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Peut-on apprendre a aimer l'art ?

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« L'art peut à la base aussi bien désigner la technique, le savoir-faire mais aussi les beaux-arts.

L'oeuvre d'art appartient bien entendu à la catégorie des beaux-arts.

C'est une création libre de forme, qui dans sa conception classique doit rechercher la beauté.

Le verbe aimer, ici est à prendre au sens d'apprécier.

Dans un premier temps, donc aimer une oeuvre d'art, c'est la trouver belle, l'apprécier pour sa forme et pour le sentiment qu'elle fait naître en nous.

Or, nous ne pouvons pas apprendre à dire "c'est beau".

C'est un jugement qui semble immédiat et qui ne nécessite pas de connaissance.

Étymologiquement, "apprendre" aurait pour origine le latin "apprehendere" qui signifie saisir ou prendre.

Il y aurait donc dans le fait d'apprendre une certaine forme d'appropriation, de prise de possession.

Apprendre dès lors c'est saisir et faire mienne une connaissance, un savoir.

Or il semble que l'amour ne puisse s'apprendre.

Cependant en acquérant des connaissances sur une oeuvre d'art, en passant du temps à la contempler, ne peut-on pas mieux la comprendre et mieux en mesurer la portée? De plus la beauté ne passe-t-elle pas un regard particulier porté sur l'objet? Cette contemplation nécessaire à toute beauté ne nécessite-t-elle pas un apprentissage, un entraînement? Le beau est ce qui plaît universellement et sans concept Ce qui fait, au premier abord que nous aimons une oeuvre d'art, c'est que nous la trouvons belle.

En effet, souvent nous associons dans une même phrase : "C'est beau, j'aime cette peinture." Or le beau n'a pas besoin d'apprentissage.

Ce qui fait qu'une oeuvre est belle, ne se ramène pas à des raisons, de même qu'une idée peutêtre juste et vraie pour les raisons qui la justifient.

C'est une question de sensibilité et non de raison.

Il n'y a des lors pas de connaissances qui puissent nous convaincre de la beauté d'une oeuvre. Comme le dit Kant dans Critique de la faculté de juger, le beau n'est pas affaire de concepts.

On ne peut pas apprendre à trouver une oeuvre belle, au sens où il suffirait de lire une biographie d'un peintre, pour aimer sa peinture.

Il pourrait en être ainsi si la beauté était un universel dans l'ordre du concept. « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.

En effet nous avons vu qu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de la convoitise, de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous les intérêts particuliers.

Ce plaisir éprouvé n'est donc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité et ce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve la même satisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et on sent que cette musique ou cette montagne sont belles mais on ne peut le prouver.

Il n'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, le sujet esthétique n'est pas législateur. En science le sujet légifère, retrouve dans la nature les règles nécessaires, universelles qu'il y a mises pour connaître quelque chose.

En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier, telle fleur, telle œuvre musicale.

S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'il l'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universel dans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des concepts mais point de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'est pas un jugement de connaissance. La valeur d'une oeuvre d'art est donc indémontrable puisqu'elle ne répond à aucun concept pré-établi. De même, pour Schopenhauer, tous les hommes peuvent contempler une oeuvre sans apprentissage préalable et tous sont capables de connaître ce qu'est la beauté. L'amour d'une oeuvre d'art passe par la compréhension de son contenu et de sa forme Pourtant, il est un peu simpliste de croire que nous pouvons aimer une oeuvre d'art sans véritablement la. »

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