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Peut-on avoir des droits sans avoir de devoirs ?

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« Introduction: Apparemment, il n'y a pas de droit sans devoir, aussi bien pour celui qui bénéficie du droit que pour les autres, le droit s'accompagne nécessairement d'un devoir, au sens où on échange de mon droit, je me dois de respecter celui des autres, en même temps que les autres ont le devoir de respecter le mien. Cependant, le non-respect du droit ne serait-il pas la possibilité d'un droit sans devoir? C ertains en effet s'accordent leur(s) droit(s) sans respecter celui ou ceux des autres. A moins que le droit le plus authentique, celui que l'on reconnaît à l'autre, se passe de tout retour espéré? Le problème est ici de comprendre le fondement du droit: y aurait-il un droit inconditionnel? I.

Le droit du plus fort: aucun devoir pour celui qui s'impose par la force. a.

Le droit du plus fort se veut absolu: Il n'y a aucun devoir qui vienne tempérer la force du plus fort.

C'est avoir tous les droits sans aucun devoir, comme le montre la figure du tyran qui a le droit de vie et de mort sur ses sujets.

Le droit ici signifie le pouvoir et tous pouvoirs. b.

Conséquence pour ceux qui subissent le droit du plus fort: Il ne s'agit pas pour eux d'un devoir d'obéissance mais d'une contrainte.

Le devoir est intérieur et moral, la contrainte extérieure, arbitraire et infondée.

Le droit du plus fort ne s'accompagne donc pas d'un véritable devoir pour ceux qui obéissent, mais d'une simple contrainte. c.

Mais ce droit n'est pas un droit: Il ne vaut que tant qu'il y a la force.

Or, selon Rousseau, "le plus fort n'est jamais assez fort pour rester toujours le aître". C'est justement parce qu'il n'y a pas de devoir pour le foncer que le droit du plus fort n'est pas un droit.

C'est la brutalité du fait mais ce n'est pas un droit. On peut croire ainsi à un droit sans devoir mais c'est illusoire.

Il n'y aurait donc pas de droit sans devoir. II.

Le droit suppose un devoir pour le fondera.

Le droit se veut universel: Le droit doit être applicable à tous les hommes, de par leur humanité même.

Ainsi, la loi vaut également pour le législateur. Les droits correspondent ici à ce qui permet à un homme de s'élever humainement, droitement.

Ce sont le droit à la liberté, à la sécurité, à la résistance à l'oppression. b.

Conséquence, le droit suppose le devoir de le respecter: Le droit est donc réciprocité.

Selon Kant, respecter autrui, c'est respecter la loi morale en lui, c'est-à-dire sa capacité à me respecter.

Accorder des droits aux hommes c'est donc tenir compte de leur aptitude à se respecter mutuellement dans un devoir de respect.

Le droit nous parle ainsi: tu as le droit d'être respecté, parce que toi-même tu peux t'imposer de respecter autrui. c.

Mais un tel devoir demeure fragile: Il apparaît cependant que ce droit appuyé par le devoir n'est peut-être que l'expression de la capacité de l'homme à être bon. Dans ce cas, le droit est-il encore nécessaire s'il suppose que tous les hommes sont capables par eux-mêmes de se respecter mutuellement? N'est-ce pas plutôt parce que les hommes parfois sont incapables de ce devoir qu'on impose le droit? S'accorder des droits aux hommes suppose une capacité de s'imposer par le devoir le respect de ces droits, on peut en même temps douter de cette capacité. III.

Possibilité de l'homme à toujours faire triompher le devoir en lui: a.

Incapacité de l'homme à toujours faire triompher le devoir en lui: C'est parce que l'homme est incapable de faire toujours valoir sa dimension morale que le droit s'impose.

C'est en effet le mépris des droits de l'homme qui a engendré la nécessité d'une Déclaration des droits de l'homme.

En ce sens, le droit est artificiel parce que le devoir naturel est fragile: les hommes ne se respectent pas d'emblée les uns les autres. b.

Les droits de l'enfant comme possible dissociation du droit et du devoir: Ainsi, les droits de l'enfant appellent certes au devoir de les respecter, mais parce que d'abord ce devoir est absent.

C'est parce que l'on bafoue le devoir de respecter l'enfant que les droits de celui-ci sont posés et imposés.

Inversement, qu'exiger de l'enfant en échange des droits qu'on lui reconnaît? Rien justement. c.

Plus encore, le droit que j'accorde à l'autre est unilatéral (sans retour espéré): Le droit le plus authentique reposerait sur cette figure de l'enfant au sens où tout homme est un enfant, fragile et exposé à la menace permanente d'autrui.

E.

Lévinas montre à ce titre que la nudité du visage humain impose la prise en charge, par l'autre, de sa vie qu'il peut pourtant détruire.

Ce droit est sans devoir au sens où par exemple on accorde le droit de vie au criminel qui pourtant signifie par ses crimes une absence de devoir en lui. Le pardon est l'expression même de ce droit accordé à autrui sans attente de réciprocité.

Tout au plus peut-on espérer son remords. Conclusion: Il faut donc distinguer les mauvais droits des bons.

S'il s'agit du droit du plus fort, ce droit est illégitime.

Le droit est bien plutôt un appel au devoir qui est en nous.

Mais s'il l'appelle, c'est bien que ce devoir est souvent absent et tu.

Le droit prend donc ses vraies racines dans l'absence constatée de devoir. En même temps, et même si c'est difficile, il devient par la même possible d'accorder éthiquement des droits à tout homme sans attendre nécessairement de lui un devoir de retour.. »

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