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PHILO - TERMINALES GENERALES ET TECHNOLOGIQUES - 2022 PARTIE I : NATURE ET TECHNIQUE.

Publié le 30/12/2022

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« PHILO - TERMINALES GENERALES ET TECHNOLOGIQUES - 2022 PARTIE I : NATURE ET TECHNIQUE. Où nous nous interrogeons sur la représentaiton de la Nature et son histoire. Les Nymphéas, Claude Monet.

1914 Introduction : Nous sommes aujourd'hui face à une crise écologique majeure.

Cette dernière se manifeste sous la forme du dérèglement climatique et de la détérioration des écosystèmes, soit le réchauffement climatique et les extinctions de masse.

Face à ce constat, dont on pourrait faire la longue liste des effets dévastateurs ; incendies, pandémies (zoonoses) nous sommes conduits à interroger notre relation à la Nature de façon très concrète, et nous pourrions décliner ce questionnement en quelques points clés : – – – – Sommes-nous voués à détruire la nature ? Quel rôle pouvons-nous jouer au sein de cette dernière, comprise comme monde vivant et minéral ? Quel type de relation serait réellement respectueuse avec la nature ? Qui doit décider d'établir une telle relation ? Quelles responsabilités politiques et sociales ? Cependant, avant même que d'effectuer une recherche profonde sur ces grands axes évoqués plus haut, il semble que nous devions d'emblée interroger notre façon même de poser le problème. Nous remarquons en effet que de quelque façon que nous formulions nos préoccupations quant à notre présent ou notre avenir écologique, elles prennent toute la forme suivante : Nature / Culture Positif : animaux – innocence harmonie – équilibre sauvage – vert – silencieux mystérieux Positif : évolué – rusé intelligent – parole Humain – Civilisé Négatif : Négatif : Violence – Bête Instinctif – Aveugle « lois de la jungle » Inférieur Violent - Bêtise Grégaire - Excessif Inhumain – Fou Corrompu Ce tableau où nous rangeons le positif et le négatif, soit pour la Nature ou pour la Culture, c'est un simple tableau non exhaustif (pas complet) de nos représentations.

Par représentation nous désignons les idées et les images que nous nous faisons des choses.

Par exemple dans l'expression « les représentations de la femme au 19ème siècle » nous voulons dire les idées et la manière dont on s'imaginait la femme au 19ème siècle.

Aujourd'hui la manière dont on pense ou imagine la nature et la culture (la nature et la société, la nature et la civilisation) est variable quant au contenu.

On peut mettre plus de positif d'un côté que de l'autre, soit dans le naturel soit dans le culturel.

Dans les deux cas pourtant, nous continuons à faire deux grandes catégories qui s'opposent. NATURE VS CULTURE Cette opposition, ce rangement du monde en deux grandes catégories (ce qui appartient à la nature et ce qui appartient à la culture) a-t-il réellement un sens ? C'est important de le questionner car si nous essayons d'affronter le problème climatique et écologique en ayant en tête des idées inadéquates sur la réalité qui nous entoure, comment ferons-nous pour établir des rapports correspondant réellement à nos besoins et à ceux de tous les vivants qui nous entourent ? C'est comme si vous essayiez de régler le problème du racisme entre les NOIRS et les BLANCS, en imaginant une relation respectueuse entre les NOIRS et les BLANCS.

Pourquoi ne pas simplement abolir les catégories de NOIR et de BLANC ? Car ces catégories NOIR et BLANC, sont en fait déjà le fruit de la conception raciste du monde qui définit les gens selon leur couleur. C'est cette remise en question de la catégorie de NATURE et de CULTURE, que nous allons explorer dès à présent. I.

Une définition de la Nature. a) Une opposition qui ne va pas de soi. Dans Par delà Nature et Culture, de Philippe Descola, nous découvrons le peuple des Achuar.

Une tribu amérindienne peuplant la frontière entre l'Equateur et le Pérou, dans la jungle amazonienne.

Cette tribu a pour particularité de vivre dans la jungle, elle vit encore d'une façon différente à la notre, dans les pays hautement industrialisés.

Ils ont réussi à préserver leur mode d'existence.

C'est ce qui va permettre à Descola de noter quelques points remarquables de leur rapport au monde (par rapport au monde nous entendant façon de vivre avec la réalité naturelle et physique en général) : 1) Pas d'opposition nature/culture. Chez les Achuar, cette distinction n'existe pas, ils ne la pratiquent pas.

Il n'y a tout simplement pas de Nature chez eux, car d'une certaine façon tout fait partie de la culture ou société, y compris les autres animaux. 2)Une grande société de vivants : Ils considèrent les autres êtres comme leurs semblables, vivant en société, avec des conflits semblables aux autres, notamment les plantes auxquelles ils parlent au travers de leurs rêves.

Les arbres ont des querelles, se parlent, se fâchent et s'aiment. 3)Pas de hiérarchie avec les autres animaux : Les Achuar ne se considérent pas supérieurs aux autres animaux, ni par le développement technique, ni par le fait qu'ils seraient dotés d'intelligence, ou de la parole. 4) Des différences communicationnelles : Les êtres vivants sont catégorisés selon leur spécificité communicationnelle, chez les Achuar on ne juge pas les autres êtres en fonction de leurs performances techniques, ou de ce qu'ils savent ou ne savent pas faire comme nous.

C'est d'après la question : comment entrer en communication avec eux, qu'ils se relient aux autres êtres. Transition : Nous observons donc une différence de conception du monde.

