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La recherche du bonheur est elle une recherche du plaisir ?

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« VOCABULAIRE: VIE: Du latin vita, «vie», «existence».

1.

Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.

2.

Durée s'écoulant de la naissance à la mort.

3.

Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant perpétuellement de nouvelles formes. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. PLAISIR: Du latin placere, être agréable à .. a) Sensation ou émotion agréable, liée à la satisfaction d'un besoin, d'un désir.

b) Principe de plaisir : chez Freud, principe primaire en vertu duquel nous cherchons d'abord à nous procurer du plaisir et à fuir le déplaisir. Platon, dans Gorgias, affirme ainsi qu'une vie contente et satisfaite de ce que chaque jour lui apporte est préférable à une existence inassouvie et sans frein.

L'homme qui entend mener une vie de plaisir est comparable à un tonneau percé qu'il faudrait constamment remplir : à peine satisfait, le désir renaît et avec lui la souffrance.

Mais fixer son attention sur le plaisir, c'est surtout s'attarder sur les objets du monde sensible et renoncer au bonheur d'une vie contemplative qui seule peut nous mettre en contact avec l'éternité. Toutefois, le plaisir et le bonheur ne peuvent être absolument séparés.

L'homme, en tant que vivant, est fortement enclin à poursuivre des buts premiers, ceux qui sont induits par son corps : manger, boire, jouir de son corps sexué.

Tout le pousse à chercher son bien-être, à désirer ce qui le favorise, à fuir ce qui lui apporte désagrément et douleur.

C'est ce que l'hédonisme antique, qui affirmait que l'accès au bonheur passait nécessairement par le plaisir, avait compris.

Ainsi, pour Épicure, le plaisir ou la satisfaction du désir est un bien.

Mais il affirme que si l'homme doit s'employer à rechercher le plaisir pour être heureux, il ne doit pas en faire la visée ultime ou le but de toutes ses actions.

Le plaisir ne doit pas être recherché pour lui-même, mais seulement pour avoir la paix de l'âme. I N TRO DUCTI O N Il faut de prime abord définir c e q u ' e s t le plais ir pour ens uite tenter de voir dans q u e l l e m e s ure s a pours uite c o ï n c i d e o u n o n a v e c c e l l e d u b o n h e u r .

L e p l a i s ir s e c arac téris e par s o n é v a n e s c e n c e, il es t pas s ager, tandis que le bonheur s u p p o s e la durée.

Le bonheur peut-il être identifié à une s o m m e d e p l a i s irs ? Ce que l'on vis e d a n s le bonheur es t l'obtention d'un état de plénitude s table, la rec herc h e d u p l a i s ir, quant à elle, peut ac c ompagner un état pas s ionnel et en c e s e n s être ir PLAN DETAI LLE Première partie : Vouloir une vie heureuse c'est à la fois tendre au bonheur et viser le plaisir. 1.1 La recherche du bonheur coïncide avec la recherche du plaisir via la satisfaction des passions. « CALLICLES - Comment l'homme pourrait-il être heureux, s'il est esclave de quelqu'un.

Mais voici ce qui est beau et juste suivant la nature, je te le dis en toute franchise, c'est que, pour bien vivre, il faut laisser prendre à ses passions tout l'accroissement possible, au lieu de les réprimer, et, quand elles ont atteint toute leur force, être capable de leur donner satisfaction par son courage et son intelligence et de remplir tous ses désirs à mesure qu'ils éclosent.

» PLATON, Gorgias, 492a. Au contraire de Socrate, Calliclès révère l'assouvissement des désirs et la recherche du plaisir dans la mesure où, selon lui, ils participent au bonheur de l'individu. 1.2 La vie heureuse ou le bonheur résidant dans le plaisir. Philèbe, dans le dialogue platonicien éponyme, a une conception particulière du plaisir qui tend à l'identifier au bien.

Or la recherche du bonheur n'est autre qu'une recherche du bien.

En ce sens il y aurait bien identité entre la poursuite du bonheur et celle du plaisir.

« Philèbe affirme donc que ce qui est bon, pour tous les êtres vivants, c'est d'éprouver de la jouissance, du plaisir, de l'agrément et tout ce qui convient à ce genre de choses.

» 1.3 Une morale hédoniste. La morale épicurienne fait du plaisir le début et la fin du bonheur.

« Nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vie bienheureuse [...] Tout plaisir est en tant que tel un bien et cependant il ne faut pas rechercher tout plaisir » EPICURE,Lettre à Ménécée.

La coïncidence entre la recherche du bonheur et celle du plaisir suppose au préalable une typologie des plaisirs, tous n'étant pas bons. Transition : La condition de la correspondance entre la poursuite du bonheur et celle du plaisir est la suivante : il faut prouver que le plaisir est un bien.

Cependant en voulant les identifier nous risquons d'estomper la différence de taille entre le bonheur et le plaisir. Deuxième partie : Le bonheur doit être distingué du plaisir. 2.1 La recherche du bonheur doit être distinguée de la poursuite de la satisfaction des passions Le bonheur doit être différencié de la simple jouissance parce qu'il est durable alors que celle-ci est passagère.

