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Les besoins de l'homme relèvent-ils de la nature ou de la culture ?

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« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. BESOIN: Ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. Culture: Du latin cultura, culture du sol » (de colere, « cultiver »). Mise en valeur des terres (agriculture), des corps (culture physique) ou des esprits (culture intellectuelle), travail visant à les rendre féconds.

Par opposition à nature, tout ce qui est l'oeuvre de l'homme.

En sociologie, ensemble des connaissances et des pratiques transmises par l'éducation et propres à un groupe social donné (exemple : la culture orientale). NATURE : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.

En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance.

Le mot nature est ambigu.

Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire.

D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines.

D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante. Si j'appelle besoin le manque de l'indispensable, il me paraît évident que les besoins de l'homme relèvent de la nature.

Ils présentent, en effet, les caractéristiques de ce qui est naturel : ils sont spontanés ; ils ne dépendent pas d'une décision de ma part; je n'en suis pas maître : il me faut, régulièrement, me nourrir, me reposer, comme, avec une nécessité à peine moindre, il faut me défendre du froid, ou de la chaleur excessive, m'abriter, me vêtir.

Ces besoins sont universels : il est possible de les restreindre, de les ramener au strict nécessaire, comme font les ascètes ; il n'est pas possible de les nier absolument.

Ils sont impérieux : a mesure que l'on diffère leur satisfaction, leur exigence se fait plus forte ; la faim et la soif peuvent devenir des tortures.

A un moment donné, ils posent un problème de vie et de mort ; impossible de subsister s'ils ne sont pas satisfaits : ils sont vitaux. Bergson nous a fait remarquer que seuls les animaux trouvaient dans la nature la satisfaction de leurs besoins.

Il a souligné l'insuffisance des moyens humains dont l'homme disposait pour se défendre contre ses ennemis, contre le froid et la faim.

C'est dire que, si la nature nous impose des besoins, l'homme n'y répondra qu'avec les ressources de son ingéniosité, par son intelligence et par la culture.

C'est ce qu'enseigne déjà le vieux récit biblique : «Tu n'obtiendras ta nourriture qu'à la sueur de ton front.» La culture a d'abord été la culture du sol, la façon de le travailler et de le rendre fécond. La réponse culturelle de l'homme à la nécessité de se nourrir? C'est l'agriculture et l'élevage, la différence entre «le cru et le cuit », le développement de l'art culinaire, la restauration, des fast food à la Tour d'Argent, la production des boissons, la culture de la vigne et la fabrication des vins, l'organisation de la pêche, les fermes maritimes, l'art de la table, de la vaisselle et du service.

La réponse au besoin d'abri ? – C'est le développement de l'habitat artisanal et industriel, de la cabane de pêcheur, du chalet de montagne et de la ferme aux grands ensembles des banlieues et aux confortables immeubles urbains.

C'est toute l'architecture, jusqu'à l'édification des palais, c'est la richesse d'imagination qui s'est exprimée dans l'ameublement, des intérieurs de village aux appartements royaux. L'histoire du costume offre une variété prodigieuse dans la manière de répondre au besoin de se vêtir.

Que d'arts sont nés, que d'artistes il faudrait citer dans la satisfaction de nos besoins élémentaires ! En ce qui concerne la sexualité, la recherche anthropologique, d'une part, et d'autre part la littérature sont des sources de documentation prodigieuses.

L'anthropologie nous apprend que la satisfaction de ce besoin essentiel a toujours fait l'objet d'une réglementation sociale.

Claude Lévi-Strauss l'a minutieusement étudiée.

Nous savons que l'universalité de la prohibition de l'inceste amène les ethnologues à se demander si l'on peut la considérer comme un fait de culture.

La littérature montre, au cours des âges, avec quel respect, avec quel raffinement l'homme s'approchait de la femme, avec quelle fierté, quel souci de sa dignité, quelle coquetterie, aussi, la femme se réservait et se laissait désirer.

Elle montre également les roueries, les audaces, les ruses des uns et des autres, la ferveur et le déchaînement des passions, et la recherche, bien au-delà de la nature, d'un renouvellement du plaisir.

Bref, aux exigences de la nature, la culture apporte des réponses multiples et ingénieuses, enrichies de données psychologiques et de facteurs sociaux. On notera aussi que, dans leurs réponses aux besoins naturels, les hommes se distinguent les uns des autres suivant les races, les peuples, les époques, et même, au sein d'un même pays, suivant les régions.

Souhaitons que la multiplication actuelle des échanges et la tendance à la mondialisation ne fassent pas disparaître les originalités innombrables qui font partie du trésor de l'humanité. Nature Culture ce qui est inné ce qui est acquis le corps l'esprit pouvoirs du corps tels que le langage, la politesse, les ceux que permettent les moeurs, les traditions, les mains humaines coutumes, les règles sociales etc. besoins fondamentaux : désirs à caractère sociaux : faim, soif, sommeil, sexualité ambition, reconnaissance, pouvoir etc. ce qui est lié à l'évolution biologique ce qui est lié à un héritage culturel. »

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