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« PAS LE BONHEUR, LE PLAISIR », DISAIT OSCAR WILDE. QU'EN PENSEZ-VOUS ?

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« Introduction — De nos jours, le plaisir tient le devant de la scène (magazines, etc). — L'idée de bonheur peut sembler, par contraste, mièvre et ennuyeuse. — «Pas le bonheur, le plaisir», disait Oscar Wilde.

Cette formule est-elle imputable au cynisme désabusé d'un homme maltraité dans sa vie privée ou doit-elle nous servir à tous de devise ? Première partie (= Thèse) Le plaisir paraît être une sensation ponctuelle, quasi instantanée, tandis que le bonheur se définit comme un état permanent. Une image de plénitude est associée à la notion de bonheur, tandis que le plaisir paraît se borner à combler provisoirement un manque.

Le plaisir est ainsi une détente du corps ou de l'âme — une jubilation apaisante plutôt que le sentiment d'un coeur pacifié. La vérité du plaisir semble donc résider dans sa mobilité : «tout le plaisir de l'amour est dans le changement, dit Don Juan (...) : lorsqu'on est maître une fois, (...) four le beau de la passion est fini » (Molière, Don Juan, acte I, scène 2, 1665). Deuxième partie (= Antithèse) Léger est le plaisir : s'il n'est pas dévoyé, il est sans suites et nous laisse sans remords.

.Aussi, écrit l'épicurien Lucrèce, fuir le bonheur illusoire de la passion amoureuse, «ce n'est point se priver des jouissances de Vénus, c'est au contraire en prendre les avantages sans la rançon» (De la nature, chant IV, vers 1073-1074). Parce qu'il appartient au corps autant qu'à l'esprit, et parce qu'il est dans l'instant, le plaisir est pourvu d'une incomparable intensité : seul il semble irrémédiablement arraché au néant. La prétendue recherche du bonheur n'est peut-être jamais que l'idéalisation édifiante de la course universelle au plaisir: «et si l'on se dit encore qu'on s'aime, dit un personnage du théâtre de Crébillon, c'est bien moins parce qu'on le croit que parce que c'est une façon plus polie de se demander réciproquement ce dont on sent qu'on a besoin » (La Nuit et le moment, 1772). Troisième partie (= Synthèse) Mais le plaisir n'est pas absolument limité dans sa durée et dans son concept ; il est aussi socialement limité.

Il y a un certain égoïsme dans le plaisir; «Ce que j'ai contre la vie de plaisir, écrit Julien Green, c'est qu'elle tue en l'homme la faculté d'aimer» (Le Bel Aujourd'hui, 1958). A la différence du bonheur, le plaisir suppose, en outre, quelque tension préalable.

Partant, il peut aisément être mélangé de tristesse. Épicure définit précisément le bonheur comme plaisir en repos, comme plaisir stable ou « catastématique ».

Ce qui manque aux plaisirs fugaces, c'est la force tranquille de l'immobilité. Conclusion «L'homme qui n'a pas été heureux ressemble à celui qui n'aurait voyagé que la nuit» (Maeterlinck, La Sagesse et la destinée, 1898).. »

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