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Peut-il y avoir une connaissance qui ne soit pas scientifique ?

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« Dans son usage courant, la notion de connaissance est assez large puisqu'elle renvoie à tout un ensemble de savoirs dans des domaines variés.

Quand on dit d'une personne qu'elle « a beaucoup de connaissances » on signifie qu'elle sait beaucoup de choses aussi bien dans le domaine des sciences que celui de la culture en général.

Il semble ainsi, au premier abord que la connaissance excède le champ des sciences.

Pensez à des choses simples comme la découverte de la loi de la chute des corps par Galilée, la mise en évidence de l'existence de la pression atmosphérique par Torricelli, la découverte de la fermentation par Pasteur... (Documentez-vous pour avoir plus de précision).

Ces exemples montrent une chose importante par rapport à votre sujet : la science semble la seule discipline capable d'apporter des connaissances.

Elle est précise, elle peut prévoir et elle se sert d'outils intellectuels rigoureux (calculs, mesures, expérimentation...).

Néanmoins, parler de connaissance scientifique ne renvoie pas seulement à la connaissance touchant le domaine de la science.

C'est donc le terme « scientifique » qu'il faut analyser ici.

Par exemple, on parle de connaissances historiques, de connaissances philosophiques, de connaissances artistiques.

S'agit-il alors de penser que ces connaissances n'en sont pas ? Vous pouvez, par exemple, montrer que pour l'histoire on parle de science humaine.

Qu'est-ce que la notion de science apporte alors ? Vous pouvez distinguer alors la connaissance scientifique positive qui repose sur des critères précis de vérification permettant une objectivité des résultats des autres formes de connaissances qui sont tout de même considérées comme des savoirs.

En effet, toute connaissance n'est peut-être pas nécessairement sur le modèle de la connaissance scientifique positive.

Ici, vous pouvez penser à ce qu'on a appelé au 19ème siècle le « scientisme », position intellectuelle qui consistait à penser que la science pouvait répondre à tous les problèmes et que toute connaissance devait être établie sur le modèle de la science physique.

Plus généralement vous pouvez distinguer ce qui relève d'une connaissance et ce qui excède le champ de la connaissance.

Ici, vous pouvez vous reporter aux analyses de Kant dans la Critique de la raison pure. [La connaissance est une construction élaborée par l'intelligence à partir de la perception.

L'interprétation scientifique n'est pas la seule connaissance possible. L'«homme d'expérience» en fait la preuve.] La science n'est pas toute la connaissance Il faut opérer une distinction entre connaissance et science.

Dans une culture où règne le discours mythique, il peut y avoir des connaissances sur la nature, les hommes, les effets bénéfiques ou maléfiques des plantes, etc.

Et pourtant, il n'y a pas de science au sens que nous donnons aujourd'hui à ce terme.

De même, dans la foi religieuse, on peut «connaître» Dieu, sans besoin de démonstration scientifique. L'expérience peut donner une connaissance qui n'est pas scientifique On appelle homme d'expérience celui qui a beaucoup vécu et se serait instruit au contact de réalités diverses.

Ce que cet homme sait d'expérience, ce qu'il sait pour l'avoir éprouvé, vaudrait plus que toute théorie.

L'habitude, comme fruit de l'expérience, serait même comme l'affirme Hume «le grand guide de la vie humaine».

L'homme d'expérience, le sage que l'on consulte parce qu'il sait ce qu'il convient de faire, n'a pas une connaissance de type scientifique.

Et pourtant, il connaît l'homme et n'ignore rien des mécanismes qui le régissent.

Sur le plan de l'action, les situations que nous rencontrons sont parfois si singulières et complexes que les leçons du passé ne servent à rien sans la capacité d'analyser rapidement les données du problème.

Sur le plan de la spéculation, on peut même soutenir, avec Descartes, que les leçons de la vie ne sont d'aucun secours.

Le voyageur égaré dans la forêt qui hésite sur la direction à suivre doit prendre des décisions qui lui permettront de sortir de son état de doute.

La loi de l'action est d'être raisonnable quand elle ne peut être rationnelle.

Ce qui est raisonnable c'est de ne pas hésiter perpétuellement sur la direction à prendre, même si un choix irrationnel met fin à la délibération. Aussi Descartes conseille-t-il au voyageur égaré de marcher le plus droit qu'il peut vers un même côté car arriver quelque part est mieux que piétiner sur place.

En revanche, l'esprit en quête de vérité doit provoquer des raisons de douter et se méfier de la séduction du probable car il peut arriver que ce qui nous paraît probable et même très probable soit faux et que ce qui est vrai ne nous paraisse pas probable.. »

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