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Le bonheur est-il le but de la politique ?

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« Parties du programme abordées : - Le bonheur. — La société. -L'État. Analyse du sujet : Le problème est de savoir si le bonheur est une valeur morale et éthique, ou bien une valeur technique, strictement liée à une transformation du monde, et relevant donc du gouvernement de l'État ou de la science de ce gouvernement. Conseils pratiques : Évitez avant tout que la réflexion philosophique cède la place à l'énoncé politique rapide ou sommaire.

Il faut donc commencer par définir avec rigueur les termes de l'énoncé.

Ainsi, politique peut vouloir dire : science du gouvernement des États, gouvernement effectif de l'État (la politique) ; mais aussi : ce qui concerne la vie collective de la cité ou le gouvernement de la cité (le politique).

Une distinction nette entre bonheur et simple bien-être s'avère elle aussi nécessaire. Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique. La politique (du grec polis, politis qui signifie cité, et qui a donné politikê, ta politika : affaires politiques) est l'administration, par des gouvernants, d'une cité (de civis en latin, qui signifie ville), c'est à dire d'un état, et donc de ce qui le constitue fondamentalement : un peuple.

(un état est constitué d'un peuple, d'un territoire et d'une législation) Pourquoi les peuples constituent-t-ils des Etats ? Aristote[1] écrit que "tous les hommes aspirent à la vie heureuse et au bonheur, c'est là une chose manifeste.".

En effet, tout individu recherche avant tout son bien-être durable, synonyme de bonheur, comme l'affirme Epictète [2] : "Rien, au contraire, ne caractérise mieux le bonheur que de n'avoir ni interruption ni entraves." C'est d'ailleurs pourquoi Pascal[3] écrit que « tous les hommes cherchent le bonheur, même ceux qui vont se pendre.

» Mais cet objectif ultime est-il entièrement dévolu à la politique ? Estce dans ce but qu'agissent les hommes de pouvoir, les hommes d'état ? Le bonheur est-il le but de la politique ? Si « ce n'est pas seulement en vue de vivre, mais plutôt en vue d'une vie heureuse qu'on s'assemble en une cité», comme le pense Aristote[4], dans quelle mesure la politique influe-t-elle sur le bien-être individuel ? I. L'homme est avant tout un animal social par nature, c'est pourquoi Aristote le définit ainsi : « l'homme est un animal politique » (« anthropos zoon politikon » en grec ancien).

Il ne peut donc s'épanouir qu'en société.

Or la politique permet de vivre en société, donc, en théorie, elle est entièrement garante du bonheur individuel.

En ce sens, Montesquieu [5] écrit que « tout homme est capable de faire du bien à un homme ; mais c'est ressembler aux dieux que de contribuer au bonheur d'une société entière.

» II. Pourtant, l'expérience quotidienne de la vie en société montre que l'individu est davantage sujet au malheur qu'au bonheur.

La politique est donc insuffisante pour garantir le bien-être individuel.

Sigmund Freud[6] écrit à ce sujet que « ce qu'on appelle bonheur au sens le plus strict découle de la satisfaction plutôt subite de besoins fortement mis en stase et, d'après sa nature, n'est possible que comme phénomène épisodique.

Toute persistance d'une situation désirée par le principe de plaisir ne donne qu'un sentiment d'aise assez tiède ; nos dispositifs sont tels que nous ne pouvons jouir intensément que de ce qui est contraste, et ne pouvons jouir que très peu de ce qui est état.

Ainsi donc nos possibilités de bonheur sont limitées déjà par notre constitution.

Il y a beaucoup moins de difficultés à faire l'expérience du malheur.

» En revanche, la question de l'accession au bonheur est complexe, selon certains, comme Friedrich Nietzsche[7], il s'agirait d'une quête individuelle, il n'existerait aucune « recette », aucuns « principes universels » : « À l'individu, dans la mesure où il recherche son bonheur, il ne faut donner aucun précepte sur le chemin qui mène au bonheur : car le bonheur individuel jaillit selon ses lois propres, inconnues de tous, il ne peut être qu'entravé et arrêté par des préceptes qui viennent du dehors.

» Pour Emmanuel Kant[8], l'intégralité des conditions d'accession au bonheur est impossible à déterminer : «Le problème qui consiste à déterminer d'une façon sûre et générale quelle action peut favoriser le bonheur d'un être raisonnable est un problème tout à fait insoluble.» ; « Le concept du bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout. »

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