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Notes de cours: RAISON - IDEE - JUGEMENT.

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 L'homme commence par se fier à ses sens et à ses impressions. Mais, il lui apparaît  que sensations et impressions sont imparfaites, relatives, et qu'elles doivent être contrôlées par un travail de critique. Un arbitrage est nécessaire. C'est la raison qui le rendra possible.

Par opposition aux formes inférieures de la conscience, la raison se définit d'abord comme la faculté de l'universel. Elle se montre comme la faculté de mettre d'accord les esprits entre eux. Les sociologues ont insisté à juste titre sur le rôle de la société dans l'éveil de la vie raisonnable. C'est d'abord parce que nous avons à mettre d'accord nos impressions premières avec celles de nos semblables que nous recourons à l'arbitrage de la raison. Cependant, on aurait tort de dire que la société créée la raison. Elle l'éveille et l'éduque chez l'homme qui en est déjà pourvu, mais la vie en société ne crée la raison ni chez l'animal (abeilles, fourmis, ect), ni chez l'idiot.

            Mais l'accord se fait entre les esprits parce que, grâce à la raison, ils saisissent un ordre objectif des choses ou des idées. Pour parvenir à ce résultat, c'est qu'elle se fonde sur des principes universels, qui sont les mêmes pour tous les hommes, et qui peuvent se ramener aux deux principes d'identité et de raison suffisante. Quelle est l'origine de ces principes? Nous retrouvons là le conflit classique entre les empiristes et  les rationalistes.

Pour les premiers, ils ont leur origine dans l'expérience sensible (connaissance du monde extérieur et expérience sociale). Or, cette thèse est déficiente: comment en effet expliquer que les mêmes données extérieures produisent des effets aussi différents dans l'espèce humaine?

            On doit donc admettre, avec les rationalistes, que ces principes sont innés, encore évidemment qu'ils ne s'exercent qu'à propos de l'expérience: "J'ai nommé ces idées innées, écrit Descartes, au sens où l'on dit que la générosité... ou certaines maladies, sont innées dans certaines familles." Mais, tout le monde est d'accord pour dire que ces principes sont propres à l'humanité, et qu'ils lui permettent d'organiser son expérience d'une façon très particulière. Penser, raisonner, c'est établir consciemment des rapports.

« 1) Qu'est-ce que la raison? L'homme commence par se fier à ses sens et à ses impressions.

Mais, il lui apparaît que sensations et impressions sont imparfaites, relatives, et qu'elles doivent être contrôlées par un travail de critique.

Un arbitrage est nécessaire.

C'est la raison qui le rendra possible. Par opposition aux formes inférieures de la conscience, la raison se définit d'abord comme la faculté de l'universel.

Elle se montre comme la faculté de mettre d'accord les esprits entre eux.

Les sociologues ont insisté à juste titre sur le rôle de la société dans l'éveil de la vie raisonnable.

C'est d'abord parce que nous avons à mettre d'accord nos impressions premières avec celles de nos semblables que nous recourons à l'arbitrage de la raison. Cependant, on aurait tort de dire que la société créée la raison.

Elle l'éveille et l'éduque chez l'homme qui en est déjà pourvu, mais la vie en société ne crée la raison ni chez l'animal (abeilles, fourmis, ect), ni chez l'idiot. Mais l'accord se fait entre les esprits parce que, grâce à la raison, ils saisissent un ordre objectif des choses ou des idées.

Pour parvenir à ce résultat, c'est qu'elle se fonde sur des principes universels, qui sont les mêmes pour tous les hommes, et qui peuvent se ramener aux deux principes d'identité et de raison suffisante. Quelle est l'origine de ces principes? Nous retrouvons là le conflit classique entre les empiristes et les rationalistes. Pour les premiers, ils ont leur origine dans l'expérience sensible (connaissance du monde extérieur et expérience sociale).

