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Le bonheur est-il le but de l'existence ?

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« Définition des termes du sujet: BUT (n.

m.) 1.

— Terme vers lequel on tend.

2.

— Représentation qu'on a de ce terme (Synonyme dessein, intention, visée, fin).

3.

— But d'une pulsion (psychanalyse) : activité à laquelle pousse la pulsion et aboutissant à une résolution de la tension interne (le coït). Exister / Existence: * Exister: qualifie le fait d'appartenir à un ordre quelconque de réalité même abstrait.

Être réellement, constituer une partie du monde sensible. * Existence: Par opposition à néant: le fait d'être ou d'exister.

Par opposition à essence: mode d'être de l'homme, en tant qu'il ne se laisse enfermer dans aucune essence ou nature déterminée. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier.

• Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. Problématique: Tous les hommes désirent le bonheur, mais ils n'agissent pas tous dans le but explicite d'y parvenir.

Certains le considèrent même comme une illusion.

Il est vrai que la tâche est difficile, car il faut commencer par philosopher sur la vraie nature de la béatitude humaine. Introduction : Quel rapport pouvons-nous nouer (ou dénouer) entre ces deux notions particulières de bonheur et d'existence ? Le bonheur, d'abord, comporte un paradoxe dans son essence même.

Nous pouvons convenir que tous le recherchent et que tous les existants espèrent y parvenir.

Néanmoins, comme le rappelait Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, il nous est impossible d'en former un concept universalisable.

Il est un pur produit de l'imagination.

Nous recherchons ainsi quelque chose qui nous est propre.

Peut-on cependant rechercher ce que l'on n'a pas perdu auparavant ? Le bonheur se présente donc comme un état de perfection qui nous a échappé et que nous chercherions à retrouver.

Or, quand l'aurions-nous perdu ? Avant d'exister semble-t-il ! Comment cherchons-nous à le retrouver ? En existant semble-t-il aussi ! Par nos choix, nous déterminons nousmêmes ce que nous sommes et nous cherchons à être heureux par la voie qui nous est propre.

Or, il s'avère que l'existence ne semble pas être le lieu privilégié du bonheur.

Nous pouvons faire ce triste constat devant tous les malheurs qui peuvent poncturer notre Histoire.

Combien d'hommes, en effet, sont ou ont été heureux ? Si le bonheur est un but, à proprement parler, ce but est-il véritablement atteignable ou reste-t-il un idéal que nous n'atteindrons jamais ? Comment prétendre que le bonheur soit accessible dans l'existence alors que celle-ci semble le refuser éperdument ? I/ Le bonheur est la condition de l'existence. Si nous reprenons d'abord la définition de l'existence au sens propre du terme, il nous faut la distinguer de l'essence. Alors que ce qui est quelque chose est déjà entièrement déterminé, l'existence, elle, autorise une ouverture de possibilités.

Qu'est-ce à dire ? D'abord, elle comporte une dimension d'indétermination.

On ne peut dire de telle ou telle personne qu'elle est ceci ou cela tant que cette personne existe.

Tout simplement, parce qu'à l'aide de choix décisifs et radicaux, cette personne dispose de la liberté nécessaire pour se déterminer elle-même.

Or, ces choix radicaux seront faits par la personne en fonction de la représentation qu'elle se fera du bonheur.

En effet, comme celui-ci n'est pas un concept universalisable, il dépend de l'imagination de chacun.

Il nous faut donc avoir une idée du bonheur pour pouvoir le retrouver à travers nos choix.

L'existant possède ainsi une double ambigüité.

D'une part, il faut bien qu'il ait conscience d'un bonheur à atteindre et à re-chercher.

D'autre part, ce bonheur est une représentation individuelle, subjective, qui fait que seul l'individu peut véritablement comprendre ce qu'il recherche. C'est à Kierkegaard que nous en appelons ici et à sa célèbre phrase : « La vérité est la subjectivité ».

Il n'y a que l'individu qui puisse avoir conscience de son bonheur et il est le seul à pouvoir comprendre véritablement ce que sont ses choix et le sens qu'il leur donne.

C'et bien cette dimension qui fait de lui un existant à part entière et qui le distingue notamment de la foule.

Reprenons le point de vue explicatif sur mon œuvre d'écrivain du même auteur : « La foule se compose en fait d'individus : il doit donc être au pouvoir de chacun de devenir ce qu'il est, un Individu ; absolument personne n'est exclu de l'être, excepté celui qui s'exclut lui-même en devenant foule.

» Se connaître comme individu, c'est se reconnaître à la fois comme unique et comme responsable de son propre bonheur.

Il est donc nécessaire que l'existant, qui est le seul à se poser la question du bonheur, retrouve, dans la saisie de cette singularité qui lui est propre, la possibilité d'y aboutir. II/ L'existence n'est pas le lieu du bonheur S'il faut donc que nous ayons une idée du bonheur pour que la notion d'existence prenne tout son sens, peut-on pour autant affirmer que les existants sont heureux ? Il paraîtrait bien singulier de déclarer que tout homme qui existe est par là-même heureux.

Une incompatibilité essentielle marque d'ailleurs les notions d'existence et de bonheur.

Alors que le bonheur est un état, qui doit être pensé comme durable, l'existence, elle, est un continuel changement, une suite de choix entre différents possibles toujours nouveaux.

Il semble donc impossible de concilier. »

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