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l'Etat peut-il exiger de chacun qu'il travaille ?

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« INTRODUCTION. § Le travail apparaît de prime abord comme cette valeur économique, valeur qui permet de fonder un lien entre l'homme et la nature en tant que cette dernière est une source de ressources potentielles.

Le travail apparaît alors comme ce qui permet à l'homme de satisfaire ses besoins les plus élémentaires ainsi que de façonner la nature afin d'en retirer ce qui lui est nécessaire.

C'est donc bien dans le domaine de l'économie que se meut le travail, se faisant le moyen par lequel l'homme peut produire des ressources qui serviront ensuite à sa consommation. § Néanmoins, défini comme tel, le travail semble être un droit et non un devoir, de sorte qu'il n'apparaît pas obligatoire pour l'homme.

Si utile qu'il soit pour le bien commun, le travail semble alors être une contrainte pour l'homme mais que l'Etat ne peut exiger de l'individu sans porter atteinte à sa liberté. § Au contraire, il semble même que l'Etat doive jouer un rôle minimal dans le travail afin de faire que celui-ci contribue au bien commun. § Plus loin, l'homme semble se définir par le travail.

En effet, le travail apparaît comme ce que projette l'homme dans la réalité, sur le réel afin de passer à l'existence.

Dès lors, le travail semble ce qui viendrait définir l'homme faire de l'homme ce qu'il est réellement. § L'Etat doit-il contraindre chacun à travailler afin de faire contribuer le travail au bien commun, ou cette contribution est-elle naturelle, l'Etat devant effacer toute contrainte, afin de laisser le travail se définir comme essence de l'homme ? PROPOSITION DE PLAN. I) Le travail comme nécessaire au bien commun mais aliénation de l'homme : nul ne peut être contraint à s'aliéner. § Le travail apparaît de prime abord comme un concept économique.

En effet, il définit l'homme économique qui cherche à tirer de la nature des ressources et c'est en tant que le travail se fait le médiateur entre la nature et l'homme que le travail est purement économique. § Dans Le Capital, I, Marx décrit le travail comme étant ce qui permet ce lien entre la nature et l'homme : « En tant qu'il produit des valeurs d'usage, qu'il est utile, le travail, indépendamment de toute forme de société est la condition indispensable de l'existence de l'homme, une nécessité éternelle, le médiateur de la circulation matérielle entre l'homme et la nature ».

Dès lors, le travail est utile à l'homme qui veut tirer des ressources de la nature et c'est bien alors come concept économique qu'il se donne de prime abord.

Le travail possèdde donc un caractère économique et l'homme qui travail est également un homme économique. § C'et la thèse que semble défendre Foucault dans Les mots et les choses, VIII.

En effet, pour lui, le travail n'est apparu que du jour où les hommes se sont trouvés trop nombreux pour jouir des biens de la nature.

Il y avait donc menace de mort au sens où les biens de la nature étaient devenus trop rares pour les hommes qui eux ne cessaient d'augmenter leur nombre.

Or, selon Foucault, l'humanité ne travaille que sous la menace de la mort, ce qui signifie que ce n'est que lorsque les biens de la nature sont devenus rares que l'homme s'est mis à travailler.

Se développe alors dans ce contexte la nécessité de trouver des ressources nouvelles, des richesses permettant la survie des hommes.

D'où le caractère purement économique du travail, l'économie étant ce qui concerne la production de richesses dans un contexte de carences.

Ainsi ce qui rend l'économie possible est une perpétuelle et fondamentale situation de rareté.

L' « homo oeconomicus » est celui qui travaille pour échapper à l'imminence de la mort.

Le travail est alors un concept purement économique mais l'homme également est un travailleur et donc un « homme économique ». § Nécessaire, le travail répugne néanmoins à l'homme, au sens où il est ce qui vient le contraindre.

Il est alors un obstacle à la liberté de l'homme, de sorte qu'il apparait difficile de forcer celui-ci à travailler. C'est ce que semble dire Marx dans les Manuscrits de 1944 quand il écrit que l'ouvrier devient d'autant plus pauvre qu'il produit plus de richesses, que sa production croît en puissance et en volume.

L'ouvrier devient une marchandise d'autant plus vile qu'il crée plus de marchandises.

La dépréciation du monde des hommes augmente en fonction directe de la mise en valeur du monde des choses.

Le travail ne produit pas que des marchandises, il se produit lui-même et produit l'ouvrier en tant que marchandise.

L'objet que le travail produit l'affronte comme un être étranger (la chose humaine devient autre par rapport à celle qui l'a produite), comme une puissance indépendante du producteur.

Le produit du travail est l'objectivation du travail.

Au stade de l'économie, cette actualisation du travail apparaît comme la perte pr l'ouvrier de sa réalité.

L'ouvrier est à l'égard du produit de son travail dans le même rapport qu'à l'égard d'un produit étranger.

Il en va de même dans la religion.

Plus l'homme met des choses en Dieu, moins il en garde en lui-même.

L'ouvrier met sa vie dans l'objet, et donc elle ne lui appartient plus, elle appartient à l'objet.

L'aliénation de l'ouvrier dans son produit signifie non seulement que son travail devient un objet, mais que son travail existe en dehors de lui, indépendamment de lui.. »

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