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Notre nature nous indique-t-elle ce que nous devons faire ?

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« Partie du programme abordée : La nature. Analyse du sujet : Un sujet un peu ambigu.

Cette ambiguïté découle de la polysémie du terme nature.

Ce qui, en nous, est inné et spontané peut-il nous signaler notre devoir, nous indiquer l'obligation morale ? Conseils pratiques : Analysez avec précision ce terme de nature.

Seule l'étude conceptuelle vous fournira une stratégie de dissertation. Bibliographie : J.-J.

Rousseau, Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité, Garnier-Flammarion. Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, Delagrave. Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique. Introduction Que dois-je faire ? C'est par cette question que l'homme s'affirme comme être moral.

Mais où trouver les réponses ? Comment reconnaître le bien ? Dois-je suivre l'enseignement des religions ? Dois-je me fier à mes inclinations naturelles, ou bien encore aux injonctions de ma raison ? Si les hommes s'accordent assez facilement dans la vie courante sur ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire, les philosophes s'entendent en revanche plus difficilement sur l'explication de la nature de cette conscience morale commune.

On peut voir dans l'expression des impératifs moraux la manifestation de la nature humaine.

L'exigence morale traduirait ainsi une tendance spontanée vers le bien, inhérente à tout être humain, pour peu qu'il ne soit pas dénaturé.

L'homme serait un animal moral.

Mais le sens du devoir est-il véritablement inné ? Les valeurs morales ne sont-elles pas plutôt des inventions, des créations de la volonté humaine ? C'est cette alternative que nous nous proposons d'exposer. 1.

La nature humaine comme principe moral A.

La nature oriente notre action Par définition, un être naturel se distingue par sa capacité à s'organiser, se développer, se mouvoir par lui-même.

II porte en lui-même le principe de son existence.

Cette spontanéité se retrouve tout particulièrement chez les êtres vivants qui sont donc les représentants exemplaires de cette définition de la nature.

Par opposition, les objets fabriqués par l'homme sont dits « artificiels » puisque le principe de leur existence, l'agent producteur, leur est extérieur. Si l'homme est un être naturel, il faut alors admettre l'existence en lui d'une spontanéité qui impulse, guide et soutient son développement et son activité.

On peut supposer que ce dynamisme naturel s'exprime à travers un ensemble d'instincts et de tendances qui orientent son action.

La disposition, voire l'exigence, de l'homme à agir moralement pourrait ainsi être inscrite dans sa nature. B.

La nature indique la voie du bonheur Mais en quoi consiste le bien ? Comment devons-nous agir ? Suivre la voie de la nature, c'est toujours atteindre le bonheur.

Le bonheur est précisément l'état de celui qui vit en accord avec sa nature et qui connaît de ce fait une existence cohérente, harmonieuse et sereine.

La disposition morale n'est donc pas à concevoir, dans ces conditions, comme un sens du devoir réclamant le sacrifice de soi.

Au contraire, la sagesse consiste à se connaître suffisamment pour pouvoir rester fidèle à soi-même, pour s'accomplir dans une vie qui ne se perde pas en agitations vaines, en faux besoins et en craintes inutiles.

Les maximes de la morale ne sont donc que des conseils aidant à se rapprocher d'une vie épanouie.

Il n'y a pas de conflit entre notre devoir et notre nature : l'un et l'autre conspirent ensemble vers une même fin, la vie heureuse. C.

La nature incite mais ne dicte pas S'il est important de connaître sa nature pour être heureux, c'est qu'à elle seule, par le jeu de ses tendances et de ses impulsions, elle ne parvient pas à régner souverainement en l'homme.

L'éducation, la vie sociale font en effet acquérir à ce dernier bon nombre d'habitudes qui ne sont pas nécessairement en accord avec les inclinations naturelles.

Par exemple, pour obtenir l'obéissance d'un enfant, on le menace d'un châtiment, souvent une douleur physique (une fessée, une gifle...) ; ou bien on lui fait miroiter la perspective d'une récompense, en général un plaisir (une sucrerie, un jouet, une caresse...).

Ces habitudes donnent naissance à une crainte du châtiment et à un désir de récompense qui peuvent persister à l'âge adulte, entretenus par exemple par la croyance religieuse.

Ces dispositions ne sont pas des tendances naturelles mais des acquisitions culturelles.

Suivre la nature suppose donc, bien souvent, de remettre en question de nombreux penchants qui ne forment qu'une seconde nature, une nature dévoyée, pervertie.

La tendance naturelle ne s'impose donc pas nécessairement ; elle peut être déviée, mise en échec, étouffée.

C'est pourquoi l'homme ne peut se suffire du fragile élan naturel pour atteindre le bonheur ; il doit le renforcer et le soutenir par la connaissance de l'ordre vers lequel il tend.

Le bonheur est rarement atteint spontanément ; les hommes ont besoin d'une sagesse pour s'en assurer. Mais si la volonté n'est pas entièrement déterminée par la nature, doit-elle forcément se régler sur cette nature ? Autrement dit, pour quelles raisons la volonté humaine devrait-elle suivre les tendances naturelles ?. »

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