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Le machinisme est-t-il un obstacle au développement de la culture ?

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« PREMIERE CORRECTION Définition des termes du sujet On appelle machinisme un recours et une confiance en les machines, c'est-à-dire en des objets techniques capables d'exécuter de manière automatique des fonctions normalement dévolues à l'homme.

On appelle culture, de manière négative, tout ce qui n'est pas naturel, c'est-à-dire tout ce dans la création de quoi la main de l'homme intervient. La culture est aussi, en un sens plus restreint, l'ensemble mental dans lequel évolue une communauté donnée, ou encore la part gratuite des créations humaines, celle des créations qui n'ont pas de vocation directement utilitaire. Le développement de la culture est le processus par lequel la culture se constitue, s'enrichit, se transforme.

Un obstacle est une chose qui contrevient au développement d'une autre chose. Sont donc en question ici, en un mot, les rapports de la technique et de la culture : l'excès de technique est-il un obstacle aux processus qui permettent à l'homme d'évoluer au point de vue culturel, en le dispensant de la plupart de ses tâches, en le rendant en quelque sorte passif dans son propre monde ? Proposition de plan I.

Fondements et conséquences du machinisme Pourquoi l'homme construit-il des machines, et quelles sont les conséquences de cette construction sur sa propre vie ? Cette question sous-tendra l'ensemble du traitement du sujet.

L'un des problèmes principaux est que le machinisme exige un déploiement de capacités considérables, justement pour que l'homme puisse, à terme, se passer de ses activités purement techniques, à l'exception de ceux qui conçoivent les machines.

Le machinisme pourrait donc présenter le danger d'un endormissement des capacités intellectuelles de l'homme, qui ne seraient plus sollicitées.

Mais il faut alors poser la question du domaine de la réalité dont relèvent les machines : relèvent-elles de la pure physique/technique ? ou ont-elles des conséquences plus importantes, des conséquences anthropologiques et culturelles par exemple ? Descartes Je ne reconnais aucune différence entre les machines que font les artisans et les divers corps que la nature seule compose, sinon que les effets des machines ne dépendent que de l'agencement de certains tuyaux, ou ressorts, ou autres instruments, qui, devant avoir quelque proportion avec les mains de ceux qui les font, sont toujours si grands que leurs figures et mouvements se peuvent voir, au lieu que les tuyaux ou ressorts qui causent les effets des corps naturels sont ordinairement trop petits pour être aperçus de nos sens.

Et il est certain que toutes les règles des mécaniques appartiennent à la physique, en sorte que toutes les choses qui sont artificielles, sont avec cela naturelles.

Car, par exemple, lorsqu'une montre marque les heures par le moyen des roues dont elle est faite, cela ne lui est pas moins naturel qu'il est à un arbre de produire des fruits. II.

La machine libératrice de l'homme Les machines, on l'a vu, permettent à l'homme de se libérer de certaines fonctions contraignantes : on peut donc considérer que par là il se débarrasse de tâches techniques rébarbatives et peu productives sur le plan culturel et gagne donc du temps et de l'énergie pour se consacrer justement au développement de la culture, à la réflexion. L'homme soutenu par les machines pourrait donc gagner plus rapidement en culture, parce qu'il aurait les mains libres. Schopenhauer Un peuple composé uniquement de paysans découvrirait et inventerait peu de choses ; au contraire, les mains oisives font les têtes actives.

Les arts et les sciences sont eux-mêmes enfants du luxe, et ils lui paient leur dette. Leur oeuvre est ce perfectionnement de la technologie, dans toutes ses branches, mécaniques, chimiques et physiques, qui, de nos jours, a porté le machinisme à une hauteur qu'on n'aurait jamais soupçonnée, et qui, notamment par la vapeur et l'électricité, accomplit des merveilles que les temps antérieurs auraient attribuées à l'intervention du diable.

Dans les fabriques et manufactures de tout genre, et jusqu'à un certain point dans l'agriculture, les machines accomplissent mille fois plus de travail que n'auraient jamais pu en accomplir les mains de tous les gens à l'aise, des lettrés et des intellectuels devenus oisifs, et qu'il n'aurait pu s'en accomplir par l'abolition du luxe et par la pratique universelle de la vie campagnarde.

Ce ne sont pas les riches seuls, mais tous, qui bénéficient de ces industries. III.

La nécessité d'équilibrer l'usage des machines pour préserver à la fois liberté et activité.

Les conditions de compatibilité du machinisme et du développement culturel. La clé du problème se trouverait finalement dans un travail de l'homme sur soi, afin qu'il ne se laisse pas endormir par le confort systématique que lui offre le machinisme.

Autrement dit, l'homme est responsable de son usage du machinisme, et il est donc également responsable de la place qu'il laisse libre pour le développement de la culture : ce ne sont pas les machines qui endormissent l'homme, c'est l'usage qu'il choisit d'en faire.. »

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