Aide en Philo

l'Etat est-il naturel ou artificiel ?

Extrait du document

« INTRODU C TION La philosophie grec que a inauguré la réflexion politique et en a fixé le cadre initial :l'opposition du nomos, la « loi », et de la phusis, la « nature ».

Si les sophistes faisaient le plus s ouvent l'apologie de la loi et de la coutume, P laton et A ristote ont eu tendance à valoriser la nature comme fondement de l'autorité politique.

L'Etat représente l'ensemble des institutions, des organismes et des hommes qui rendent l'ordre social et civil, la liberté possibles. L'histoire de l'Etat et de son émergence est fondée sur cette opposition nature et convention.

L'Etat est-il naturel au sens où c'est dans la nature de l'homme de vivre dans un Etat ou artifice autrement dit un artifice humain pour rendre la vie commune pos sible . P RO P O S I T I O N D E P L A N I.

L'Etat : nature ou convention ? 1.

l'homme est un animal politique T exte A ristote Politique I l est manifeste, (...), que l'homme es t par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard des circonstances, est soit un être dégradé soit un être surhumain, et il est comme celui qui est injurié en ces termes par Homère : "sans lignage, sans loi, sans foyer". C ar un tel homme est du même coup naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu de trictrac.

C 'est pourquoi il est évident que l'homme est un animal politique plus que n'importe quelle abeille et que n'importe quel animal grégaire. C ar, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les animaux l'homme a un langage.

C ertes la voix est le signe du douloureux et de l'agréable, aussi la rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est parvenue jusqu'au point d'éprouver la sensation du douloureux et de l'agréable et de se les signifier mutuellement.

M ais le langage existe en vue de manifester l'avantageux et le nuisible, et par suite aus si le juste et l'injus te. Il n'y a en effet qu'une chose qui soit propre aux hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de l'injuste et des autres notions de ce genre." 2.

la volonté générale T exte Fichte Fondements du droit naturel, 1ère P artie, 3è Sec tion, C h.III, §16 (S.W.III, p.151-152) Traduction par F.

Fischbach "La volonté générale La sécurité des droits de tous est voulue uniquement par la volonté concordante de tous, par la concordance de cette volonté qui est la leur.

C 'es t seulement à ce sujet que tous tombent d'accord ; car pour tout le reste, leur volonté est partic ulière et s 'oriente vers les buts individuels.

A ucun individu, aucune partie - d'après la présupposition d'un égoïsme universel, sur la base duquel la loi de c ontrainte est calculée - ne s e donne ce but, mais c'est seulement tous ensemble qu'ils le font.

(...) Mais une telle concordance est un pur conc ept ; elle ne doit pas le res ter, elle doit au contraire être réalisée dans le monde sensible, c'est-à-dire qu'elle doit être établie dans une formulation déterminée et dotée d'efficace en tant que force physique.

Seuls les hommes sont pour nous des êtres voulants dans le monde sens ible.

C 'es t donc dans et par des hommes qu'il faudrait que ce concept soit réalisé.

Pour cela, il es t exigé que la volonté d'un certain nombre d'hommes, à un moment quelconque, devienne effectivement concordante et s'exprime c omme telle, qu'elle soit déclarée.

- T out dépend ici de ce qu'on montre que la concordanc e exigée ne se trouve pas en quelque sorte d'elle-même, mais qu'elle se fonde sur un acte exprès dans le monde sensible, un acte que l'on puisse percevoir à un moment quelc onque et qui n'est possible que par libre autodétermination. Un tel acte provient d'une démonstration déjà effectuée plus haut.

Il se trouve en effet que la loi juridique dit uniquement que chacun doit limiter l'usage de sa liberté par les droits de l'autre, mais qu'elle ne détermine pas jusqu'où s'étendent les droits de chacun, ni à quels objets ils doivent s'étendre.

Il faut que cela soit déclaré expressément, et l'être de telle sorte que les déclarations de tous concordent.

Il faut que chacun ait dit à tous : je veux vivre à cette place dans l'espace et posséder ceci ou cela en propre ; et il faut que tous aient répondu à cela : oui, tu es autorisé à vivre ici et à posséder ceci.

L'explication plus approfondie de cet acte donne la première s ection du droit politique : du contrat social". 3.

TANSITION L'Etat est-il vraiment inhérent à l'homme ? C omment expliquer alors l'idée d'un contrat social ? II.

L'Etat est-il un artifice 1.

La société politique n'est pas une grande famille T exte Rousseau Dis cours sur l'économie politique. « Quand il y aurait entre l'Etat et la famille autant de rapports et que plusieurs auteurs le prétendent,il ne s'ensuivrait pas pour cela que les règles de c onduite propres à l'un de ces deux sociétés fuss ent convenables à l'autre :elles diffèrent trop en grandeur pour pouvoir être adminis trées de la même manière, et il y aura toujours une extrême différence entre le gouvernement domestique, où le père peut tout voir par lui-même, et le gouvernement civil,où le chef ne voit presque rien que par les yeux d'autrui.

» 2.

La nécessité de l'artifice d'Etat T exte T homas Hobbes hors de l'état social, l'insécurité "Hors de l'état civil, chacun jouit sans doute d'une liberté entière, mais stérile ; car, s'il a la liberté de faire tout ce qu'il lui plaît, il est en revanche, puisque les autres ont la même liberté, exposé à subir tout ce qu'il leur plaît.

Mais, une fois la société civile constituée, chaque citoyen ne conserve qu'autant de liberté qu'il lui en faut pour vivre bien et vivre en paix, de même les autres perdent de leur liberté juste ce qu'il faut pour qu'ils ne soient plus à redouter.

Hors de la société civile, chacun a un droit s ur toutes choses, si bien qu'il ne peut néanmoins jouir d'aucune.

Dans une société c ivile par contre, chacun jouit en toute sécurité d'un droit limité.

H o r s d e l a s o c i é t é civile, tout homme peut-être dépouillé et tué par n'importe quel autre.

Dans une société civile, il ne peut plus l'être que par un seul.

Hors de la société civile, nous n'avons pour nous protéger que nos propres forces ; dans une société civile, nous avons celles de tous.

Hors de la société civile, personne n'est assuré de jouir des fruits de son industrie ; dans une société civile, tous le sont.

O n ne trouve enfin hors de la société civile que l'empire des passions, la guerre, la c rainte, la pauvreté, la laideur, la solitude, la barbarie, l'ignorance et la férocité ; dans une société civile, on voit, sous l'empire de la raison, régner la paix, la sécurité, l'abondance, la beauté, la sociabilité, la politesse, le savoir et la bienveillance.". Le C itoyen, chap.

X, § 1 in R.

Derathé, 3.

TRANSITION L'Etat se présente comme une véritable convention, un contrat se trouve signé entre les hommes pour rendre la vie en commun pos sible et pour pouvoir aussi jouir d'une certaine liberté.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles