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Peut-on nous reprocher une faute de goût ?

Extrait du document

« Il s'agit ici de s'interroger à savoir s'il est légitime de reprocher à autrui une faute de goût.

Nous pouvons remarquer que ce jugement est couramment prononcé lorsque facilement nous disons d'une personne qu'elle " n'a pas de goûts " ou encore qu'elle a " mauvais goûts ".

par là, nous entendons que ce qu'elle apprécie n'est pas beau et choque le bon goût.

Néanmoins, il faudrait déterminer à partir de quels critères nous pouvons énoncer un tel jugement.

En effet, reprocher une faute de goût revient implicitement à affirmer que nous pouvons universellement déterminer ce qu'est le bon goût à partir de critères qu'il faudrait alors être capable d'établir.

Ainsi, immédiatement un tel reproche implique la possibilité de distinguer précisément ce qu'est le bon goût et ce qu'est le mauvais goût.

Or, nous pourrions être conduits à penser, comme le dit l'adage que " des goûts et des couleurs on ne discute pas ", que chacun a ses goûts et qu'il n'y a rien de plus individuel et de plus personnel que le goût. [Les fautes de goût sont une preuve d'inculture.

On peut nous les reprocher.

Le goût exige de la sensibilité mais se cultive.

Le manque de goût est une preuve de vulgarité, de manque d'intérêt et de paresse.

Celui qui est capable de reconnaître la bonté doit aussi être capable de reconnaître la beauté.] Le goût se conquiert Pour juger de la qualité d'une oeuvre d'art, il faut du goût, c'est-à-dire une sensibilité spéciale capable de reconnaître la beauté véritable.

En effet, la beauté artistique ne s'impose pas à tous.

Il faut du discernement pour différencier le beau du kitsch.

Cette sensibilité n'est pas seulement innée: elle se cultive, c'est-à-dire qu'elle se développe par l'étude et par la fréquentation assidue des oeuvres d'art. Seul l'ignorant n'a pas de goût Il est possible de cultiver son goût, car celui-ci obéit, comme la beauté, à des règles objectives, par exemple à des règles d'harmonie dans l'arrangement des couleurs et des formes.

Ces règles s'apprennent comme on apprend les bonnes manières ou un métier.

On peut donc nous reprocher une faute de goût puisque c'est la preuve de notre ignorance et de notre manque d'intérêt pour la beauté. Le goût est une marque de supériorité "Une belle âme ne va guère avec un goût faux», écrit Diderot dans ses Lettres.

Le bon goût est aussi une marque de supériorité morale et spirituelle.

Si je sais reconnaître le beau, c'est parce que je sais aussi ce qu'est le bon.

Une belle oeuvre d'art ne procure pas une jouissance grossière des sens, mais une satisfaction sublimée de l'esprit. [Le goût est subjectif.

On ne peut pas me reprocher d'aimer ce que j'aime.

Pour le goût, il n'y a pas de règles.

Le bon goût est le plus souvent une affaire de mode.

On ne saurait donc me reprocher mes jugements esthétiques.

D'autant que le goût n'est pas synonyme de valeur morale.] Il n'y a pas de règles du goût 0n ne peut pas nous reprocher une faute de goût parce qu'il n'y a pas de règles sûres pour reconnaître le beau.

Les règles du goût sont le plus souvent des canons artificiels dictés par la mode.

Aujourd'hui, telle couleur, tel vêtement, tel style de mobilier sont considérés comme le summum du goût; après-demain, ils seront démodés.. »

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