Il n'est pas accessible aussi facilement qu'elle.

Les biens périssables comme le sont le plaisir, la richesse et les honneurs doivent être plutôt assimilés à des maux certains qu'à des biens véritables.

C'est ainsi que Spinoza procède dans leTraité de la réforme de l'entendement, son but étant de montrer ce qu'est le vrai bien. 2.2 La recherche du bonheur s'identifie plus à une quête morale qu'à une poursuite du plaisir. La recherche du bonheur s'inscrit dans la durée et non dans l'instant comme celle du plaisir.

La finalité est de nature morale et non sensible.

« Le bien pour l'homme consiste dans une activité de l'âme en accord avec la vertu, et, au cas de pluralité de vertus, en accord avec la plus excellente et la plus parfaite d'entre elles.

Mais il faut ajouter : « et cela dans une vie accomplie jusqu'à son terme », car une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul jour : et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l'oeuvre d'une seule journée, ni d'un bref espace de temps.

» ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, I 6. 2.3 Le bonheur est une fin mais il s'agit moins pour l'homme de le rechercher comme tel que de s'en rendre digne. La volonté de vivre en accord avec ses maximes coïncide avec la volonté de se rendre digne d'être heureux.

Le bonheur « est d'après notre nature, ce qui pour nous, en tant qu'êtres dépendants des objets de la sensibilité, vient en premier et que nous désirons inconditionnellement.

Ce même bonheur, d'après notre nature (si l'on veut appeler ainsi d'une manière générale ce qui est inné en nous), en tant qu'être doués de raison et de liberté, n'est pas, et de loin, ce qui vient en premier, ni non plus inconditionnellement un objet de nos maximes.

Est cet objet le mérite qui rend digne du bonheur, c'est-à-dire l'accord de toutes nos maximes avec la loi morale.

» KANT, La religion dans les limites de la simple raison.

Le bonheur faisant l'objet d'un voeu, l'individu ne peut prétendre qu'à se rendre digne de lui et il le fait en vivant selon ce que lui dicte la loi morale. Transition : La condition pour que l'identité entre la recherche du bonheur et celle du plaisir soit possible était que le plaisir soit un bien.

Or dans cette deuxième partie le bonheur s'accorde bien plutôt avec le versant moral de nos actions, le plaisir lui appartenant au versant sensible.

Pour autant devons-nous en conclure une opposition stricte entre la quête du bonheur et la poursuite du plaisir ? Troisième partie : Le bonheur et le plaisir moral. 3.1 Le plaisir comme tel est non condamnable. Ce qui est à critiquer ce n'est pas le plaisir mais l'objet du plaisir.

En effet il existe des plaisirs louables, qui peuvent participer au bonheur de l'individu, comme le plaisir tourné vers l'âme et non vers le corps.

« Le premier homme ressentait donc du plaisir, dans ce qui perfectionnait son corps, comme il en sentait dans ce qui perfectionnait son âme : et parce qu'il était dans un état parfait, il éprouvait celui de l'âme beaucoup plus grand que celui du corps.

Ainsi il lui était infiniment plus facile de conserver sa justice, qu'à nous sans la grâce de Jésus-Christ, puisque sans elle nous ne trouvons plus de plaisir dans notre devoir.

» MALEBRANCHE, Recherche de la vérité, I. 3.2 Le poids de la conscience. La recherche du plaisir peut contredire la recherche du bonheur en tant qu'elle constitue un obstacle pour la raison.

Mais la conscience de l'action bonne peut procurer du plaisir, qui cette fois est en accord avec la raison.

« Toute la moralité de nos actions est dans le jugement que nous en portons nous-mêmes.

S'il est vrai que le bien soit bien, il doit être au fond de nos coeurs comme dans nos oeuvres, et le premier prix de la justice est de sentir qu'on la pratique.

Si la bonté morale est conforme à notre nature, l'homme ne saurait être sain d'esprit ni bien constitué qu'autant qu'il est bon.

» ROUSSEAU, Emile, IV.

De l'action morale peut dériver un plaisir. 3.3 Le plaisir moral. Dans la Doctrine de la Vertu Kant réhabilite un certain type de plaisir, le plaisir moral.

Il n'est pas au principe de l'action morale mais il en dérive.

Il ne fait pas de celle-ci quelque chose d'intéressé parce qu'en réalité il réside dans la vertu elle-même qui est son propre prix. CO N CLUSI O N Faire du bonheur une fin n'implique pas que l'on rec herc he à travers lui l'obtention de plais irs .

Au c ontraire le plais ir n'es t pas à l'origine de la rec herc h e d u b o n h e u r m a i s peut être une c o n s é q u e n c e d e l ' a c tion morale.

Il faut bien dis tinguer le bonheur du plais ir et ne c o n c evoir une c orres p o n d a n c e entre eux que via la vertu qui rend pos s i b l e l ' e x i s tenc e d ' u n p l a i s ir moral.. »

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