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PEUT-ON CONSIDÉRER LA NON-VIOLENCE COMME UNE VIOLENCE ?

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« Problématique: La non-violence est tout à la fois l'affirmation de la nécessité d'une opposition et le refus des moyens classiques de l'affrontement.

Mais elle peut exiger chez celui qui la pratique une violence sur soi.

Elle est aussi une violence, dans la mesure où elle exerce une pression sur les individus, mais sans brutalité. Analyse du sujet : Violence : Double racine : violentia : « abus de la force » et Violare : « agir contre », « enfreindre le respect dû à une personne ».

La violence ne caractérise pas un acte ou un fait indépendant et isolé.

Rien n'est violent en soi mais tout dépend du contexte, de l'amont qui précède le geste, des raisons qui l'ont provoqué.

La violence n'existe que par ce contexte et elle est déterminée par le regard extérieur qui est porté sur elle.

En effet, suivant le point de vue d'où l'on se place, un même acte peut être bon ou néfaste. Non violence : contrairement au terme « violence », la naissance du terme « non violence » peut se dater historiquement.

La non violence émerge du contexte historique indien et traduit deux termes gandhien : ahima, « abstention de toute violence » et satyagraha, « méthode d'action qui permet de lutter sans violence contre la violence ». Peut-on : évoque la possibilité, l'éventualité.

Est-il possible de considérer la non violence comme une violence ? Est ce que c'est envisageable ? Ou est-ce au contraire une ineptie ? Comme : comparaison, rapprochement, assimilation de deux termes dans un premier temps opposés l'un à l'autre. Problématique : Il s'agit de s'interroger sur l'ambiguïté de terme « non violence », qui se définit toujours par rapport à la violence.

En effet, ce sujet joue sur l'opposition des termes.

Poser cette question remet en question la notion même de « non violence », qui est à l'évidence perçue par nature comme quelque chose de différent de la violence, quelque chose de contraire.

Cependant, on peut se demander si, en adoptant une attitude non violente, on n'adopte pas sans le savoir une attitude contraire aux objectifs premiers, une attitude elle-même violente ou dont les conséquences le sont.

La non violence ne peut-elle pas être une autre forme de violence ? Une violence, par exemple, de la passivité, de la non-action ? Il s'agira donc au cours du développement de préciser cette idée et de déterminer comment la non violence peut prendre malgré l'objectif qu'elle poursuit au départ, qui est de lutter sans employer les mêmes armes que la violence, le visage d'une violence, une violence plus dissimulée, une violence d'une nature différente de celle à laquelle nous sommes accoutumés et qu'il nous est d'ordinaire facile de discerner. Proposition de plan : 1- Origine de la non violence : défendre des valeurs.

Apparemment la non violence qui se définit par le refus d'adopter une attitude violente ne peut être considérée comme une violence. La non violence peut incarner le respect de la cité et des valeurs qui lui appartiennent. Exemple de Socrate dans l'Apologie de Socrate et le Criton de Platon est une parfaite illustration de la non violence. Socrate est condamné à mort parce qu'il est accusé de ne pas reconnaître les dieux athéniens et de corrompre les jeunes.

Alors qu'un ami lui propose de s'échapper, il se soumet aux lois de la cité, même si elles paraissent injustes. Il refuse de s'échapper parce que son action va à l'encontre de sa destinée.

Or, son destin est déterminé par son statut de citoyen athénien.

S'évader, ce serait une violation coupable de la loi athénienne qui ordonne que tout jugement rendu soit exécuté.

Socrate utilise l'argument de l'obligation civique : tout citoyen athénien se doit d'obéir aux lois d'Athènes.

Sa fuite remettrait en question l'autorité de la loi et son application.

Or, quiconque met en cause l'application de la loi est accusé de détruire la loi et sans loi, il n'y a pas de cité.

Donc, fuir serait injurier et faire violence aux lois athéniennes.

Socrate en conclut qu'il ne faut jamais répondre au mal par le mal et à l'injustice par l'injustice. Point de vue religieux : Jésus et le « Sermon sur la montagne ».

Jésus révèle un Dieu non violent, un Dieu d'amour.

Il prêche la sagesse et la loi morale, ainsi que l'amour de l'ennemi.

Jésus valorise les pauvres, les opprimés et les persécutés parce qu'ils ne font de tord à personne.

Il fait le choix de la non violence et enseigne contre la loi du talion qu'il vaut mieux « tendre l'autre joue ».

« Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes vous fassent, faitesle vous-même pour eux » (Matthieu, VII, 12). Ainsi, la non violence défend des valeurs humaines d'amour et de respect.

Elle ne veut pas justifier des pratiques violentes jugées indignes de l'homme. 2- Cependant, la non-violence est aussi un moyen de lutte et de réaction a) Le prince de Machiavel veut agir bien.

Les fins qu'il poursuit sont bonnes ; c'est au niveau des procédés et des moyens qu'il justifie le mal et la violence.

Le moraliste objectera que l'immoralité des moyens rejaillit nécessairement. »

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