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Les dregrés de la conscience ?

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« Qui ne s'est jamais trouvé surpris, face à un questionnement intérieur soudain, se demandant ce qu'il aller faire ou ce qu'il venait chercher, une fois arrivé par exemple dans sa cuisine, et repart, frustré, sans la moindre idée de ce qui l'avait motivé à venir ? Ou encore, qui d'entre nous n'a jamais déclaré « je rêvais » ou « j'étais sur une autre planète » lorsqu'il se redécouvre dans une situation, par exemple entrain de conduire, que son esprit avait momentanément quitté et au quelle il s'est brusquement « réveillé »? Ces situations suggèrent que notre vigilance, notre « présence d'esprit » ou plutôt notre conscience est parfois altérée, amoindrie ou aiguisée dans certaines circonstances, et qu'elle est par là altérable.

Nous pourrions alors nous demander s'il existe véritablement des degrés dans la conscience de soi ? Envisager cette question nous amène à un certain nombre d'interrogations.

Comment peut-on tout d'abord envisager une conscience qui pourrait se distinguer en différents degrés ? Cependant dans l'optique où il existerait véritablement une variation de la conscience en différents degrés, nous sommes inévitablement amenés a nous demander quels sont ces degrés étrangers les uns aux autres ? Mais de là n'y aurait-il pas des facteurs « intérieurs », psychiques ayant une influence sur la progression de nos degrés de conscience ? Néanmoins dans ce cas, ne pourrait-on pas également envisager le rôle de facteurs extérieurs sur les degrés de la conscience de soi ? *** Mais tout d'abord, d'où vient le doute que la conscience puisse avoir différents degrés ? Comment pourrions nous en effet même tenter de quantifier la conscience, est-ce une entreprise possible ? Car avoir conscience, c'est avant tout notre capacité de savoir que l'on sait, or ce savoir-là semble être tout entier ou n'être pas du tout.

On ne peut pas un peu ou beaucoup savoir que l'on sait.

Ainsi on pourrait penser que la conscience de soi obéirait à une logique binaire, dans laquelle l'homme serait soit conscient, soit dans un état de non conscience.

Ainsi lorsque je somnole, ma conscience se serait dissipée et je me trouverai alors dans une phase de non conscience.

En émergeant de ma divagation passagère, mon mode conscience me ferait ressurgir de cette non conscience.

Mais si notre conscience obéissait à cet ordre basique, comment pourrait on alors expliquer, par exemple, qu'en parlant je serais conscient de délivrer mes pensées à un auditoire mais que l'agitation de mes mains dans un souci inconscient d'expressivité demeure inconnue à ma conscience ? C'est bien qu'il existe une cohabitation de conscience et de non conscience, et que ma conscience serait ici dans un certain degré de circonstance. D'ailleurs, notre conscience, cette chose mystérieuse, difficilement définissable, une notion souvent très vague, est, selon le philosophe français Henri Bergson, « ce que nous sommes de moins en moins lorsque nous sombrons dans un sommeil sans rêves, ce que nous sommes de plus en plus quand le bruit nous éveille peu à peu » et cette définition même de la conscience tend à suggérer qu'il existerait des degrés dans la conscience de soi, car nous pourrions l'être de « moins en moins » ou de « plus en plus ».

Mais encore, aurions-nous même conscience de l'existence de notre conscience de soi si nous avions toujours conscience ? Ce sont justement les petites pertes de consciences, les divagations temporaires, des intermittences allant de la somnolence, la distraction, les automatismes, les états altérés de l'esprit par des substances chimiques, du comma jusqu'à la phase finale de la mort qui nous signaleraient l'existence de notre conscience.

Cette réflexion nous amène encore à la conclusion qu'il existerait des degrés dans la conscience de soi.

Mais que seraient-ils ? *** Notre degré de conscience pourrait bien fluctuer selon les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons ou évoluer en accord avec la situation présente.

En effet, je ne requiers pas le même degré de conscience de moi, de vigilance, de concentration de l'esprit lorsque je regarde une émission télévisée vide de sens, qui n'incite ni à la réflexion ni à l'introspection, que lorsque je me retrouve devant un auditoire, prêt à livrer un discours où chaque mot que je prononce sera pesé, jugé, analysé.

Ma conscience de moi sera que peu ou pas solliciter du tout lorsque je regarde cette même émission inutile.

Elle atteindrait alors un degré « minimal » ou du moins bien amoindri.

Mais absorbé par ma télévision, je pourrais même oublier que je suis entrain de la regarder et ainsi perdre ma conscience de moi.

Pour reprendre l'exemple du discours, il est évident que l'individu mis en scène entre dans une situation de conscience de soi maximale.

Je deviens très conscient de ma personne, de mon corps que des centaines d'yeux contemplent, de la manière maladroite dont j'agite mes mains, de la petite note de panique audible dans ma voix, de la rougeur de mes joues intimidés par les remarques de ma conscience de moi et je commence même à me demander si ce que je dis à le moindre sens.

Une chose est sûre, ma conscience de moi entre ici dans son apogée, et je suis plongé dans une période culminante d'intensité et de vivacité de ma conscience de moi.

On pourrait ainsi comparer la conscience, aussi étrange que cela puisse paraître, à un faisceau de lumière dont l'intensité peut varier, allant de. »

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