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Le plaisir est-il le bonheur?

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« Définition des termes du sujet La formulation du sujet demande que l'on mette en question une équivalence entre deux termes : celui de « recherche du bonheur » et celui de « recherche du plaisir ».

Ces deux termes ont en commun l'élément de la « recherche », ce qui suppose une attitude active de l'homme, et met donc en jeu une position générale de l'homme par rapport à la conduite de sa vie, position qu'il choisit sciemment. Les deux termes qu'il faut évaluer l'un par rapport à l'autre sont « bonheur » et « plaisir » : on entend par bonheur un état de satisfaction durable, que l'on définit souvent d'ailleurs comme étant recherché par tout homme, ou comme étant le but de toute vie.

Le plaisir est aussi une forme de satisfaction, mais c'est une satisfaction comprise comme plus ponctuelle et plus limitée : on prend du plaisir à telle action, sur le moment où on la fait ; ce caractère évanescent du plaisir a souvent été dénoncé par la philosophie, comme si la quête du plaisir était nécessairement une quête dont la satisfaction se trouvait limitée par la nature même de son objet.

Une conception plus satisfaisante du plaisir par rapport au bonheur est-elle envisageable ? Est-ce une illusion que de considérer que la recherche du plaisir peut entrer dans la recherche du bonheur, ou même se confondre avec elle ? [La quête du plaisir, si elle est conforme à nos besoins naturels et respecte une juste mesure, conduit au bonheur.

Le bonheur est un bien-être permanent.

Pour y accéder, il faut avoir une juste connaissance de soi.

C'est sur cette connaissance que se fonde, pour Épicure, la quête du plaisir, lequel est le seul moyen d'atteindre au bonheur.] C'est par manque de sagesse que l'homme est malheureux Qu'est-ce qui rend l'homme malheureux? Ses excès, son ambition, son goût démesuré pour l'argent, la possession ou le luxe.

L'homme qui manque de sagesse ne cesse de convoiter des choses qui ne lui sont pas nécessaires.

Il crée donc artificiellement des besoins et désirs qu'il a de plus en plus de mal à satisfaire.

Voilà la cause fondamentale de son malheur.

Platon dira: « Nul n'est méchant volontairement » C'est dans le « Gorgias » de Platon que l'on trouve exposé le paradoxe socratique : « Nul n'est méchant volontairement ».

Cette thèse surprenante de prime abord doit être reliée aux deux autres : « Commettre l'injustice est pire que la subir » ; « Quand on est coupable il est pire de n'être pas puni que de l'être ». L'injustice est un vice, une maladie de l'âme, c'est pourquoi, nul ne peut vraiment la vouloir (on ne peut vouloir être malade), et la punition, qui est comparable à la médecine, est bénéfique à celui qui la subit. L'attitude commune face à la justice est résumée par Polos dans « Gorgias » et Glaucon au livre 2 de la « République ».

Les hommes souhaiteraient être tout-puissants et pouvoir commettre n'importe quelle injustice pour satisfaire leurs désirs.

Il vaut donc mieux, selon eux, commettre l'injustice que la subir. Cependant, comme subir l'injustice cause plus de dommage que la commettre de bien, les hommes se sont mis d'accord pour faire des lois en vue de leur commune conservation.

Nous ne sommes donc justes, en vérité, que par peur du châtiment.

Si nous pouvions être injustes en toute impunité, comme Gygès qui possède un anneau le rendant invisible, nous agirions comme lui : nous ne reculerions devant aucune infamie pour nous emparer du pouvoir, devenir tyran.

Bref, nous serions injustes pour satisfaire nos désirs. Platon réfute inlassablement cette thèse, cette hypocrisie qui consiste à ne vouloir que l'apparence de la justice, l'impunité, pour pouvoir accomplir n'importe quelle injustice. Le nerf de l'argument consiste à montrer que, en réalité, « Commettre l'injustice est pire que la subir ».

C'est par une ignorance du bien réel que les hommes souhaitent pouvoir être injustes.

Parce que nous confondons le bien apparent (le plaisir, la satisfaction immédiate des désirs les plus déréglés) avec le bien réel, la santé de l'âme.

Nous croyons vouloir commettre l'injustice, alors que c'est impossible, que « nul n'est méchant volontairement », parce que nous voulons.

Etre injuste est faire son malheur en croyant se faire plaisir. L'antagonisme entre le point de vue habituel et la position de Socrate est magnifiquement exposé par le débat entre Calliclès et Socrate, dans le « Gorgias ».

Calliclès prétend : « Voici, si l'on veut vivre comme il faut, on doit laisser aller ses propres passions, si grandes soient-elles, et ne pas les réprimer .

» Socrate pense, lui, que l'accès au bonheur, au Bien, « cela veut dire être raisonnable, se dominer, commander aux plaisirs et aux passions qui résident en soi-même ».. »

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