Nous qui pratiquons l'opposition NAT/CULT (nature culture ) et les Achuar qui ne la font pas.

(Comme d'autres peuples natifs (indigènes) en Amérique du Nord).

Ces faits nous interrogent, pourquoi ? Comment cela se fait-il ? Pour l'expliquer, nous avons au moins trois options, les Achuar et les civilisations industrialisées sont différentes car : – L'homme occidental est méchant par essence envers la nature, il veut la dominer.

Il faudrait alors expliquer notre (les occidentaux ) volonté de transformer toujours plus la nature.

Parce qu'il y a quelque chose dans l'essence 1 de l'homme occidental qui le pousse comme un instinct naturel, ou un gène mal placé, à tout saccager ? – L'homme occidental a oublié son rapport à la nature, il s'agirait d'un oubli qui le fait ne plus se rapporter à la nature de façon adéquate et respectueuse. – L'homme occidental a une rationalité défectueuse ou qui lui joue des tours : l'homme occidental pensait pouvoir contrôler la nature, mais en fin de compte il est aujourd'hui condamné à subir les effets de son action sur elle.

Il s'est cru plus intelligent qu'elle, mais en fin de compte, il est dans le pétrin de la crise écologique qu'il n'avait pas prévu, ou qu'il n'a pas su voir. → Dans toutes ces solutions, nous l'avons longuement évoqué en classe, nous aboutissons à des impasses.

D'une part, il n'y a scientifiquement aucun fondement à une différence génétique ou cérébrale entre les Achuar et nous.

D'autre part, si la différence est bien culturelle (ensemble de coutumes, techniques, savoirs et croyances produites par les êtres humains et transmis de génération en génération ) comment se fait-il que nous ayons produit ces croyances et ces savoirs, et pas eux ? NOTAMMENT LA DISTINCTION NATURE /CULTURE ? Φ → D'où vient la culture que nous produisons ? D'où viennent nos croyances ? Pourquoi sont-elles différentes d'un peuple à un autre ? 1 Ce qui est intrinsèque à la chose / ce qui fait partie de sa définition et sans quoi elle ne saurait être ce qu'elle est. L'essence d'une mère c'est de chérir ses enfants.

L'essence de l'amour c'est de pardonner.

L'essence de la vie c'est de vouloir toujours perdurer dans l'existence. Le Matérialisme Historique : « Autrement dit, on ne part pas de ce que les hommes disent, s'imaginent, se représentent, ni non plus de ce qu'ils sont dans les paroles, la pensée, l'imagination et la représentation d'autrui, pour aboutir ensuite aux hommes en chair et en os; non, on part des hommes dans leur activité réelle, c'est à partir de leur processus de vie réel que l'on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital.

Et même les fantasmagories dans le cerveau humain sont des sublimations résultant nécessairement du processus de leur vie matérielle que l'on peut constater empiriquement et qui repose sur des bases matérielles.

» Idéologie Allemande, Karl Marx et F.

Engels. Note : Ainsi écrivent les deux penseurs allemands « c'est à partir de leur processus de vie réel que l'on représente aussi le développement des reflets et des échos idéologiques de ce processus vital.

» Autrement dit, c'est à partir du degré de développement technique et de la manière dont ces outils techniques sont utilisés, exploités, que l'on peut comprendre les conceptions du monde d'un peuple.

Puisque c'est à partir des capacités techniques d'un peuple qu'ils sont capables de bâtir leurs maisons, de cultiver le sol, de chasser, de se guérir.

L'expérience du monde qu'ils ont dépend inéluctablement de leurs capacités techniques.

Grâce à cette puissance technique, ils vont diviser le travail en certaines hiérarchies, basées sur le sexe biologique par exemple, et la disponibilité physique à certaines tâches.

(Je parle ici de la division des tâches dans notre société ou dans les sociétés primitives en fonction du sexe ou du genre) Tout cela donc fondé sur une gestion de l'énergie dépensée pour subvenir aux besoins du groupe.

Les relations sociales de ce groupe vont dépendre donc de leur degré d'avancement technique ; s'il faut aller chercher longtemps l'eau jusqu'au puits, qui va y aller ? S'il faut chasser et aller passer du temps en forêt en risquant sa vie, qui est le plus propre à cette tâche ? Une fois ces tâches divisées, la conscience humaine va justifier et mettre en ordre symbolique cette organisation sociale elle-même fondée sur le développement technique.

On agit à partir de ce qu'on peut faire, ensuite on explique ce qu'on fait d'une façon ou d'une autre.

La conscience de notre action vient donc après l'action.

Il y a d'abord l'action matérielle puis l'explication consciente de cette action. Rapport matériel au monde puis... conscientisation de ce rapport. Nous agissons sans nous rendre compte de ce que nous faisons en essayant de subvenir à nos besoins, au départ.

(Par exemple dans les premières sociétés humaines) puis nous essayons d'expliquer ce que nous faisons, par exemple avec des mythes.

Ex : le feu, est le talent que Prométhée vole aux dieux pour le donner aux hommes, car lors de la distribution des talents commanditée par Zeus à tous les êtres vivants, Epiméthée, le négligent, a oublié l'homme. Prométhée veut réparer l'erreur de son frère et vole le feu aux dieux.

Il sera puni pour cela. (Protagoras, Platon ) Cette histoire explique notre maîtrise du feu, il.... »

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