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Peut-on revendiquer ses droits sans consentir à ses devoirs ?

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« Termes du sujet: DEVOIR: 1) Obligation morale, opposée à obligation juridique; le devoir est une obligation interne au sujet, l'obligation juridique une obligation externe (une contrainte). 2) Le problème sous-jacent consistant à trouver le fondement de cette obligation, Kant fera du devoir un absolu: "Le devoir est la nécessité d'accomplir l'action par pur respect pour la loi." 3) Un devoir: tout ce qui correspond à une obligation morale. DROIT: a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif). Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée.

Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect). Le « pacte social » qui est à la base de toute vie en société me semble composé de deux clauses distinctes la première sera composée de tout ce que l'individu est en droit d'exiger de la société, c'est-à-dire les droits de l'individu, l'autre de ce que la société est en droit d'exiger de l'individu, c'est-à-dire les droits de la société ou encore les devoirs de l'individu envers la société.

Il va sans dire que le non respect d'une des clauses de ce contrat frappe de nullité le contrat luimême.

Ainsi l'individu auquel on retire ses droits ne se sent plus obligé de consentir à ses devoirs et vice versa. La notion de justice a en effet un contenu profondément « revendicatif », et on a bien ici un appel à la justice : revendiquer ses droits c'est réclamer ce qui est juste que l'on reçoive.

Toutefois, les droits ne sont pas tous de même nature, un droit peut même être un droit et un devoir ( droit de vote), il me semble donc bon de distinguer deux sortes de droits : les droits « formels », les choses qu'en principe on est en droit s'exiger mais que la société n'est pas forcément en mesure d'accorder, par exemple : le droit au travail, et d'autre part, les droits « objectifs » tels que le droit de parole, le droit de vote, le droit de faire appel à l'appareil judiciaire.

Revendiquer ses droits c'est aspirer à n'avoir que des droits « objectifs », ce qui est tout à fait légitime puisqu'il s'agit là d'une aspiration du respect intégral du « pacte social » fondamental. L'individu au sein de la société n'est pas contraint à consentir à ses devoirs (bien qu'il existe cependant des moyens de coercition), l'individu consent (ou ne consent pas) à ses devoirs, il y est obligé, il n'y est pas contraint, ou plus précisément les exigences morales les plus fondamentales l'obligent à consentir à ses devoirs, à respecter la deuxième clause du « pacte social » sans quoi il lui sera impossible de faire respecter la première.

Bien que ce soient des exigences morales qui obligent l'individu à consentir à ses devoirs, je ne pense pas comme le préconise Kant que l'individu fasse son devoir par devoir et que ce soit « l'impératif catégorique » qui le pousse au respect de la deuxième clause dont j'ai parlé tout à l'heure, mais bien plutôt « l'impératif hypothétique » car c'est en consentant à ses devoirs qu'il pourra être dans son droit en revendiquant ses droits. KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant, la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans ce cas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contrainte s'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes : — les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certaines actions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-àdire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendre ce médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques se rattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ; — les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pour leurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sont d'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doit s'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifs catégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils se caractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'un seul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent être dérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ». De cette formule, Kant en déduit trois autres : • « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature.

» • « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

» • « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne des. »

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