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Peut-on être libre sans exercer sa citoyenneté ?

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« Introduction -La liberté, c'est l'indépendance par rapport à une détermination contraignante extérieure. -Cette liberté, au niveau humain, signifie avant tout l'indépendance par rapport aux besoins vitaux fondamentaux ; or, l'individu seul ne peut subvenir seul à ses besoins naturels, il a besoin d'une coopération sociale (socii, les alliés) entre individus, au sein d'un vivre-ensemble politique. -En ce sens, la liberté semble offrir un sens essentiellement politique : l'individu ne peut exercer sa liberté qu'à partir d'une forme poitique qui la rend possible. -Comme s'articulent la liberté individuelle et l'état socio-politique de l'individu ? Cette équation entre la liberté et la citoyenneté rend-elle vraiment compte du statut métaphysique propre à la liberté ? La liberté n'excède-t-elle pas en elle-même toute détermination politique qui, si elle se révèle nécessaire à son exercice, ne lui est pas moins postérieure ? I.

La liberté politique constitue la forme fondamentale de la liberté humaine (Arendt). -Chez les Grecs, la liberté était définie comme indépendance de l'individu par rapport aux conditions organiques de la survie.

Toutes les activités humaines liées à ce conditionnement vital étaient définies selon un rang inférieur, contrairement aux activités qui étaient indépendantes de ces préoccupations purement biologique.

Et la bios politikè constituait précisément l'activité libre par excellence : être libre, c'était s'occuper des affaires de la cité, donc faire son devoir de citoyen. -La liberté du citoyen chez les Grecs, selon Arendt, prenait une forme particulière, celle de la place publique.

La publicité, c'était le lieu dans lequel le citoyen pouvait exercer à plein sa citoyenneté, en exposant sur la place publique les débats concernant la place publique, sans lien avec la sphère privée des besoins vitaux.

La liberté, ainsi, c'était exercer sa citoyenneté. II.

La liberté ne dépend pas naturellement de la citoyenneté, par contre elle a besoin de cette dernière, dans l'état social (Rousseau). -L'homme de la nature est libre et égal aux autres hommes dispersés dans la nature.

La liberté est donc celle de l'indépendance par rapport aux autres individus, et cette indépendance est extérieure et préalable à la citoyenneté. -Après le pacte social, les lois de la cité constituent l'expression directe de la Volonté générale, qui détermine les lois qui devront réguler l'activité du vivre-ensemble ; c'est dans cette auto-régulation que réside la liberté retrouvée, chez l'homme social.

En ce sens, l'égalité du contrat social fonde la possibilité d'une liberté individuelle retrouvée, au sein d'une égale aliénation de la liberté naturelle de tous envers tous.

En ce sens, la citoyenneté constitue la condition de possibilité d'une liberté retrouvée, chez l'individu destitué de sa condition naturelle. Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité et même à ses devoirs.

Il n'y a nul dédommagement possible pour quiconque renonce à tout.

Une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme. C'est dans le « Contrat social » que l'on trouve l'une des affirmations les plus radicales de Rousseau concernant la liberté comme bien inaliénable, définissant l'homme en propre. L'idée que la liberté est un bien inaliénable, et que nul ne peut consentir à y renoncer pour appartenir à l'Etat, est une thèse centrale de la pensée politique de Rousseau.

Elle sous-tend tout le « Contrat social », où il s'agit de déterminer comment les hommes peuvent véritablement s'associer, obéir à un pouvoir commun, à des lois valant pour tous, sans abdiquer leur imprescriptible liberté. Cette fameuse formule s'inscrit dans un contexte polémique.

Rousseau vient de montrer, en accord avec Hobbes et les partisans de l'école du droit naturel, que toute société, tout Etat, ne peut reposer que sur des conventions : « Puisqu'aucun homme n'a une autorité naturelle sur son semblable, et puisque la force ne produit aucun droit, restent donc les conventions pour base de toute autorité légitime parmi les hommes.

» Rousseau entend maintenant se démarquer de ses prédécesseurs en refusant toute espèces de pacte de soumission qui lierait le peuple à des gouvernants, qui soumettrait la liberté des hommes à celle d'un autre.

C'est pourquoi il entend prouver que renoncer à sa liberté conduit à se détruire en tant qu'être humain, et que, par suite, nul ne peut le vouloir. Mais sans doute faut-il comprendre que la liberté pour Rousseau est constitutive de l'humanité : être humain, c'est être libre.

On peut aller jusqu'à dire que la liberté pour Rousseau prend la place du cogito chez Descartes.

Descartes considérait les animaux comme de simples automates, des machines, et la pensée seule assurait l'homme de sa différence essentielle avec les bêtes.

A cela Rousseau rétorque, faisant sienne les thèses sensualistes : « Tout. »

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