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Peut-on affirmer que le monde a un ordre ?

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« Affirmer que le monde a un ordre, c'est penser qu'il y a dans le monde une disposition, un arrangement régulier et harmonieux des choses.

Demandez-vous simplement si l'observation du monde ne peut pas conduire à une telle affirmation.

En effet, le monde semble constituer un système parfaitement ordonné, stable et hiérarchisé.

C'est un tel constat que nous faisons quand nous disons que le monde est bien fait.

Vous pouvez d'ailleurs retrouver cette conception du monde dans l'idée de cosmos présente dans l'antiquité grecque.

De la même manière, l'idée d'un univers créé par un Dieu tout puissant participe de l'idée selon laquelle il y a un ordre dans le monde, Dieu aurait alors créé le monde en calculant.

C'est d'ailleurs pourquoi Galilée peut dire que le « Grand livre de la nature est écrit en langage mathématique », il répond à un ordre.

Toutefois il faudrait se demander si cet ordre est inhérent ou non au monde.

En effet, on peut s'interroger à savoir si nous n'appelons pas ordre ce dans quoi nous nous repérons. Dans l'appendice du Livre 1 de l'Ethique, Spinoza note ainsi que lorsque « les choses sont disposées de façon que la représentation par les sens nous permettent de les imaginer facilement ...

nous disons qu'elles sont bien ordonnées. Dans le cas contraire, nous disons qu'elles sont mal ordonnées ».

C'est donc ce qui fait que nous parlons d'ordre que Spinoza interroge ici.

Cette croyance qui nous fait penser qu'il y a de l'ordre dans les choses, relève en fait d'une confusion entre l'imagination et l'entendement. [Dieu veut que tout soit ordonné.

Une action qui apparaît dépourvue de sens à nos yeux a toujours une fonction dans l'ordre divin.

Nous pourrions le constater si notre vue était plus large.] Le monde a un ordre caché - le désordre n'est qu'apparent (le rationalisme historique chez Hegel) Lorsque nous considérons ce spectacle des passions et les conséquences de leur déchaînement, lorsque nous voyons la déraison s'associer non seulement aux passions, mais aussi et surtout aux bonnes intentions et aux fins légitimes, lorsque l'histoire nous met devant les yeux le mal, l'iniquité, la ruine des empires les plus florissants qu'ait produits le génie humain, lorsque nous entendons avec pitié les lamentations sans nom des individus, nous ne pouvons qu'être remplis de tristesse à la pensée de la caducité en général.

Et étant donné que ces ruines ne sont pas seulement l'oeuvre de la nature, mais encore de la volonté humaine, le spectacle de l'histoire risque à la fin de provoquer une affliction morale et une révolte de l'esprit du bien, si tant est qu'un tel esprit existe en nous.

On peut transformer ce bilan en un tableau des plus terrifiants, sans aucune exagération oratoire, rien qu'en relatant avec exactitude les malheurs infligés à la vertu, l'innocence, aux peuples et aux Etats et à leurs plus beaux échantillons. On en arrive à une douleur profonde, inconsolable que rien ne saurait apaiser.

Pour la rendre supportable ou pour nous arracher à son emprise, nous nous disons: Il en a été ainsi; c'est le destin; on n'y peut rien changer; et fuyant la tristesse de cette douloureuse réflexion, nous nous retirons dans nos affaires, nos buts et nos intérêts présents, bref, dans l'égoïsme qui, sur la rive tranquille, jouit en sûreté du spectacle lointain de la masse confuse des ruines.

» HEGEL 1) Le spectacle de l'histoire provoque un triple mouvement de désolation, qui conduit de la tristesse à l'affliction pour atteindre la douleur profonde.

Hegel dépeint avec minutie ces étapes. 2) Se réfugier dans l'égoïsme (nos affaires, nos buts, nos intérêts) est une solution possible pour échapper à cette réflexion née de la contemplation des ruines du passé. 1.

Le premier mouvement de tout ce passage marqué par l'emphase oratoire (et la répétition des « lorsque nous ») débouche sur la tristesse que nous, observateurs associés à Hegel, ne pouvons manquer d'éprouver « à la pensée de la caducité en général ». Certes , ayant le recul des observateurs qui regardent de loin la suite des événements humains, « nous considérons » ce qui apparaît comme un spectacle.

Ayant le réalisme des observateurs, nous sommes capables de comprendre les mécanismes qui font réellement agir les hommes.

Ici, pas de place à l'entendement, mais le champ est laissé libre aux passions ; pas de mesure, mais le déchaînement. Alors que la raison s'oppose à la passion (et la freine, sinon l'enchaîne), l'histoire nous montre l'association de la déraison (la folie) et la passion.

Ce qui, somme toute, va de soi.

Mais, plus fou encore, ce qui est bien (les. »

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