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Notes de cours: L'IRRATIONNEL

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 • La notion d'irrationnel se révèle assez ambiguë. L'irrationnel se définit en effet comme ce qui est étranger ou contraire à la raison. Mais par raison on entend soit la faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner logiquement des concepts et des propositions, soit la faculté de bien juger, c'est-à-dire de discerner le vrai du faux, le bien du mal, etc., soit enfin un type particulier de connaissance qui est celui de la science.  • Sera donc irrationnel soit ce qui ne peut être appréhendé par la raison, c'est-à-dire expliqué rationnellement, soit ce qui ne résulte pas d'une activité consciente fondée sur la faculté de raisonner ou guidée par la faculté de bien juger. Il en résulte qu'un même phénomène pourra être ou n'être pas considéré comme irrationnel selon le point de vue d'où l'on se place. En effet un comportement que l'on jugera irrationnel dans la mesure où il ne résulte pas de l'exercice de la raison, ne sera pas irrationnel en tant qu'objet de la connaissance si la raison peut l'analyser et rendre compte des causes qui le produisirent. La passion, par exemple, peut être regardée comme un comportement irrationnel, tout en étant rationnellement explicable par des causes physiologiques, psychologiques, sociologiques, etc.   

« 1 approche générale • La notion d'irrationnel se révèle assez ambiguë.

L'irrationnel se définit en effet comme ce qui est étranger ou contraire à la raison.

Mais par raison on entend soit la faculté de raisonner, c'est-à-dire de combiner logiquement des concepts et des propositions, soit la faculté de bien juger, c'est-à-dire de discerner le vrai du faux, le bien du mal, etc., soit enfin un type particulier de connaissance qui est celui de la science. • Sera donc irrationnel soit ce qui ne peut être appréhendé par la raison, c'est-à-dire expliqué rationnellement, soit ce qui ne résulte pas d'une activité consciente fondée sur la faculté de raisonner ou guidée par la faculté de bien juger.

Il en résulte qu'un même phénomène pourra être ou n'être pas considéré comme irrationnel selon le point de vue d'où l'on se place.

En effet un comportement que l'on jugera irrationnel dans la mesure où il ne résulte pas de l'exercice de la raison, ne sera pas irrationnel en tant qu'objet de la connaissance si la raison peut l'analyser et rendre compte des causes qui le produisirent.

La passion, par exemple, peut être regardée comme un comportement irrationnel, tout en étant rationnellement explicable par des causes physiologiques, psychologiques, sociologiques, etc. 2 les conduites irrationnelles • Nombres des conduites humaines, peut-être la plupart, sont irrationnelles soit en tant qu'elles ne relèvent pas de la faculté de raisonner, mais du sentiment, de l'instinct, de l'inconscient, etc., soit en tant qu'elles sont issues d'un mauvais usage de cette faculté. • La question est de savoir si ces conduites, qui s'effectuent en dehors de la pensée rationnelle ou contre elle, peuvent être rationnellement pensées. 3 les limites de la connaissance rationnelle • Pour la connaissance rationnelle l'irrationnel n'est que le provisoirement inexpliqué.

Cependant s'il est de la nature même de la connaissance rationnelle de considérer que, selon la formule de Hegel, tout ce qui est réel est rationnel, elle ne peut le démontrer. • On ne peut donc exclure a priori l'existence d'un irrationnel, qu'il soit compris comme contraire à la raison ou simplement comme inaccessible à cette dernière sans lui être contraire.

Tel est, pour la conscience religieuse, Dieu ou le divin. • Mais on peut récuser la raison elle-même en considérant qu'elle est incapable de saisir le réel, qu'elle le mutile (cf. la critique bergsonienne de l'abstraction, p.

50), voire qu'elle le travestit (cf.

la critique nietzschéenne de la vérité, p.

17). NIETZSCHE : nécessité de la déraison Selon Nietzsche, il y a une nécessité de la déraison car « même l'être le plus raisonnable a de temps en temps besoin de retrouver la nature, c'est-à-dire le fond illogique de sa relation avec toutes choses ».

Si Platon reconnaissait la valeur du délire dionysiaque, c'était comme voie extatique vers le monde intelligible.

En renversant tout idéalisme, en excluant de l'Être tout ordre immuable, en substituant au logos un chaos qui désigne les flux permanents dont se tisse le monde, Nietzsche en appelle, lui aussi, à un délire dionysiaque, qui n'est plus cependant échappée hors du monde, mais plongée dans le monde.

La raison, selon Nietzsche, s'élève contre l'Être, qui est le jeu de l'enfant Dionysos.

Elle appartient au monde apollinien de l'apparence, au monde de l'illusion par laquelle l'homme se protège contre la vie et le devenir de peur de mourir de la Vérité.

C'est dans l'ivresse et la danse de la déraison que l'homme peut se placer par delà vrai et faux, par delà bien et mal, et, se surmontant lui-même, s'immerger dans le grand jeu cosmique.. »

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