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MALEBRANCHE: Qu'on ne s'imagine pas avoir peu avance si on a seulement appris a douter.

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Qu'on ne s'imagine pas avoir peu avancé si on a seulement appris à douter. Savoir douter par esprit et par raison n'est pas si peu de chose qu'on le pense : car, il faut le dire ici, il y a bien de la différence entre douter et douter. On doute par emportement et par brutalité, par aveuglement et par malice ; et enfin par fantaisie, et parce que l'on veut douter. Mais on doute aussi par prudence et par défiance, par sagesse et par pénétration d'esprit... Le premier doute est un doute de ténèbres qui ne conduit point à la lumière, mais qui en éloigne toujours ; le second doute naît de la lumière et il aide en quelque façon à la produire à son tour. MALEBRANCHE

QUESTIONNAIRE INDICATIF    • Pourquoi le « premier doute » est-il un « doute de  ténèbres »?  — Pourquoi « éloigne-t-il toujours » de « la lumière » ?  • Pourquoi le « second doute » « naît-il de la lumière »?  — En quel sens peut-on prétendre que ce second doute peut  « produire à son tour » de « la lumière »?  • Que signifient ici exactement :  — « emportement »;  — « malice »;  — « fantaisie ».  • Quelle différence peut-il y avoir entre « douter parce que l'on veut douter » et « douter par prudence et par défiance »?  • Pourquoi, selon Malebranche, n'a-t-on « pas peu avancé » « si Ton a seulement appris à douter »?  • Ce texte est extrait de l'ouvrage de Malebranche intitulé « De la recherche de la vérité ». En quoi peut-on penser ici que s'exerce sur lui l'influence philosophique de Descartes ?  • En quoi ce texte présente-t-il « un intérêt »? En quoi cet « intérêt » peut-il être dit « philosophique »?  

« MALEBRANCHE : APPRENDRE À DOUTER Comme le notait Alain, il manque à la pensée fanatique « cette pointe de diamant, le doute, qui creuse toujours ».

Il faut donc apprendre à douter : Malebranche nous y invite, dans la perspective inaugurée par le doute de Descartes, ce doute systématique et méthodique qui ouvre à la certitude du "Je pense", à la conscience inébranlable d'une vérité absolument indubitable. « Qu'on ne s'imagine pas avoir peu avancé si on a seulement appris à douter.

Savoir douter par esprit et par raison n'est pas si peu de chose qu'on le pense : car, il faut le dire ici, il y a bien de la différence entre douter et douter. On doute par emportement et par brutalité, par aveuglement et par malice ; et enfin par fantaisie, et parce que l'on veut douter.

Mais on doute aussi par prudence et par défiance, par sagesse et par pénétration d'esprit...

Le premier doute est un doute de ténèbres qui ne conduit point à la lumière, mais qui en éloigne toujours ; le second doute naît de la lumière et il aide en quelque façon à la produire à son tour.» QUESTIONNAIRE INDICATIF • Pourquoi le « premier doute » est-il un « doute de ténèbres »? — Pourquoi « éloigne-t-il toujours » de « la lumière » ? • Pourquoi le « second doute » « naît-il de la lumière »? — En quel sens peut-on prétendre que ce second doute peut « produire à son tour » de « la lumière »? • Que signifient ici exactement : — « emportement »; — « malice »; — « fantaisie ». • Quelle différence peut-il y avoir entre « douter parce que l'on veut douter » et « douter par prudence et par défiance »? • Pourquoi, selon Malebranche, n'a-t-on « pas peu avancé » « si Ton a seulement appris à douter »? • Ce texte est extrait de l'ouvrage de Malebranche intitulé « De la recherche de la vérité ».

En quoi peut-on penser ici que s'exerce sur lui l'influence philosophique de Descartes ? • En quoi ce texte présente-t-il « un intérêt »? En quoi cet « intérêt » peut-il être dit « philosophique »? ordre des idées 1) Une première forme de doute (« le doute de ténèbres ») - Les raisons qui nous poussent à douter peuvent être très diverses (par exemple par irréflexion (emportement, aveuglement), par jeu, par principe).

Ces doutes n'ont pas pour fin la vérité. - Effet intellectuel de ces divers types de doutes : non motivés par la recherche de la vérité, ils conduisent vers les « ténèbres » (symbole de l'absence de vérité, de l'illusion, de l'erreur...) 2) Seconde forme de doute (« doute de lumière ») -Raisons d'un tel doute : elles sont intellectuelles au sens large, liées à la «prudence» ou à la « défiance » (cf. l'hésitation, marque de l'intelligence), à la « sagesse » et à la « pénétration d'esprit » c'est-à-dire à la prise de conscience de la nécessité de douter (parce qu'on a des raisons objectives de douter, ou encore, comme Descartes, parce qu'au-delà de ces raisons, on décide de chercher une vérité qui échappe enfin aux doutes ordinaires, une vérité dont la certitude soit absolue). -Effets de tels doutes : nés de la « lumière » (de la pensée consciente et intelligente), ils conduisent également vers davantage de lumière, (comme l'illustrerait encore l'exemple de Descartes).. »

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