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l'Homme peut-il renoncer a l'interrogation métaphysique ?

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« Introduction.

— Périodiquement, les contradictions des philosophes suscitent les sceptiques.

Kant prétérit, en expliquant ces contradictions, localiser le scepticisme : bien outillé pour connaître les phénomènes étudiés par les sciences, l'homme ne pourrait atteindre les noumènes ou choses en soi, objet de la métaphysique.

Dans la suite, les positivistes s'interdirent toute recherche en dehors du domaine de l'expérience, renonçant définitivement à l'explication dernière des choses.

Mais est-il possible d'y renoncer ? Peut-on échapper à toute préoccupation d'ordre métaphysique ? I.

C'est bien évident, on peut faire abstraction des problèmes métaphysiques.

Ainsi le géomètre fait abstraction de l'existence de l'espace en soi ; le physicien et le biologiste, de la nature de la matière et de la vie ; le juriste, du fondement dernier de la loi... II.

Mais il est bien difficile au savant d'échapper à toute préoccupation d'ordre métaphysique.

— A.

En effet, les problèmes métaphysiques se posent d'eux-mêmes, suscités par les contradictions apparentes des choses (espace conçu comme limité et comme illimité ; synthèses, dans les êtres vivants en particulier, ayant des propriétés inexplicables par les éléments...).

— B.

De plus, il est conforme à l'esprit scientifique de ne fermer les yeux à aucun problème et à aucune explication.

— C.

Enfin, déclarer l'homme incapable de faire de la métaphysique, c'est se prononcer sur sa nature et donc faire de la métaphysique. III.

C'est surtout au point de vue pratique que les préoccupations d'ordre métaphysique s'imposent à tout homme d'une façon incoercible.

— A.

Individuellement, nous avons une vie à organiser : cela suppose la connaissance de notre nature, de notre origine, de notre destinée.

La métaphysique est si nécessaire pour fonder la morale que Kant, après l'avoir déclarée impossible, en a esquissé une autre fondée sur la morale et la fondant à son tour.

— B. Socialement, nous vivons dans un milieu divisé par des conceptions métaphysiques entre lesquelles nous devons opter. Conclusion.

— La métaphysique se présente parfois sous des livrées étranges qui la font passer pour une science ésotérique, sans rapports avec la vie réelle.

En réalité, lorsqu'on va au-dessous du vocabulaire spécial qu'elle utilise parfois, on constate qu'elle se ramène à une réflexion plus approfondie de l'esprit sur les choses et sur soi-même, en sorte qu'on ne peut renoncer à la métaphysique qu'en renonçant à réfléchir. >>> Second corrigé de ce même sujet La métaphysique ne semble guère intéresser de monde : qui se dit aujourd'hui métaphysicien ? Toutefois, comprendon bien ce que le terme peut évoquer ? Faire de la métaphysique, est-ce simplement penser à vide ou se réfugier dans des formules creuses ? Si tel était le cas, il serait aisé – voire souhaitable – de renoncer à l'interrogation métaphysique. Mais la mise en question d'une telle possibilité doit nous porter à considérer attentivement la qualité de l'interrogation métaphysique.

Est-elle inutile, accidentelle ou bien appelée par la nature de l'homme et de son esprit ? Si s'interroger en matière de métaphysique, c'est vouloir approfondir notre connaissance des choses ou chercher un point d'appui au-delà de tout relativisme, n'est-ce pas là ce que nous faisons tous ? En somme, si nous ne pouvons pas renoncer à l'interrogation métaphysique, est-ce parce que nous ne pouvons pas renoncer à ce que nous sommes ? I – La métaphysique comme idéal de connaissance : de Aristote à Descartes Aristote entame en ces termes l'ouvrage qui porte le titre La métaphysique : « Tous les hommes désirent naturellement savoir ».

La métaphysique ne désigne pas tant ici un savoir particulier que la tentative de remonter aux sources du savoir lui-même.

Si l'on veut lui assigner un objet, ce savoir se porte alors sur les causes et les principes des choses, ce par quoi elles sont connaissables. Par exemple, alors que la physique traite de l'être selon son mouvement, les mathématiques selon la quantité, la métaphysique parle de l'être en tant qu'être, c'est-à-dire de ce qu'il est indépendamment de la manière dont on l'évoque dans les diverses sciences. L'interrogation métaphysique correspond de ce point de vue à une interrogation générale de l'homme sur le monde, sur ce qui fonde son savoir et son action, sa connaissance des choses et la manière dont il interagit avec elles.

C'est ce que recherche Descartes lorsqu'il établit, dans les Principes de la philosophie, les principes même de la connaissance, à savoir Dieu et la pensée.

Le but est d'aboutir à un savoir vrai. Or, il est parfaitement concevable (d'un point de vue logique) que l'homme opte pour le faux plutôt que pour le vrai, qu'il préfère ne pas. »

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