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Si toute passion est déraisonnable, l'homme doit-il renoncer au bonheur ?

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« INTRODUCTION Le sujet nécessite que l'on s'interroge sur la nature de la passion, sur son rapport au bonheur et sur les conséquences de ce rapport.

La passion est synonyme de fougue, elle incite l'homme à assouvir ses penchants, pouvant être contraires à la raison.

Elle possède une influence puissante sur l'homme.

Or la servitude qu'elle engendre peut-elle se concilier avec l'état de plénitude recherché par l'homme ? Si le bonheur réside dans l'assouvissement des passions humaines alors sa recherche peut avoir un caractère irrationnel et ne pas être nécessairement souhaitable.

Si le bonheur se distingue de la passion, dans ce cas, l'homme ne se trouve pas tiraillé entre raison et bonheur mais doit faire en sorte de dominer ses penchants naturels.

La réponse au problème posé dépend donc de la définition donnée à la passion.

Pour le résoudre il va falloir procéder en trois étapes.

La première consiste à envisager la première acception du bonheur qui tend à le rapprocher de la passion.

La deuxième a pour fonction de relativiser ce rapprochement.

Enfin la troisième vise à corriger notre conception de la passion et à démontrer comment celle-ci tout en étant distincte du bonheur peut y participer. PLAN DETAILLE Première partie : La passion contraire à la raison est bien la source du bonheur. 1.1 La passion est déraisonnable. La passion doit être définie comme étant déraisonnable parce qu'elle est en guerre contre la raison.

L'homme est tiraillé entre ce que lui dicte la raison et les penchants de ses passions.

Cette relation conflictuelle est identifiée à une « guerre intestine » par Pascal dans ses Pensées. 1.2 Le bonheur réside dans la satisfaction des passions. « CALLICLES - Comment l'homme pourrait-il être heureux, s'il est esclave de quelqu'un.

Mais voici ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise, c'est que, pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible, au lieu de les réprimer, et, quand elles ont atteint toute leur force, être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous ses désirs à mesure qu'ils éclosent.

» PLATON, Gorgias, 492a. Au contraire de Socrate, Calliclès révère l'assouvissement des désirs et la recherche du plaisir dans la mesure où, selon lui, ils participent au bonheur de l'individu. La théorie la plus classique qui définit la liberté comme absence de contraintes et libre jeu des passions est celle de Calliclès, sophiste du ive siècle av.

J.C., adversaire acharné de Socrate.

Définissant l'impossibilité du bonheur dans l'état de servitude et d'esclavage à l'égard d'un autre ou des autres, il préconise la culture des passions et des désirs que l'on doit multiplier et accroître en nombre et en intensité pour les satisfaire lorsqu'ils atteignent leur plus haut degré.

Si la répression et la maîtrise de ses instincts, volontés, désirs, pulsions de vie engendrent tristesse et douleur, l'épanouissement et le plein éclat des forces de vie, ainsi que de notre puissance, nous réalisent dans le plaisir et la volupté.

Cette culture de la force vitale est un art véritable, réservé à peu de gens.

L'opprobre général auquel un tel mode de vie donne lieu l'atteste largement. Les disciples d'Epicure n'ont-ils pas été par la suite traités de pourceaux ? Notre lâcheté et notre faiblesse nous font préférer la tempérance, la mesure et la justice.

Pour quelques caractères d'exception qui en ont le courage et la force, la liberté consiste à vivre dans le luxe, l'incontinence et les passions démesurées. 1.3 La morale eudémoniste est dangereuse. L'eudémonisme considère le bonheur comme étant le principe de l'action morale.

Or cela implique que cette action soit désintéressée.

« L'eudémoniste nous dit que ce plaisir, que ce bonheur est le véritable principe moteur qui conduit l'homme à agir vertueusement.

Le concept du devoir ne déterminerait pas immédiatement sa volonté, mais ce serait seulement par la médiation du bonheur qu'il vise que l'homme serait conduit à faire son devoir [...] l'eudémoniste avec son étiologie se meut dans un cercle.

» KANT, Doctrine de la Vertu. Transition : Le caractère irrationnel de la passion ainsi que sa participation au bonheur de l'individu impliquent que l'homme ne doit pas viser ce bonheur mais bien plutôt se conduire en accord avec sa raison. Deuxième partie : Le bonheur doit être distingué de l'assouvissement des passions. 2.1 Les passions sont signe de troubles et le bonheur réside dans l'ataraxie. Les morales épicurienne et stoïcienne confèrent une importance particulière à l'ataraxie qui peut être définie comme étant l'absence de troubles ou la tranquillité de l'âme.

Or les passions contreviennent à ce principe dans la mesure où elles génèrent en l'homme une agitation particulière.. »

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