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Le beau s'impose-t-il à notre jugement ou en résulte-t-il ?

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« Discussion : La question consiste à savoir s'il est possible de renvoyer à une essence du beau (dans ce cas celui-ci ne serait ni conditionné par le temps, ni par la culture, ni par la civilisation qui le produit), ou si au contraire le beau résulterait de la manière spécifique avec laquelle on l'appréhende. Suggestion de développement : Première partie : Le jugement esthétique (Kant) Le beau est l'un des concepts fondamentaux de la philosophie esthétique occidentale, il renvoie au domaine de la sensibilité, par opposition au bien, qui concerne l'action, et au vrai, qui se rapporte à l'entendement.

L'intitulé, en utilisant le terme de jugement insiste sur une capacité critique dont l'origine participe de la raison et de la sensibilité simultanément. Le but de Kant n'est pas de proposer des normes du beau, mais d'expliquer pourquoi une chose est belle, et en quoi consiste un jugement de goût.

Le beau est un produit du sens esthétique.

En ce sens, ce qui est beau, ce n'est pas un objet, mais sa représentation. Kant en donne la définition suivante : « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ».

Le beau est un intermédiaire entre la sensibilité et l'entendement : ce n'est pas un concept, mais il ne se confond pas avec l'agréable qui relève de la tendance. « Le goût est toujours barbare quand il mêle les désirs et les émotions à l'appréciation de la beauté.

» (KANT, Critique du Jugement) Kant distingue deux types de beau : la beauté libre et la beauté adhérente.

Le sublime : le sublime se distingue du beau en ce qu'il dépasse notre entendement. LE SUBLIME CHEZ KANT Kant distingue deux sortes de jugement en matière de goût: l'un portant sur le BEAU et l'autre sur le SUBLIME.

Kant oppose le sublime au beau comme l'infini au fini.

Est dit sublime ce en comparaison de quoi tout le este nous apparaît comme petit et insignifiant.

On peut citer pour exemple l'océan déchaîné ou la majestueuse et inaccessible montagne.

Avec le sublime, nos facultés de connaissance (sensibilité et entendement) sont dépassées et comme anéanties.

Mais c'est précisément cet anéantissement, cet écrasement de nous-même à la limite du déplaisir qui nous exalte. Deuxième partie : Beau naturel et beau artistique Est beau ce qui enchante notre psyché.

Le beau s'accompagne souvent d'une libération des troubles de l'âme et du corps qui touchent l'homme au plus profond de lui-même. Nous aimons ce qui est beau et nous aimons vivre dans un bel environnement : cela signifie-t-il que le beau se trouve dans la nature ou qu'il résulte d'une action, d'une production de l'homme ? Nous voulons atteindre la beauté parfaite car nous sommes des êtres insatisfaits désirant toujours et toujours plus (cf.: Rousseau).

Ce désir de beauté parfaite nous montre que nous ne sommes pas naturels ; nous ne vivons pas dans un rapport harmonieux avec la nature car nous voulons sans cesse la dépasser et rivaliser malgré tout avec elle.

Le beau advient alors comme la production d'une époque et il est en cela conforme aux attentes, aux désirs de celle-ci.

Ce qui est nouveau en art est ainsi perçu par les premiers témoins comme repoussant ou choquant, il faut des années de familiarisation avec un courant, un mouvement pour que celui-ci soit estimé comme produisant de la beauté.

On songe ainsi combien les Impressionnistes par exemple ont d'abord suscité de virulentes critiques avant d'être tenus par nous comme des « classiques ». Troisième partie : La notion est avant tout subjective, les critères de la beauté n'ayant pu recevoir de définition universelle.

Ainsi le beau ne peut pas être universel, il est donc subjectif à chaque individu et ne reçoit pas de définition.

Chacun établit ses propres critères de la beauté ce qui la rend d'autant plus indéfinissable.

La beauté naît donc de la faculté de juger de chaque personne, elle dépend entièrement de ce jugement.

On pourrait presque affirmer que le beau n'existe pas avant le jugement, puisqu'il n'est pas universel et pas définissable, il est la résultante d'un jugement critique émis par un individu.

« Demandez à un crapaud ce que c'est que la beauté [...].

Il vous répondra que c'est sa femelle avec deux gros yeux ronds sortant de sa petite tête, une gueule large et plate, un ventre jaune, un dos. »

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