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Le repentir a-t-il un sens?

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« Analyse du sujet Le sujet est ici présentée sous la forme d'un questionnement total – autrement dit qui amène à répondre soit par oui le repentir a un sens, soit par non le repentir n'a pas de sens.

Se poser cette question est déjà dans un certain sens remettre en question la notion même de repentir.

Se poser la question du sens de celui-ci c'est remettre en question un possible caractère d'évidence car elle laisse entrevoir en cas de réponse négative l'absurdité même du repentir.

Pour cela analysons plus en détail le concept de repentir ainsi que celui de sens. Le repentir La définition courante du repentir revient à le rapprocher du regret.

En effet le repentir serait le regret d'une faute accompagné d'un désir d'expiation, de réparation.

A ce titre le repentir se distingue du remord dès lors qu'à la différence de ce dernier il désigne un état d'âme plus volontaire ; en outre il possède une connotation religieuse. L'étymologie latine repaenitere en est le témoin : il souligne le caractère pénitent du repentir, ce désir d'expiation et de réparation.

Cependant cette origine religieuse ne doit pas cacher l'ambivalence que sous-tend cette notion : à la fois morale à la différence du remord dans la prise de conscience du mal qui a été fait et la volonté de le réparer, à la fois à bannir, car après tout en tant que « passion triste » issue de la faute il serait « nuisible et mauvais » - pour reprendre un argument spinoziste.

On le voit, la question du sens se pose vraiment. Le sens Mot qui rencontre en français trois grandes acceptions bien distinctes : (1)soit il désigne toutes sortes de facultés, faculté de sentir ou de juger, (2)soit il est synonyme de signification, (3)soit il évoque simplement l'orientation d'un mouvement. 1.

Terme équivoque qui désigne aussi bien la faculté d'éprouver des sensations (les cinq sens), les sens comme organes récepteurs, la faculté de connaïtre intuitive (sens intime ou sens intérieur sont alors parfois syn.

de conscience), le jugement (comme dans l'expression usuelle « à mon sens »), par suite le bon jugement(le bon sens, syn.

de raison, ou sens commun), mais aussi le sens moral (la faculté innée de reconnaître intuitivement le bien et le mal, la conscience morale en tant que pouvoir d'appréciation ou de discernement) 2.

d'abord, intention de celui qui parle ou agit (ce qu'il veut dire ou se propose de faire, sens d'une phrase ou d'une démarche), puis valeur objective d'un signe, telle qu'elle est fixée par l'usage ou par une convention (acception d'un terme); 3.

synonyme de direction dans le langage courant (le sens des aiguilles d'une montre).

Or, pour l'homme, la question de la signification et de l'orientation se recoupent souvent : ainsi, quand nous cherchons à déterminer le sens de notre existence, nous nous demandons à la fois quelle est sa finalité (en vue de quelle fin agissons-nous ?) et quelle signification lui donner (pourquoi ma vie vaut-elle d'être vécue ?).

Les existentialistes ont montré que c'est mon projet (la direction que je lui insuffle librement) qui donne sens à ma vie, qui fait qu'elle signifie quelque chose.

Même s'il va s'agir de s'interroger sur la signification du terme repentir ce qui est la logique même de l'interrogation philosophique, la troisième acception du terme sens va jouer un rôle majeur dès lors que le repentir s'inscrit dans la relation de l'homme à ses actes, donc de l'homme à lui-même. Problématisation Deux grandes attitudes face au repentir semblent co-exister : une attitude religieuse, éthique qui voit dans le repentir une prise de conscience du mal et une exigence face à soi-même de le réparer ; une attitude plus radicale qui voit dans ce dernier un redoublement du mal, une excuse qui permettrait tout dans la perspective d'un repentir toujours possible.

Autrement dit le repentir serait en lui-même et par lui-même permissif.

Le repentir en effet est paradoxal dès lors qu'il se veut retour sur un acte qui a déjà été effectué – le repentir comme remontée impossible du fleuve du temps.

Cependant cette remontée n'est pas effacement de l'action car le temps ne fait qu'avancer du passé vers l'avenir, cette remontée est symbolique et prometteuse de projet, de « projet-réparation ».

Cependant le repentir comme réparation a-t-il toujours un sens ? Se repentir du meurtre de quelqu'un ne ramènera pas la personne, mais en même temps l'absence de repentir n'est-elle pas manifestation de monstruosité ? On le voit cette notion est complexe : dans quelle mesure le repentir acte impossible participe-t-il néanmoins de l'humanité en l'homme ? Plan I. II. III. IV. Le Le Le Le repentir, un retour sur l'acte repentir, le redoublement de la faute – une absurdité repentir moins qu'un redoublement de la faute, une valeur humanisante repentir, un retour sur l'acte. »

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