Aide en Philo

Philosophie: LA LIBERTE (cours)

Publié le 11/04/2024

Extrait du document

« LA LIBERTE Introduction « Je suis libre, je fais ce que je veux ! » Ainsi, nous sommes spontanément et communément enclins à croire qu’être libre c’est agir à sa guise, faire ce que l’on veut, au moment et de la manière qu’on le désire, sans subir une contrainte extérieure.

En effet, selon l’étymologie (du latin liber, « celui qui n’est pas esclave »), le terme liberté semble d’abord se définir par opposition à l’idée de « contrainte » et de « servitude ».

A son tour, André Lalande affirme qu’au « sens primitif : l’homme « libre » est l’homme qui n’est pas esclave ou prisonnier.

La liberté est l’état de celui qui fait ce qu’il veut et non ce que veut un autre que lui ; elle est l’absence de contrainte étrangère.

»1 Néanmoins, peut-on faire ce qu’on veut ? et peut-on faire ce qu’on veut en toute impunité car ce que chacun veut ou désire peut entrer en conflit avec ce que veulent les autres ? Par ailleurs, pour être libre suffit-il de faire ce qu’on veut, de n’être soumis à aucune contrainte ? L’homme affranchi de toute contrainte extérieure ne pourrait-il pas se trouver soumis à ses propres désirs ? Ainsi, si l’on a tendance à affirmer que la liberté est illimitée ou n’est pas, la question qui se pose – ou s’impose- est : la liberté absolue est-elle possible (au regard de la nécessité ou des déterminismes externes et internes) ? est-elle légitime (au regard de la loi) ? Quatre grands concepts de liberté La souveraineté Selon le Robert, c’est le principe abstrait d’autorité suprême dans le corps politique ; le caractère d’un État ou d’un organe qui n’est soumis à aucun autre État ou organe. La souveraineté définit ainsi le statut d’un Etat qui dispose du monopole (droit exclusif) de l’exercice du pouvoir (législatif, exécutif, judiciaire) et de l’usage de la force (de coercition) sur l’ensemble de son territoire, et qui n’est soumis à aucune puissance étrangère (sinon il serait sous mandat, tutelle ou occupation) ni à aucun organisme ou organisation interne (milice ou autre).

En ce sens la souveraineté est synonyme d’indépendance. La souveraineté définit aussi l’état de la raison lorsqu’elle est seule maîtresse à bord, qu’elle n’est soumise à aucune influence extérieure (celle de l’opinion commune, de la démagogie…) ni intérieure (celle des instincts, désirs, passions…).

En ce sens la souveraineté est synonyme d’autonomie. L’indépendance Elle se définit avant tout comme l’absence de dépendance c’est-à-dire de servitude, de soumission, d’assujettissement, d’esclavage à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose. L’indépendance est donc l’affranchissement par rapport à tout ce qui peut déterminer ou contraindre ; être indépendant, c’est être capable de délibérer, de décider et de mettre à exécution ce qui a été décidé, c’est-à-dire d’agir conformément à sa propre volonté. 1 Vocabulaire technique et critique de la philosophie. 1 L’autonomie Du grec « autos », soi-même, et « nomos », loi, l’autonomie est avant tout l’obéissance à la loi qu’on s’est soi-même donnée ou l’obéissance à la loi de sa propre raison.

Ainsi, par distinction de l’indépendance qui est un concept négatif de la liberté (au sens où elle est seulement « nondépendance »), l’autonomie est un concept positif de la liberté au sens où elle implique dans sa définition même l’obéissance à une loi, c’est-à-dire une obligation (intérieure) de se soumettre à une autorité, mais seulement celle de sa propre raison.

En cela, elle s’oppose à l’hétéronomie qui est la soumission à une contrainte (extérieure), celle d’une loi étrangère à sa propre volonté ou raison. Le libre-arbitre Le libre-arbitre est un pouvoir attribué à la volonté dans la mesure où celle-ci agit de sa propre initiative et dispose donc en droit d’une puissance créatrice infinie.

Le libre-arbitre implique la capacité qu’a l’homme de choisir sa destinée et de se déterminer soi-même par sa seule volonté. Cette liberté définit donc avant tout la liberté de la volonté et constitue un pouvoir a priori de décider et d’agir en l’absence de toute contrainte extérieure et de tout déterminisme intérieur.

Elle ne peut, par définition, être démontrée, car démontrer c’est trouver la raison suffisante qui détermine ce pouvoir.

Cette position philosophique soutient que l’homme est libre parce qu’il est libre, sans pourquoi, sans raison, naturellement.