Or, cette thèse est déficiente: comment en effet expliquer que les mêmes données extérieures produisent des effets aussi différents dans l'espèce humaine? On doit donc admettre, avec les rationalistes, que ces principes sont innés, encore évidemment qu'ils ne s'exercent qu'à propos de l'expérience: "J'ai nommé ces idées innées, écrit Descartes, au sens où l'on dit que la générosité...

ou certaines maladies, sont innées dans certaines familles." Mais, tout le monde est d'accord pour dire que ces principes sont propres à l'humanité, et qu'ils lui permettent d'organiser son expérience d'une façon très particulière.

Penser, raisonner, c'est établir consciemment des rapports. Comment définir cette objectivité de la raison? L'animal ne raisonne pas parce qu'il ne réfléchit pas sur des rapports.

Sa pensée se limite aux choses.

Sans doute (et dans cette constatation tient tout le problème de l'instinct), il s'agit comme s'il pensait des rapports; car autrement il pourrait résoudre des équations, ferait de la géométrie...

Par temps d'inondation, les écureuils se réfugient sur des troncs d'arbres flottant.

Mais, ils n'ont aucune idée du principe d'Archimède, autrement ils construiraient des bateaux.

L'animal ne connaît que des choses.

Son acte instinctif, utile mais irréfléchi, se présente lui-même à sa pensée comme une chose à faire, mais non pas comme la solution raisonnée d'un problème.

Ce dernier, pour lui, est résolu avant d'avoir été posé.

Car, poser un problème, et le résoudre consciemment, c'est connaître ce dont on part, et comment on peut adapter des moyens à une fin, c'est-à-dire que c'est encore concevoir et utiliser des rapports. L'homme, en revanche, se pose des problèmes.

Il n'a pas l'instinct de l'animal, c'est-à-dire le savoir-faire inné.

A sa naissance, il est plus démuni que l'animal; seulement, entre les différents objets qui le sollicitent, il saisit des rapports: voilà la marque de la raison. L'instinct, qui porte seulement sur un certain nombre d'actes à accomplir, est forcément spécialisé, et repasse toujours par les mêmes phases.

Mais concevoir un seul rapport, c'est pouvoir idéalement les concevoir tous; c'est pourquoi la raison est "un instrument universel" (Descartes), capable de poser et de résoudre un nombre indéterminé de problèmes. Henri Bergson a fait remarquer que seul l'homme fabrique des outils.

L'animal utilise des objets des objets pour une fin, mais n'en fabrique pas.

L'homo sapiens est aussi un homo faber. Qu'est-ce qu'un outil? C'est un objet qui n'a pas de valeur en tant que chose, mais qui vaut seulement par sa relation avec un acte à accomplir.

Ainsi une pelle verte ou un marteau rouge permet soit de remuer la terre soit de planter un clou. Un outil, c'est donc un rapport concret.

On ne doit dons pas opposer "homo faber" et "homo sapiens", ainsi que Bergson l'a reconnu: " Homo faber, homo sapiens devant l'un et l'autre, qui tendent d'ailleurs à se confondre ensemble, nous nous inclinons.

Le seul qui nous soit antipathique est l'homo loquax, dont la pensée quand il pense, n'est qu'une réflexion sur sa parole" (in "LA PENSEE ET LE MOUVANT" p.

105-106). En résumé, qu'elle soit théorique ou pratique, la raison est la faculté de l'universel et de l'objectif; elle est la mise en oeuvre de principes innés et la vie en société dégagent et précisent sans pouvoir les créer.

Sa connaissance innée porte sur des rapports, et c'est grâce à elle que l'homme peut faire la science, dominer la nature par la pensée et l'utiliser dans la pratique, et aussi dépasser les désirs spontanés de sa nature pour prendre conscience, par la morale, de sa valeur spirituelle. REMARQUE: SCIENCE ET RAISON. Nous révélant les lois des phénomènes, la science simplifie le donné, augmente notre pouvoir d'action, réalise l'accord des esprits.

Mais nous donne-t-elle du réel cette connaissance adéquate, cette explication totale que demande notre raison? Il semble au contraire que ses constructions, nées de l'effort incessant et jamais achevé de l'esprit pour comprendre le monde, ne fournissent que des points de vue commodes sur les choses, dont elles ne retiennent qu'un aspect abstrait.

Techniquement, la science vaut par son contenu; métaphysiquement, elle n'a de. »

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