Le discours rhétorique est-il nécessairement trompeur ?
Publié le 04/10/2022
Extrait du document
«
Bouchard
Benjamin
DM Philosophie :
Le discours rhétorique est-il nécessairement trompeur ?
Socrate dans Gorgias de Platon, interroge Calliclès : « les orateurs ne se sont-ils
pas plutôt lancés à la poursuite de tout ce qui peut faire du plaisir aux citoyens » au lieu
du « grand bien » ? Chercher à procurer du plaisir au lieu du Bien n’est ce pas déjà
trompé ?
Le discours rhétorique théorisé par Aristote dans La Rhétorique est basé sur le
triangle logos, pathos et ethos qui doit-être entièrement utilisé par l’orateur pour plaire
et persuader ainsi que de nombreuses techniques oratoires.
En effet, l’objectif du
discours rhétorique est de persuader son auditoire pour le rendre favorable à celui qui le
prononce et l’a construit.
Mais, persuader n’est ce pas déjà tromper ? Mais alors,
comment le discours rhétorique persuade-t-il ? Le discours rhétorique est-il alors
nécessairement trompeur ou peut-il être autre ? C’est-à-dire essaye-t-il obligatoirement
de donner volontairement une idée erronée de la réalité, d’induire en erreur en usant de
mensonges, de dissimulation, de ruse, de flatterie ? Mais, voir le discours rhétorique
comme une technique seulement vouée à la tromperie n’est-il pas une vision réductrice
de ce discours ? Ne permet-il pas aussi, parfois, de défendre une vérité ? Nous
aborderons, la nature du discours rhétorique qui est nécessairement trompeur mais nous
étudierons que le discours rhétorique peut être aussi un instrument au service de la
vérité et non de la réalité.
Le discours rhétorique est de part sa nature trompeur car il ne conduit pas
nécessairement au but de la raison : la vérité.
En effet, il a pour vocation de plaire et
persuader, ou plutôt, de plaire pour persuader.
Le discours rhétorique veut séduire son auditoire pour le rendre complaisant.
En
effet, l’orateur, maître de son discours et maître de la tromperie qu’il contient va utiliser,
de nombreux procédés oratoires pour plaire à son auditoire.
Ainsi, premièrement, il peut
utiliser les pouvoirs de la parole.
L’utilisation d’énoncés performatif, théorisé par
Austin, permet à la parole d’avoir un réel pouvoir d’action sur son auditeur.
Il peut
promettre diverses choses pour le séduire en établissant ainsi certaines réalités
effectives : il fait preuve d’engagement.
Néanmoins, souvent cette promesse n’est pas
tenu par les orateurs et devient un mensonge mais l’auditeur est séduit sur le moment du
discours est complaisant à l’auditeur.
De plus, pour plaire l’orateur peut jouer sur le
triangle rhétorique : plus précisément l’ethos et le pathos.
De part le pathos, l’orateur
fait appel aux sentiments et émotions du public pour toucher ses affects.
Les sentiments
prennent alors la place de la raison et l’auditeur ne cherche plus la vérité.
D’autre part
l’orateur va se servir de son ethos, c’est-à-dire de sa notoriété, son curriculum vitae et
même peut-être sa soit disant intégrité pour captiver.
Néanmoins, même s’il ne possède
pas un fort ethos, il adopte un ton et un style adapté à son public qui lui permet de le
séduire.
Ainsi, le discours rhétorique rend le public complaisant à l’orateur et sa thèse :
il affaibli sa raison permettant de persuader.
L’orateur peut contrôler l’opinion et persuader le public de thèse même fausse ou
malsaine.
En effet, l’orateur ayant rendu le public bienveillant envers lui, il va,
désormais, le persuader par des images et la contrainte.
Ainsi, l’orateur peut utiliser des
exemples à induction qui permettent de faire d’un exemple, c’est-à-dire d’un seul cas,
une vérité générale.
Ceci permet de frapper le public et de le persuader par son
imaginaire.
D’autre part, l’orateur peut se servir d’enthymèmes qui permettent de rendre
actif le public mais aussi de le flatter en lui faisant découvrir inconsciemment la
prémisse manquante.
Mais, le véritable pourvoir de l’enthymème c’est qu’outre de
rendre l’auditoire complaisant, il contraint sa raison.
Effectivement, l’enthymème s’il
est bien construit permet de contraindre la raison restante après avoir été ébloui par un
magnifique discours et ainsi de le persuader.
L’enthymème est un véritable instrument
de tromperie car sa construction permet de faire passer pour vrai quelque chose de faux
étant donner que l’orateur annihile la raison de son public.
Par tous ses moyens,
l’orateur est libre de transmettre ses opinions, ses valeurs et sa parole politique.
C’est ainsi que le discours rhétorique devient un instrument puissant pour
tromper de part sa forme qui surpasse le fond grâce à l’utilisation de tous ces procédés
oratoires.
C’est aussi certain que le discours rhétorique peut tromper en donnant une
vision déformée, erronée de la vérité pour contrôler le peuple ou bien même l’asservir.
Le discours rhétorique a le pouvoir de tromper son auditoire et ainsi de lui faire acquérir
des valeurs, des opinions et des points vue politique néfastes pour la société.
Néanmoins, le discours rhétorique, avec tous ses moyens de persuasion, ne peut-il pas si
nous nous focalisons sur son résultat plus que les moyens, énoncer une vérité et ainsi ne
plus être considéré comme trompeur ?
Le discours rhétorique peut défendre une vérité.
Certes, nous l’avons vu le
discours rhétorique est de part sa nature trompeur car l’orateur utilise de nombreux
procédés dans le but de plaire pour persuader.
Mais, le discours rhétorique....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Justifier la violence par un discours, est-ce nécessairement se contredire ?
- La culture s'oppose-t-elle nécessairement à la nature ?
- Fiche Descartes Discours de la méthode
- TOSKA (Montrer que l’organisation du discours est prévisible car cela correspond au modèle actanciel)
- Dissertation - La vie en société est-elle nécessairement conflictuelle ?