Ma nature m'excuse-t-elle ?
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«
INTRODUCTION
La question « ma nature m'excuse-t-elle ? » est une question difficile d'emblée car elle présuppose que nous avons
une nature : que faut-il comprendre par cette idée de « nature humaine » ? La seconde difficulté qui surgit vient du
verbe « excuses » : un geste, un acte serait alors excusables, pardonnables en faisant appel à ma nature ? Les
présupposés de la question sont clairs : si la nature vient à m'excuser dans l'imputation et la responsabilité de mes
actes, je ne serais alors plus responsable de ce que je fais ? Qu'en est-il alors de ma liberté ? Y a t il une sorte de
déterminisme naturel qui explique chacun de mes actes et gestes ?
PROPOSITION DE PLAN
I Travail définitionnel sur la nature et son rapport à la moralité
1 Nature et ordre
Texte Empédocle
les Eléments in Les penseurs grecs avant Socrate, p.
122-132.
" "Tantôt l'Un a grandi, subsistant seul du Multiple, tantôt au contraire, c'est le Multiple qui se produit par al
division de l'Un, se dissociant en Feu, Eau, Terre et Ether immensément haut...
Les éléments prédominent à tour de rôle au cours d'un cycle et disparaissent les uns dans les autres ou
grandissent, selon le tour fatale qui leur est assigné.
ils sont toujours les mêmes, mais circulant les uns au travers
des autres, prenant le formes des hommes et des différents espèces de bêtes...
La terre s'unit à elle-même, l'éther augmente l'éther...
C'est par la terre qui est en nous que nous connaissons la terre, par l'eau que nous connaissons l'eau, par
l'éther divin, par le feu, le feu destructeur, par la tendresse, la tendresse, et par la haine la haine affligeante".
2 état de nature et état civil
Texte J.-J.
ROUSSEAU, Du Contrat social, I, c.
8.
"Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant
dans sa conduite la justice à l'instinct, et donnant à ses actions la moralité qui leur manquait auparavant.
C'est
alors seulement que la voix du devoir succédant à l'impulsion physique et le droit à l'appétit, l'homme, qui jusque-là
n'avait regardé que lui-même, se voit forcé d'agir sur d'autres principes, et de consulter sa raison avant d'écouter
ses penchants.
Quoiqu'il se prive dans cet état de plusieurs avantages qu'il tient de la nature, il en regagne de si
grands, ses facultés s'exercent et se développent, ses idées s'étendent, ses sentiments s'ennoblissent, son âme
toute entière s'élève à tel point, que si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous
de celle dont il est sorti, il devrait bénir sans cesse l'instant heureux qui l'en arracha pour jamais, et qui, d'un animal
stupide et borné, fit un être intelligent et un homme.
Réduisons toute cette balance à des termes faciles à comparer.
Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa
liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'il gagne, c'est la liberté civile
et la propriété de tout ce qu'il possède.
Pour ne pas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la
liberté naturelle qui n'a pour bornes que les forces de l'individu, de la liberté civile qui est limitée par la volonté
générale, et la possession qui n'est que l'effet de la force ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne
peut être fondée que sur un titre positif"..
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