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Le passé a-t-il plus de réalité que le futur ?

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« Aide du prof Le passé et le futur semblent l'un et l'autre manquer de réalité.

En effet, le passé se définit comme ce qui n'est plus et le futur comme ce qui n'est pas encore.

Ces deux définitions nous renvoient donc semble-t-il avant tout à des non-êtres.

C'est ainsi d'ailleurs qu'Aristote les définit au livre 4 de la Physique.

Seul le présent semble avoir une réalité, il est ce qui est maintenant.

En ce sens, il peut sembler étrange de se demander si le passé a plus de réalité que le futur puisque l'un comme l'autre ne sont pas.

Néanmoins, ne peut-on pas opérer une distinction entre le passé et le futur.

Si le passé et le futur ne semblent pas avoir de réalité au regard du présent, il n'en demeure pas moins qu'il sont différents.

Or, ne peuvent être différentes que des choses qui sont au moins d'une certaine manière. Il s'agit donc de se demander de quelle manière le passé et le futur sont.

Le passé n'est plus mais a été alors que le futur n'est pas mais sera.

Quoiqu'il en soit, si le passé a été, cela signifie qu'il a été un certain temps présent et qu'il peut toujours l'être d'une certaine manière par des traces diverses.

Pensez ici simplement à la mémoire par exemple, ou au récit.

Par contre, si on dit que le futur est ce qui sera, il demeure encore imprécis : on ne peut pas exactement tout prévoir et il est impossible de dire exactement ce que le futur sera alors qu'il est possible de dire ce que le passé a été.

Vous pouvez donc déjà ici aborder une différence importante entre le passé et le futur : le passé a été et peut encore être présent par la mémoire, le futur n'est pas encore, peut être présent par l'anticipation, mais nous ne savons pas nécessairement ce qu'il sera.

Vous pouvez ici vous reporter aux analyses de saint Augustin au livre 11 des Confessions.

Saint Augustin montre ainsi en quoi le passé et le futur ont l'un et l'autre une réalité par le biais de la mémoire et de l'anticipation, toutefois, vous pouvez vous demander si la mémoire et l'anticipation contribuent à accorder une même réalité.

Vous pouvez montrer alors par exemple que le passé a plus de réalité que l'avenir et ce parce qu'il a été alors que l'avenir est en partie imprévisible.

Toutefois, dire que le passé a plus de réalité que l'avenir, n'est-ce pas considérer qu'il y aurait des degrés de réalité.

Comment une chose peutelle être plus réelle qu'une autre ? Ne peut-on pas dire qu'une chose est réelle ou qu'elle ne l'est pas? Comment penser des intermédiaires ? Approche problématique Le passé et l'avenir sont deux parties du temps qui posent problème quant à leur définition.

En effet, comment peut on parler de quelque chose qui n'est plus ou de quelque chose qui n'est pas encore? Cependant à l'exemple de St Augustin, malgré leur non existence on ne peut les exclure totalement car ils font partie intégrante du temps.

Ils existent pourtant bel et bien car on peut les nommer, les imaginer, les envisager, parler d'eux.

La réalité de ces deux concepts est donc complexe car par réel nous nommons les choses concrètes dont nous pouvons faire l'expérience et le passé et le futur sont par définition inexistants.

Ainsi, comment peut on qualifier quelque chose d'effectivement réel et d'inexistant? Le passé pose le problème de l'irrémédiable, il n'est plus et ne sera plus, cependant il a eu une existence effective au moment où il était lui même le présent.

Le passé est ce qui a existé concrètement, il a eu une empreinte sur l'existence et demeure à l'état de souvenir.

Le futur est ce qui n'est pas encore, ce qui sera ou serait.

Il est aussi improbable qu'incertain, il demeure éternellement à l'état de spéculation.

Il n'a encore eu aucun effet, et n'a d'existence concrète que lorsqu'il devient présent, il demeure donc un temps conditionnel ou anticipatif. Doit-on voir dans ces définitions la moindre importance du futur par rapport au passé ? Si la réalité est ce qui est concret le passé prime t il ou la réalité est elle relative et dépend de l'expérience et l'importance qu'on lui apporte? Si le passé prime sur le futur ne doit on pas y voir un certain fatalisme , à force de vivre dans le passé ne percevons nous pas une régression alors que l'imagination liée au futur hypothétique serait signe d'optimisme ? L'importance d'une certaine réalité est elle relative à celui qui la perçoit ou doit elle se baser sur l'objectivité des faits concrets? PLAN I La réalité comme conception de ma personne La réalité c'est ce qui est, c'est à dire ce que je perçois comme étant.

Ainsi plutôt que d'envisager le temps comme réalité de l'existence de l'extérieur, il faut l'envisager comme ce qui est réel par rapport à moi, ce même moi qui perçoit le temps dans sa continuité (le passé vers le présent et le futur comme présent à venir). Lorsque je pense je pense dans le temps (cf.

Kant), l'univers de ma pensée c'est donc dans le temps que je l'imagine, ce même temps c'est l'espace de ma perception et c'est cette même perception qui est à l'origine des connaissances que je tire de mon expérience KANT Le temps n'est pas un concept empirique qui dérive d'une expérience quelconque.

En effet, la simultanéité ou succession ne tomberait pas elle-même sous la perception, si la représentation du temps ne lui servait a priori de fondement.

Ce n'est que sous cette supposition que l'on peut se représenter qu'une chose existe en même temps qu'une autre (simultanément) ou dans des temps différents (successivement).

Le temps est une représentation nécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions.

On ne saurait exclure le temps lui-même par rapport aux phénomènes en général, quoiqu'on puisse fort bien faire abstraction des phénomènes dans le temps.

Le temps est. »

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