n'y a-t-il de connaissance que scientifique ?
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VOCABULAIRE:
CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.
— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.
2.
— Discerner, distinguer quelque
chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.
— Posséder une
représentation de quelque chose, en part.
une représentation exacte.
4.
— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet
s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.
b) Résultat de cet acte.
Introduction.
Dans le vocabulaire courant, nous disons volontiers que nous connaissons un livre, un film, un ami ...
Et pourtant l'autorité
de ces connaissances pâlit dès que l'on évoque la démarche scientifique.
Doit-on alors réserver à cette dernière le
monopole du concept de connaissance ? N'y a-t-il de connaissance que scientifique ? Nous examinerons dans un premier
temps les modes pré-scientifiques de la connaissance, pour mieux dégager ensuite les motifs qui justifient la restriction de
cette notion au domaine de la science.
Nous nous demanderons enfin dans quelle mesure certaines démarches non
scientifiques peuvent tout de même revendiquer de façon légitime le terme de connaissance.
I.
La connaissance scientifique est seconde.
Si l'on s'en tient à la perspective du sens commun, on peut affirmer que la science ne constitue qu'une élaboration
poussée de connaissances que nous possédons spontanément ou par expérience.
La connaissance empirique.
Le moins instruit des hommes ne connaît-il pas en effet son environnement immédiat ? La fréquentation quotidienne des
lieux et des hommes, l'observation et le recoupement de nos expériences semblent nous procurer des connaissances
solides.
La connaissance par ouï-dire.
Nous apprenons également bien des choses à travers le dialogue avec autrui.
Les autres enrichissent nos connaissances
en partageant avec nous leur expérience et leurs idées.
Ces nouvelles connaissances sont certes obtenues « par ouï-dire
», mais si nous les tenons de personnes fiables et compétentes, cela n'équivaut-il pas à des connaissances que nous
aurions acquises par nous-mêmes ?
Une connaissance artistique.
Peut-on dire que le poète possède une connaissance non scientifique des sentiments humains, voire du monde dont il a
une vision si spécifique ? On pourrait être tenté de l'affirmer car nous disons que la poésie peut changer notre vision du
monde : la métaphore nous ouvre de nouveaux regards sur les choses et les hommes.
On atteint cependant ici les limites de l'usage légitime du concept de connaissance : dans le cas de l'artiste, il s'agit plus
d'une vision que d'une connaissance.
II.
Le monopole scientifique
Transition
C'est précisément contre cette trop grande extension du concept de connaissance que s'élève le système de la science qui
entend déterminer rigoureusement le sens des concepts qu'elle utilise.
Le seuil de scientificité.
Si la science peut revendiquer le monopole de la connaissance, c'est parce qu'elle confère à cette notion une telle
précision et une telle rigueur que tout le reste est renvoyé au domaine de l'opinion non vérifiée.
Il faudra alors déterminer
selon quels critères on repère une connaissance scientifique.
Connaissance et certitude.
La science met en oeuvre des moyens uniques pour préciser et assurer la validité des connaissances : une proposition ne
reçoit le statut de connaissance théorique que si elle peut être déduite des principes du système théorique en vigueur ;
un fait est considéré comme une connaissance expérimentale lorsqu'il a pu être mis en évidence par des procédures
expérimentales précises utilisant des instruments spécifiques.
Précision, consistance, décidabilité.
Ainsi on pourrait dire qu'il n'y a de connaissance que scientifique dans la mesure où la connaissance scientifique s'oppose
à l'imprécision de la connaissance commune ; la science s'attache en outre à vérifier, par la rigueur de sa formalisation
logique, que les connaissances ont véritablement un objet consistant, et que les propositions tenues pour des
connaissances sont décidables (elles peuvent être vraies ou fausses).
Les connaissances qui ont ce statut s'opposent aux
propositions métaphysiques qui ne peuvent être prouvées..
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