Le fait scientifique
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Vocabulaire:
FAIT : Ce qui est ou ce qui arrive, et qui se donne ou même s'impose à nous dans l'expérience.
On distingue souvent le fait brut, qui s'offre immédiatement à l'observation dans l'expérience ordinaire, et le fait
construit (fait scientifique), qui résulte d'une élaboration théorique et expérimentale (Bachelard appelle
«phénoménotechnique» cette construction du fait).
Cependant, même le fait brut est imprégné de théorie, même s'il
peut s'agir d'une théorie pré-scientifique, c'est-à-dire de préjugés.
Le fait (ce qui est) se distingue par principe du droit (ce qui doit être).
De même, une question de fait porte sur le
pourquoi ou le comment, alors qu'une question de droit porte sur la valeur et la légitimité.
On oppose l'état de fait à
l'état de droit, c'est-à-dire conforme au droit (légal ou légitime).
Le langage permet à l'homme d'énoncer ses pensées.
Les philosophes se sont penchés sur les liens qui unissaient
le langage et la pensée : pour beaucoup d'entre eux, l'interdépendance entre pensée et langage est très étroite,
tandis que pour d'autres, le langage est incapable d'exprimer la pensée.
Étroite liaison entre langage et pensée
• Pour Platon, la pensée est un langage intérieur.
Penser, c'est entrer en discussion aphone avec soi-même.
La
pensée est un discours que l'âme se tient silencieusement à elle-même sur les objets qu'elle exprime.
• Pour Hegel, nous ne pensons pas hors des mots.
Le langage donne une forme à la pensée.
Ainsi, ce qui est
informe, obscur, inachevé, bref informulé, devient clair dès lors qu'on trouve les mots pour le dire.
Aussi le langage
donne-t-il à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie.
• Pour Merleau-Ponty, la pensée est un cheminement qui se fait dans les mots.
La parole ne renvoie jamais à une
pensée pure, isolée des mots : au bout du langage, il y a encore des mots, « la parole joue toujours sur fond de
parole ».
Plus qu'un moyen, le langage est une puissance évocatoire, qui rend présent ce que l'on dit, c'est-à-dire
lui confère une réalité.
• Pour Chomsky, le langage est le miroir de l'esprit.
Le langage est « un ensemble (fini ou infini) de phrases [...]
créées à partir d'un ensemble fini d'éléments » : le système linguistique possède donc une capacité de création.
De
même, le cerveau est un organe fini, susceptible de produire des activités potentiellement infinies.
Mais on ne peut
savoir comment un homme a une idée neuve, ni mettre en évidence le lien entre la production d'une idée neuve par
le cerveau et son expression linguistique.
On peut seulement constater que le mécanisme linguistique "reflète" la
réalité psychologique.
Capacité du langage à reconstituer la pensée.
• Pour Nietzsche, le langage atomise la pensée.
Tandis que notre activité psychique est un « flux continu », les
mots nous présentent constamment les choses comme plus simples qu'elles ne sont, séparées les unes des autres,
et nous poussent à croire aux faits isolés, déformant du même coup notre vie psychique.
• Pour Bergson, la pensée est incommensurable avec le langage.
– Le langage fige « ce que notre âme ressent » : si la pensée se déroule dans la durée d'un flux continu, le langage
se déploie dans l'espace, le discontinu.
Les flux de conscience sont donc dénaturés par les mots qui les découpent
et les juxtaposent.
– De plus, le langage impersonnalise : le langage est général, commun à tous, mais chaque vécu psychique est
singulier, incomparable.
Le langage est donc réducteur, pauvre à exprimer les nuances de la vie intérieure.
– Enfin, le langage fait écran à l'intérieur de nous-même : les mots nous dérobent notre moi jaillissant et instable,
pour le chosifier, l'objectiver.
Ainsi, nos états se détachent-ils de nous, formant un "second moi", social et
superficiel, un moi qui n'est plus moi.
L'idée d'une langue universelle.
• Dans la Bible, au début la langue était unique.
Mais les hommes construisirent une tour pour atteindre le ciel (la
Tour de Babel).
Dieu décida alors de les punir pour avoir osé se mesurer à lui et substitua la multiplicité des langues
à la langue unique.
Ainsi les hommes ne se comprirent plus.
• À la faveur de ce mythe a pu naître l'idée d'une langue universelle que tout le monde parlerait et qui se
substituerait aux langues nationales, pour permettre aux hommes de communiquer à nouveau entre eux.
• Dans ce sens, mentionnons l'espéranto, langue internationale inventée en 1887 par le linguiste et médecin polonais
Zammenhof..
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