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Le libre-arbitre est-il compatible avec les lois de la nature ?

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« VOCABULAIRE: NATURE : 1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.

En ce sens, le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels s'exprime cette substance.

Le mot nature est ambigu.

Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire. D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent aux valeurs humaines.

D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante. libre arbitre Capacité de se déterminer par soi-même, pouvoir de choisir.

Seul l'homme possède un libre arbitre ; le comportement des animaux, lui, est prédéterminé par ce que l'instinct commande. Nature: Désigne au sens large ce qui existe indépendamment de l'action humaine, ce qui n'a pas été transformé.

Naturel s'oppose alors à artificiel, ou culturel. Aristote définit la nature comme ce qui possède en soi-même le principe de son propre mouvement, autrement dit comme ce qui possède une spontanéité autonome de développement. Loi: En physique, une loi est une relation constante à valeur universelle et nécessaire qui régit les phénomènes naturels. En politique, la loi est la règle établie par l'autorité souveraine, à laquelle les sujets de l'État qu'elle organise doivent obéir. Chez Kant, la loi morale est ce qui, présent chez tout être raisonnable, l'appelle à faire son devoir. L'expression de libre-arbitre, qui signifie le pouvoir de choisir librement, a une origine religieuse.

Dieu aurait donné à l'homme le pouvoir de juger et d'agir librement.

Au XVIIe siècle, Descartes reprend à son compte l'origine et la nature divines de ce libre-arbitre : « Dieu a fait trois merveilles : quelque chose à partir de rien, le libre-arbitre et l'Homme-Dieu.

» Mais les partisans du libre-arbitre placent l'homme au-dessus des lois de la nature, puisque, dit Spinoza, « ils conçoivent l'homme dans la Nature comme un empire dans un empire ». Kant propose de sortir de ce dilemme en distinguant les deux mondes auxquels nous appartenons simultanément : le monde des phénomènes naturels, dans lequel nous sommes déterminés, et un autre monde, hors de l'espace et du temps, auquel nos sens n'ont pas accès, mais dont nous avons des raisons de penser qu'il existe : le monde intelligible.

Du fait de sa double appartenance, l'homme est soumis d'une part aux lois de la nature sensible, et, d'autre part, sur un autre plan, au pouvoir de sa raison morale.

Celle-ci lui commande d'agir en obéissant aux principes de la loi morale, « de sorte, écrit Kant, que la personne, comme appartenant au monde sensible, est soumise à sa propre personnalité en tant qu'elle appartient en même temps au monde intelligible ».

Descartes et Kant admettent donc l'existence d'une opposition entre le mécanisme, qui règne dans la nature, et la moralité de l'homme.

Certes, il résulte de cette dualité qu'on ne peut pas démontrer par des causes physiques l'existence du libre-arbitre.

Mais, écrit Descartes, la liberté de notre volonté est d'une telle évidence « qu'elle se connaît sans preuve, par la seule expérience que nous en avons ». Les deux propositions sont-elles en opposition, ou peut-on les affirmer indépendamment l'une de l'autre ? Et si chacune a une incidence sur l'autre, se remettent-elles en question ? En étant libre, l'homme n'est-il pas soumis à des lois ? Et si la nature est soumise, n'est-ce pas par l'action humaine (qui crée les lois) et par elle-même ? Comment est-il possible de parler de soumission de la nature ? Obéit-elle à une volonté qui lui serait supérieure ? L'opposition : du côté de l'homme, la liberté ; du côté de la nature, la soumission, est-elle pertinente ? L'homme n'est-il pas soumis lui-même aux lois de la nature ? Cela contredit-il sa liberté ? Que faut-il entendre par liberté ? Que suppose la liberté (penser à la notion de volonté, etc.) ? Et de même, qu'est-ce que la nature ? la soumission ? les lois (sans doute ici celles de la nature : mais l'homme n'est-il pas aussi soumis à des lois ? Sont-ce les mêmes ?) ? De même, la nature est certes soumise à des lois.

Mais ces lois, lui sont-elles imposées de l'extérieur ? [Introduction] On dit que l'homme est libre (même sans trop préciser le sens de l'adjectif).

On sait d'autre part que la nature obéit à des lois qui en déterminent tous les phénomènes.

Communément, on ne perçoit pas de contradiction entre ces deux affirmations ; à quelle condition pourrait-il y en avoir une ? [I — Le déterminisme de la nature] a.

Rappeler la définition d'une loi : énoncé d'une relation constante entre deux phénomènes. b.

Qui découvre les lois de la nature ? Évidemment, pas la nature elle-même, mais l'homme (en tant que chercheur. »

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