En tant qu’il ne peut être prouvé, ce pouvoir proprement humain ne peut qu’être intimement éprouvé. Leibniz : Les différents sens de la notion de liberté Liberté de droit (ce que j’ai le droit de faire) Liberté juridique :  Etre une personne reconnue comme fin en soi et digne de respect (Kant) ≠ esclave (propriété d’un autre  moyen, instrument au profit d’une fin qui lui est extérieure)  Etre majeur (disposer de la liberté de décision et assumer ses actes  responsabilité) ≠ mineur (soumis à la tutelle d’un autre) Liberté politique :  Etre un citoyen qui participe à l’élaboration des lois auxquelles il obéit  autonomie ≠ sujet soumis aux lois d’un autre (roi ou tyran)  hétéronomie I- Liberté de fait (ce que effectivement je peux faire) Liberté de pouvoir : avoir les moyens de faire ce qu’on a décidé  D’autant plus de liberté que de moyens (physiques, financiers, matériels, intellectuels) Liberté physique et spatiale = absence d’obstacles extérieurs  Homme libre ≠ prisonnier  Homme sain ≠ paralytique Liberté de vouloir : avoir la capacité de décider réellement par soi-même  absence de contraintes internes (passions, préjugés…)  (au regard de l’entendement) Liberté d’esprit ou de pensée ≠ aliéna on  (au regard de la volonté)Libre-arbitre ≠ nécessité LA DIMENSION POLITIQUE DE LA LIBERTE : L’ARTICULATION ENTRE LA LIBERTE ET LA LOI Y a-t-il contradiction entre être libre et être soumis aux lois ? ou encore, obéir aux lois, est-ce renoncer à être libre ? 2 Problématique En tant qu’elle est à la fois lien et limite, la loi est-elle incompatible avec la liberté définie comme absence de toute contrainte et pouvoir souverain de décision, de pensée et d’action ? La loi est-elle pour la liberté contrainte ou condition ? A- La liberté à l’état de nature : une liberté sans loi a.

Hobbes : en l’absence de loi, tout est possible2 A l’état de nature, chacun peut tout faire, y compris déposséder les autres de leurs vie, liberté et biens, pour satisfaire ses propres désirs.

Etre libre c’est donc faire ce qu’on veut, la liberté étant ainsi une liberté de fait, illimitée, ou, plus précisément, seulement limitée par le pouvoir physique (force) ou intellectuel (ruse) ; chacun cherche donc à être le plus fort.

Mais, dans ces conditions, la liberté est précaire car elle peut être détruite à n’importe quel moment et en toute impunité par un plus fort que soi ; rien ni personne ne peut garantir la permanence de la liberté dans la durée. b.

Rousseau : la non-obéissance à la loi est soumission aux hommes  esclavage A l’état de nature, les hommes ne sont soumis à aucune autorité commune et consentie par leur volonté mais dépendent, à cause de circonstances étrangères à leur volonté, les uns des autres.

Le travail produisant la propriété privée n’est régi par aucune norme mais seulement par des intérêts égoïstes, fluctuants et conflictuels où les plus forts ou riches asservissent les plus faibles ou pauvres. La dépendance économique des hommes les uns par rapport aux autres entraîne donc leur asservissement mutuel et la perte de leur liberté. Ainsi, même s’il est vrai qu’en l’absence de loi qui délimite le permis et l’interdit, chacun peut faire ce qu’il veut et donc jouir d’une liberté de fait dans la mesure de sa puissance physique et intellectuelle, il n’en reste pas moins que cette liberté est sans cesse menacée.

La loi n’est-elle donc pas plutôt ce qui préserve et consolide la liberté ? B- La liberté au sein de l’Etat : une liberté garantie par la loi a.

Le contrat social selon Hobbes : les lois (interdictions/obligations) limitent mais garantissent la liberté de chacun (obstacle à ma liberté) ; ma liberté s’arrête là où commence la liberté des autres, elle est possible tant qu’elle ne se heurte pas à la loi  liberté comme indépendance ou liberté « dans le silence de la loi » b.

Le contrat social selon Rousseau : en tant que la loi est l’expression de la volonté générale, l’obéissance à la loi n’est pas soumission à une volonté étrangère mais 2 Possible et non permis, car, à l’état de nature, la distinction juridique et morale entre le permis et l’interdit, inaugurée par la loi comme norme, n’existe pas encore. 3 autonomie c’est-à-dire obéissance à la loi qu’on s’est soi-même donnée.

Ainsi, c’est dans et par l’obéissance à la loi que les hommes sont véritablement libres. c.

Hegel : L’Etat est l’incarnation de la Raison et de la liberté dans les institutions, en cela il est la fin (terme et but) de l’Histoire et la destination de l’individu ; ainsi, l’homme n’est véritablement libre et ne peut réaliser son essence, qui.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles