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L'Etat doit-il limiter son pouvoir ?

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« [L'essence de l'État est de posséder le monopole de la force et de la violence.

Son autorité dépend de sa puissance.

Pour éviter le chaos, l'État doit sans cesse affirmer et accroître son pouvoir.

] Le monopole de la force constitue l'essence de l'État Hobbes, dans le Léviathan, montre que c'est parce que l'État dispose de la force et peut en user légitimement qu'il est capable de mettre un terme aux violences qui divisent les hommes à l'état de nature.

En conséquence, l'État fonde son efficacité sur l'augmentation de la force, et non sur sa diminution.

Le pouvoir de l'État doit être absolu.

Hobbes dira: « Il apparaît clairement par là qu'aussi longtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition qui se nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.

».

D'où la nécessité d'un pouvoir fort et autoritaire capable de mettre fin à la violence de l'état de nature. L'État a le monopole de la violence légitime. D'un côté, la société semble subie : les règles et coutumes sont léguées par la tradition, les sociétés antérieures, que nous n'avons pas choisies.

D'un autre côté, elle résulte de l'action humaine, elle est instituée : les lois qui organisent les affaires humaines proviennent de la décision des hommes, ce qui implique qu'ils agissent librement dans la société.

Bien entendu, ce second caractère sera d'autant plus effectif que le citoyen possède la possibilité de participer au processus de décision et qu'il accède réellement à la sphère du droit.

D'autant plus que ces lois lui seront par la suite imposées par l'État. Diverses tendances conflictuelles émergent au sein de ce débat : par exemple entre les idées de liberté et d'égalité.

Chacun aspire à être libre et en même temps protégé par l'État.

D'autres idées mettent au contraire l'accent sur l'intérêt commun : par exemple la fraternité.

Ces enjeux d'idéaux annoncent le passage du social au politique. Une des principales difficultés de la philosophie politique est de concevoir les rapports entre l'État et la société.

Jusqu'à quel point l'État doit-il intervenir dans les affaires humaines ? Sa fonction régulatrice et organisatrice doit-elle avoir des limites et lesquelles ? La société civile peut-elle, pour l'essentiel, s'organiser d'elle-même, l'État n'intervenant tout au plus que dans quelques domaines bien précis, telle la justice ? Doit-il, selon la thèse libérale", laisser jouer la libre concurrence, le " marché" ? Ou doit-on penser que le libre jeu des intérêts divergents et contradictoires des acteurs sociaux ne peut conduire qu'à la violence, au désordre et à l'inégalité ? Selon les périodes et les lieux, les perspectives se modifient, en accord avec les diverses visions en cours de l'être humain. Le problème de la violence ne trouve pas par l'instauration d'un État une solution définitive, car l'État luimême use fréquemment de la force, substituant une violence légale à la violence naturelle ou individuelle.

Et il n'est pas toujours facile, en l'espèce, de distinguer le pouvoir et ses abus. On peut s'interroger sur la possibilité d'une société sans État.

Mais il paraît difficile d'en trouver les moyens. Quant à la fin elle-même, elle reste problématique : cela signifierait-il un retour à la sauvagerie et au désordre, ou bien l'homme est-il réellement capable d'inventer d'autres formes d'organisation sociale ? En quoi consiste l'opposition entre réalisme et idéalisme ? Les données culturelles détermineront pour une bonne part les diverses réponses apportées à ces questions politiques. C'est sur le plan de l'administration du droit et de la justice que les rapports entre l'État et la société se révèlent complexes et problématiques.

Cela tient sans doute à ce que ces domaines sont plus que d'autres un lieu de rencontre entre le privé et le public, le moral et le politique, la liberté et l'autorité, le particulier et le général. On considère que la loi et la justice sont des attributions essentielles de l'État, mais elles concernent des faits qui relèvent de la pratique privée, ou des conflits entre individus.

II est nécessaire que l'État légifère et fasse appliquer la loi, mais en même temps, la société et l'individu doivent aussi pouvoir conserver une certaine autonomie.

Nombreuses sont les possibilités de décalage entre l'État et la société.

Qui doit détenir la primauté. »

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