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Peut-on interpréter ce que l'on n'a pas déjà compris ?

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« Discussion : Comprendre, interpréter, appliquer, c'est la triade classique.

Ces différentes opérations de l'intelligence se superposent-elles, se substituent-elles l'une à l'autre, sont-elles complémentaires ou irréductibles l'une à l'autre ? Suggestion de plan : Première partie : La compréhension L'opération de compréhension implique la saisie d'un sens déterminé et commun aux divers interlocuteurs : elle est soumission à des normes.

La compréhension se présente comme un impératif univoque, qui s'utilise normalement au singulier.

Comme l'indique son étymologie, comprendre signifie «prendre ensemble», la compréhension possède un caractère fondamentalement totalisant.

Il y a quelque chose d'automatique dans la compréhension.

Valéry, qui s'intéressait aux phénomènes cognitifs, notait que « Tout homme tend à devenir machine.

Habitude, méthode, maîtrise, enfin cela veut dire machine », cela signifie que les phénomènes de compréhension mettent en jeu des mécanismes systématiques et reproductibles.

La compréhension repose sur le fonctionnement du langage tel qu'il est intériorisé dans une communauté donnée : ce sont les règles syntaxiques, l'organisation sémantique de la langue et l'ensemble des règles discursives en usage qui garantissent la validité de ma compréhension immédiate et me permettent de la partager avec d'autres.

Cependant, l'acte même de comprendre ne doit pas s'en trouver déprécié car, ainsi que le souligne Bachelard : « Comprendre est l'acte même du devenir de l'esprit.

» Le rationalisme appliqué .

Toutes les manifestations de l'intelligence passent par la compréhension, condition même de l'accumulation des connaissances et du progrès. Deuxième partie : L'interprétation Entre compréhension et interprétation la nuance tient à l'univocité et à la plurivocité.

Pour Gadamer : « comprendre, c'est toujours interpréter ; l'interprétation est la forme explicite de la compréhension », une telle distinction, par son caractère abrupt, ne résiste pas vraiment.

L'interprétation apparaît comme une activité qui se produit dans un rapport d'égalité entre divers locuteurs.

Plusieurs interprétations peuvent ainsi s'exclure mutuellement sans que l'une soit nécessairement meilleure que les autres.

C'est que l'interprétation possède par essence un aspect local et précis qui invite à la prolifération (et qui peut d'ailleurs déboucher en psychiatrie sur le délire du même nom).

Elle est le terrain du jeu libre de l'intelligence et de la subjectivité.

« Ce sont les seuls interprètes des vrais Dieux que les poètes » écrit Ronsard dans Le bocage, indiquant par là que ce qui est le plus aisément sujet à l'interprétation est l'oeuvre d'art par sa dimension métaphorique.

Deux interprétations en conflit suscitent débats et discussions, elles peuvent céder la place à une troisième, voire à une quatrième, à la satisfaction de tous.

Ce travail ne se met en marche que si le texte oppose une résistance, qu'il ne se laisse pas comprendre de façon évidente ou qu'il exige la convocation de savoirs contradictoires.. »

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