Analyse linéaire Cyrano de Bergerac - La scène du balcon

« EXPLICATION LINEAIRE 15 : CYRANO DE BERGERAC – ACTE III SCENE 7 : LA SCENE DU BALCON  INTRODUCTION Publié en 1897, soit au XIX -ème siècle, cette pièce en vers en cinq actes se déroule au XVIIème siècle sous le règne de Louis XIII.

Edmond Rostand met en scène les précieuses ridicules qui usaient de périphrases à rallonge. Cyrano est un personnage d’une grande intelligence et d’un bel esprit mais il a une déformation physique : son nez.

Il est amoureux de Roxane, sa cousine, mais n’ose pas se déclarer parce qu’il se sait laid .

Cette dernière est amoureuse de Christian qui est beau mais n’a pas d’esprit.

A eux deux, ils arrivent à séduire Roxane.

Cette pièce est retenue pour la grandeur du personnage Cyrano.

C’est un homme indépendant, considéré comme un héros inspirant qui est rempli d’honneur et qui sait aimer.

En effet, il est près à tout pour se sacrifier pour le bonheur de Roxane avant son bonheur personnel. Problématique : Comment paradoxalement en jouant un rôle Cyrano révèle-t-il ses sentiments les plus intimes ? Plan : III- Une déclaration d’amour (ligne 1 à 16) L’ambivalence du sentiment amoureux entre ivresse/euphorie et souffrance (ligne 17 à la fin) Dans un premier temps, Cyrano caché sous le balcon fait une déclaration d’amour à Roxane sous le nom de Christian.

Tout d’abord, cet amour prend un aspect totalisant et universel.

Au début, « tout ceux » est répété trois fois en anaphore, formant un rythme ternaire, qui traduit l’exaltation des sentiments ainsi que le fait que l’amour est universel et totalisant. L’enjambement du vers sur l’autre alexandrin est la métaphore de son amour qui est débordant.

Après l’énonciation de l’aspect totalisant, il y a la mention d’un certain désordre avec une métaphore filée qui est le symbole d’une universalité désordonnée. Après la mention de ce désordre, la ponctuation devient signifiante. L’amour et les émotions sont débordantes.

Il passe du vouvoiement au tutoiement révélant l’exaltation de ses sentiments.

De plus, la gradation permet la formation d’un jeu de symétrie en même temps qu’une progression dans la déclaration.

Le nom commun « grelot », répété deux fois, est une métaphore où il compare le cœur au contenant et à un grelot.

Ainsi, l’universalité et l’aspect totalisant de l’amour recouvre l’esprit, le corps et le cœur.

Ici, le nom de Roxane est comparé à un grelot avec une allitération en « t » très rythmée, qui est le symbole du tintement du grelot.

Cet aspect totalisant de l’amour contraste fortement avec l’ancrage et la singularité de cet amour.

Plusieurs marqueurs temporels qui augmentent en précision : « l’an dernier, un jour, le 12 mai » traduisent le contexte de ce coup de foudre.

Ils apportent de la véracité au récit et une preuve que cet amour est EXPLICATION LINEAIRE 15 : CYRANO DE BERGERAC – ACTE III SCENE 7 : LA SCENE DU BALCON véritable.

C’est un amour réfléchi car l’action n’a pas lieu dans un passé très récent.

Le coup de foudre ne se découvre pas tel quel mais transparait à travers le lexique : « clarté », « vermeil », « soleil », « feu » : qui constitue une métaphore filée avec le camp lexical de la lumière.

Les couleurs sont nobles ce qui marque l’idée de l’éblouissement.

La forme cherche à traduire le fond car les rimes sont signifiantes.

Elle est comparée à un soleil qui est une métaphore de la divinité, du sacré et de la lumière, reflétant le pouvoir de séduction.

Cette tirade se termine par l’expression singulière : « mon regard ébloui pose des tâches blondes ».

Les labiales en « b » et en « l » reflète la liquéfaction de Cyrano.

De plus, l’utilisation du champ lexical de la vue permet d’insister sur l’importance du trouble.... »