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Le plaisir conduit-il au bonheur ?

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« On vous demande ici de vous interroger sur les rapports entre le plaisir et le bonheur.

Le plaisir est synonyme de satisfaction, de joie et nous identifions aisément les moments de plaisir à des moments de bonheur, comme, inversement, nous associons aussi les moments de souffrance à des moments de malheur.

Dès lors, le fait d'éprouver du plaisir semble nous rendre heureux.

Pourtant, peut-on réduire le bonheur à de simples moments de plaisir ? Vous pouvez remarquer dans la formulation du sujet qu'on dit « être heureux », le bonheur semble ainsi spontanément assimilé à un état.

Or, le propre du plaisir n'est-il pas fugace ? En outre, vous pouvez ici penser aux analyses de Platon dans le Philèbe qui dénonce le caractère tyrannique du plaisir : à peine satisfait, le désir renaît et avec lui la souffrance.

Montrez en quoi le plaisir peut nous installer dans une forme de dépendance.

Vous pouvez, apparemment à l'opposé, penser aux analyses d'Epicure dans la Lettre à Ménécée. Le texte est à votre disposition sous la rubrique « textes ».

Epicure assimile le plaisir au souverain bien.

Il semble donc ici synonyme de bonheur.

Mais vous pouvez remarquer que le plaisir est alors défini négativement : il est absence de douleur.

C'est donc à partir d'une définition réduite du plaisir qu'il peut être considéré comme synonyme de bonheur.

Vous pouvez également penser aux analyses d'Aristote dans l'Ethique à Nicomaque.

Il montre ainsi que c'est de surcroît qu'une action est accompagnée de plaisir.

Ce dernier naît ainsi de la rencontre entre une activité non entravée et l'objet le mieux approprié à la mise en œuvre de cette activité.

Aristote prend alors l'exemple de la vision en montrant qu'il existe un plaisir de voir qui ne naît pas d'un manque.

Dès lors, le plaisir peut être source de bonheur.

Vous pouvez donc saisir que c'est à partir de la conception de plaisir que vous définirez que vous pourrez faire avancer votre réflexion. [La quête du plaisir, si elle est conforme à nos besoins naturels et respecte une juste mesure, conduit au bonheur.

Le bonheur est un bien-être permanent.

Pour y accéder, il faut avoir une juste connaissance de soi.

C'est sur cette connaissance que se fonde, pour Épicure, la quête du plaisir, lequel est le seul moyen d'atteindre au bonheur.] C'est par manque de sagesse que l'homme est malheureux Qu'est-ce qui rend l'homme malheureux? Ses excès, son ambition, son goût démesuré pour l'argent, la possession ou le luxe.

L'homme qui manque de sagesse ne cesse de convoiter des choses qui ne lui sont pas nécessaires.

Il crée donc artificiellement des besoins et désirs qu'il a de plus en plus de mal à satisfaire.

Voilà la cause fondamentale de son malheur. La modération est la condition du bien-être Il ne des premières ‘Isi conditions du bien-être est d'éviter la douleur, aussi bien physique que psychique. Pour cela, il faut connaître la modération.

Ce ne sont pas les désirs, les passions qui sont en eux-mêmes nuisibles, mais leur exagération.

De même, s'il est bon de manger et de boire, il n'est pas bon de se laisser aller aux excès de table et de boisson. Le bien-être s'identifie au bonheur La philosophie d'Épicure est une quête du plaisir, lequel favorise et amplifie le bien-être.

Mais il ne s'agit pas d'un plaisir débridé, qui contient en lui-même son contraire: la souffrance et le malheur. Parvenir au bonheur, c'est savoir profiter d'une façon pleine et mesurée de tout ce qui est bon pour le corps comme pour l'esprit dans l'existence de l'homme.

Ce savoir est une sagesse en même temps qu'un art de vivre. Épicure constate que le plaisir, recherché par tous, est l'élément essentiel de la vie heureuse.

Conforme à la nature humaine, il procure un critère parfait de tous les choix que nous avons à faire.

Il réside dans la sensation qui, nous mettant en rapport avec le monde, est la règle qui nous fait choisir ou exclure.

Ce bien est inné et personnel, puisque chacun est juge de ce qui lui convient : c'est de notre propre point de vue sensible que nous jugeons de ce qui est pour nous un plaisir ou une douleur.

Ainsi, nous ne recherchons pas les plaisirs qui engendrent de l'ennui, et l'on peut préférer endurer certaines douleurs si elles sont le moyen d'accéder à un plus grand plaisir.

L'épicurisme n'est pas une philosophie simpliste qui recherche le plaisir à tout prix et fuit la douleur ; elle repose sur un principe de détermination, qui est la sensation, critère complexe d'estimation des valeurs, puisqu'il aboutit à un paradoxe : "Nous en usons. »

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