu d'origine ne nous est-il pas essentiel afin de commencer notre vie et de la poursuivre de manière stable ? Par ailleurs, il nous faudra nous demander dans quelle mesure est-on déterminé par ce milieu d'origine ? I. une servitude nécessaire au milieu d'origine. La Boétie nous explique que les hommes ont une tendance à la servitude.

Mais d'où vient cette tendance.

Elle provient indirectement du milieu d'origine dans lequel les hommes évoluent.

En effet, ce sont les coutumes et les habitudes qui conduisent l'homme dans une servitude volontaire.

Les coutumes sont, à la naissance, données comme naturelles et allant de soi, et la première habitude aliénante, est justement l'accoutumance à ce milieu d'origine.

Ainsi, plutôt que de lutter contre ce milieu d'origine qui asservit, les hommes préfèrent ce résigner et faire un moindre effort.

Nietzsche illustre bien cette idée d'un déterminisme originel lié au lieu de naissance, mais contrairement à La Boétie, il l'explique comme nécessaire et insurmontable.

Il montre qu'un oiseau de proie lorsqu'il né, ne peut se comporter ou vouloir se comporter comme un agneau.

Il naît dans un milieu d'origine qui le détermine, mais il possède aussi des instincts inchangeables, beaucoup plus aliénant que le milieu d'origine.

Ainsi l'agneau ne pourra toujours que se comporter comme un agneau, il ne sera jamais libre de devenir un oiseau de proie, quand bien même son milieu d'origine, par un concours de circonstances hasardeux, serait un nid d'aigle. II. L'homme n'est que ce qu'il se fait. Sartre explique que l'homme lorsqu'il arrive au monde est totalement vierge de tout déterminisme.

Son âme est blanche, et n'est encore décidée pour rien.

L'homme peut donc, s'il considère que son milieu d'origine est aliénant, s'en détacher pour être libre.

Il n'est que ce qu'il se fait, autrement dit il est responsable de tout ce qu'il fait : il ne pourra donc pas, le moment venu, justifier un acte atroce par le déterminisme de son milieu d'origine, car il se choisit.

Ainsi peut importe le milieu d'origine ; son influence sur l'homme est modeste et ne l'empêche pas d'être ce qu'il veut être.

C'est donc l'existence qui détermine l'essence, mais non pas le milieu d'origine.

L'homme n'est donc déterminé, c'est-à-dire aliéné, ni à l'avance, ni par le milieu dans lequel il arrive. «On ne fait pas ce que l'on veut et cependant on est responsable de ce qu'on est». Cette affirmation paradoxale est au centre de la philosophie sartrienne qui s'efforce de concilier deux approches partielles de la réalité humaine que l'opinion commune juxtapose sans en dégager la portée véritable : conscience de toutes les déterminations auxquelles il est difficile, voire impossible d'échapper, et affirmation pourtant de la responsabilité pleine et entière de ce que l'on est. Il ne faut pas interpréter cette formule dans un sens stoïcien.

Pour le stoïcisme, l'esclave peut être beaucoup plus libre que le maître ; certes, il ne fait rien de ce qu'il veut, mais il connaît la plénitude de la liberté intérieure ; il est maître des choses par le jugement qu'il pose sur elles.

Or ce n'est pas ainsi que Sartre pose le problème ; d'abord, il refuse à l'existence humaine tout fondement métaphysique (Dieu, les Idées, l'Inconditionné) ; il se place d'emblée au niveau de la conscience dans sa réalité subjective.

Mais il considère que la conscience n'existe pas en soi : « Toute conscience est conscience de quelque chose » et « l'existence pour l'homme précède l'essence » ; le terme même d'existence révélant ce mouvement de sortie de soi (de l'intériorité). Il n'y a pas d'âme, pas d'essence qui tantôt imagine, tantôt veut, tantôt agit, tantôt perçoit : l'homme n'est pas son âme (sa pensée), il n'est que ce qu'il fait.

Ce n'est pas dans le rapport de l'être et de la volonté que se situe la liberté humaine, puisque l'être peut se définir comme projet.

Si l'on n'est que ce que l'on veut, ce que l'on projette d'être, comment ne pas faire ce que l'on veut? L'esclave, pour Sartre, est libre mais pas du tout au sens où l'entendent les Stoïciens, car il est absurde d'opposer la liberté intérieure et la liberté de l'action.

L'esclave a dans l'action même, un choix à effectuer : il peut se lancer dans la révolte, il peut choisir de se donner la mort, tenter l'évasion.

Il peut aussi choisir la servitude. Pourtant, l'objection paraît évidente ; l'esclave ne choisit pas sa condition d'esclave.

«On ne fait pas ce que l'on veut».

C'est-à-dire que nous sommes contingents ou que la vie est absurde.

Nous sommes en effet façonnés par un monde historique que nous ne. »

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