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On a cru longtemps que la société des Quatre amis, que La Fontaine met en scène au début de sa Psyché, comprenait Boileau et Racine. Mais il est à peu près certain qu'il ne s'agit ni de Racine ni de Boileau (ni de Molière). L'erreur venait en partie de c

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C'est avant tout un sujet qui demande des connaissances historiques et dont la discussion peut suivre, en grande partie, l'ordre narratif ou historique.  Boileau ne commence pas à s'occuper activement de critique littéraire avant 1659 ou 1660. A cette date tous les principes et même tous les détails de la critique classique sont établis et universellement acceptés. Grâce à Chapelain, à Scudéry lui-même, à d'Aubignac, à l'abbé de Marolles et à vingt autres, il est entendu que la littérature doit suivre les règles de la raison. Bien que le génie soit un don mystérieux, l'œuvre de génie n'a pas le droit d'obéir aux caprices de l'inspiration. Pour chaque genre littéraire, la raison découvre les règles sûres et immuables sans lesquelles il n'y a pas de chef-d'œuvre. La science est encore plus nécessaire que le don. Pour découvrir ces règles et les appliquer, le plus sûr est d'étudier les anciens et de les imiter.

« On a cru longtemps que la société des Quatre amis, que La Fontaine met en scène au début de sa Psyché, comprenait Boileau et Racine.

Mais il est à peu près certain qu'il ne s'agit ni de Racine ni de Boileau (ni de Molière). L'erreur venait en partie de ce que Boileau apparaissait comme le conseiller nécessaire des grands classiques.

Dans quelle mesure peut-on dire que la « doctrine » de Boileau a été créée par lui et a exercé une influence plus ou moins grande sur les grands écrivains classiques ? C'est avant tout un sujet qui demande des connaissances historiques et dont la discussion peut suivre, en grande partie, l'ordre narratif ou historique. Boileau ne commence pas à s'occuper activement de critique littéraire avant 1659 ou 1660.

A cette date tous les principes et même tous les détails de la critique classique sont établis et universellement acceptés.

Grâce à Chapelain, à Scudéry lui-même, à d'Aubignac, à l'abbé de Marolles et à vingt autres, il est entendu que la littérature doit suivre les règles de la raison.

Bien que le génie soit un don mystérieux, l'œuvre de génie n'a pas le droit d'obéir aux caprices de l'inspiration.

Pour chaque genre littéraire, la raison découvre les règles sûres et immuables sans lesquelles il n'y a pas de chef-d'œuvre.

La science est encore plus nécessaire que le don.

Pour découvrir ces règles et les appliquer, le plus sûr est d'étudier les anciens et de les imiter.

Le caractère général des règles est de nous obliger à ne pas déformer la nature, à être vrai ou du moins vraisemblable ; l'art, d'autre part, exige un certain choix, variable selon les genres ; on ne peut imiter la nature qu'en la triant, en observant « les bienséances ». Quand il s'agit d'entrer dans le détail des règles, de les appliquer pratiquement à tel genre, à la critique de telles œuvres, chacun varie ; on rencontre les interprétations les plus diverses.

De là viennent, et non pas d'un désaccord sur les principes, les batailles entre Boileau et ses adversaires.

En fait, il n'y a aucune des exigences générales de Boileau, aucun conseil de détail qu'on ne puisse rencontrer exactement chez les théoriciens de « l'art poétique » qui l'ont précédé. D'autre part, il n'est pas exact de dire qu'il y a eu une sorte d'entente voulue, réfléchie, un accord de doctrine théorique entre Boileau et les grands classiques.

Il semble bien, d'une part, que l'intimité véritable ait été moins grande ou plus tardive qu'on ne l'a dit (sauf pour Molière).

Même si elle avait existé, elle n'a pas pu être l'occasion de discussions doctrinales, puisque les règles que ces grands écrivains ont pu suivre étaient alors des banalités acceptées de tout le monde.

Boileau, La Fontaine, Molière, puis Racine n'ont pu avoir à s'entendre que sur l'admiration de certaines œuvres et le dédain de certaines autres qui ne se croyaient pas moins « régulières » que les premières.

Enfin La Fontaine, dans le genre libre de la fable, n'a guère à se préoccuperas règles.

Molière cl Racine ont accepté sans difficulté les principes généraux des règles (raison, vraisemblance) ; ils n'ont même jamais nié expressément que des règles de détail plus précises fussent nécessaires.

Mais ils ont protesté contre tous les excès de la doctrine, proclamé que la grande règle était « de plaire ».

Molière, au grand chagrin de Boileau, manquait constamment de « bienséance » et cultivait la farce ou le comique de farce tout, autant que « la grande comédie », etc.

La conséquence en est que nos grands écrivains se sont sentis d'accord plus qu'ils ne se sont mis d'accord. Ce qui ne veut pas dire que Boileau n'a exercé sur eux aucune influence.

Il n'a pas eu à les conseiller.

Mais il les a soutenus.

Sa réputation de critique a d'abord été assez grande; puis, après 1670, elle a été considérable.

On sait, d'autre part, que Molière et Racine ont été violemment attaqués, Racine par des rivaux, Molière par des rivaux et par le parti dévot.

Cette opposition a été plus efficace, elle a été plus menaçante qu'on ne le croit généralement. L'appui et l'amitié, ou l'appui puis l'amitié de Boileau avaient pour nos deux écrivains une valeur considérable.. »

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